La pollution est souvent associée à l'air extérieur. Mais qu'en est-il de l'air de notre maison ? Au travers d'une étude publiée le 17 février 2019, des chercheurs de l'université du Colorado aux États-Unis révèlent que les tâches ménagères et les produits ou appareils utilisés pour les réaliser contribuent grandement à la pollution de l'air intérieur.
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Pour arriver à ce constat, les chercheurs se sont attelés à contrôler la qualité de l'air d'une maison d'environ 110m² en y posant des capteurs et des caméras. Durant un mois de l'année 2018, ils y ont réalisé des tâches ménagères, comme la cuisine, le nettoyage, etc. Résultats : des taux importants de particules chimiques ont été relâchées, équivalents à ceux "des grandes villes polluées", expliquent les auteurs de l'étude. Ils précisent : "Le simple fait de griller une tartine ou de faire bouillir de l'eau sur une cuisinière à gaz augmente les taux de polluants atmosphériques gazeux et de particules suspendues, qui ont des répercussions négatives sur la santé."
Des particules que nous respirons, et qui sont également relâchées à l'extérieur : "Les composés organiques volatils provenant des shampoings, du parfum et des produits de nettoyage par exemple s'échappent dehors et contribuent à la formation d'ozone et de particules fines, créant une source de pollution atmosphérique encore plus grande que celle provenant des voitures et des camions."
Considérer l'habitat comme une source de pollution à part entière
Des résultats qui poussent à prendre conscience de l'enjeu sanitaire de la pollution intérieure : "Les habitations n'ont jamais été considérées comme une source importante de pollution extérieure, et le moment est venu d'explorer cette piste", affirme Marina Vance, l'une des auteurs de l'étude. "Avant, on était sceptique sur le fait que ces produits contribuent de manière significative à la pollution de l'air, mais plus maintenant, ajoute le chercheur Joost de Gouw. Nous devons reconcentrer nos efforts de recherche sur ces sources et leur donner la même attention que celle portée aux combustibles fossiles. L'image que nous avons en tête de l'atmosphère devrait dorénavant inclure une maison."
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Pour avoir une bonne qualité d'air intérieur, le Dr Armine Izadifar, pneumologue interviewé par Medisite, préconise de "beaucoup aérer les pièces au moment du nettoyage, ne pas rester à proximité du produit et porter un masque". Par ailleurs, il est important "d’aérer son habitat pendant au moins 15 minutes le matin, car c’est à ce moment de la journée que la pollution atmosphérique est plus basse". Enfin, veillez à garder une température intérieure inférieure à 19°C, "car au-delà l’habitat est surchauffé, ce qui favorise le développement de moisissures et d’acariens."
"Your home is a hidden source of air pollution". Université du Colorado. 17 février 2019.