S’il sonne la consécration de l’épanouissement sexuel, l’orgasme peut provoquer des douleurs. On parle alors de dyspareunie. Ce terme médical désigne les douleurs qui surviennent lors des rapports sexuels. Il en existe plusieurs types :
- La dyspareunie superficielle : elle est caractérisée par des douleurs qui apparaissent au début de la pénétration. Celles-ci sont localisées au niveau de la vulve, du clitoris, du vestibule et du vagin.
- La dyspareunie profonde : ce sont des douleurs qui se manifestent dans le fond du vagin et qui peuvent aller jusque dans le bas-ventre.
Cependant, il arrive que pour certaines femmes, ces souffrances durent quelques minutes, voire quelques heures après le rapport. Le moment post-orgasmique, c’est-à-dire après la jouissance, peut donc s’accompagner d’une sensation aiguë et crispante dans le bas du ventre par exemple. Des douleurs au niveau de l’utérus et du clitoris peuvent également faire leur apparition. Pour mieux comprendre ces souffrances post-orgasmiques, il faut comprendre d’où elles viennent.
Qu’est-ce que l’orgasme ?
De manière générale, l'orgasme désigne une réaction physiologique qui s'opère durant la phase d'excitation sexuelle. En d’autres termes, il correspond au point culminant du plaisir sexuel : c'est la jouissance sexuelle. Décrit médicalement, il s’agit de contractions rythmiques des muscles du périnée (ou bassin) et des organes pelviens. Chez la femme, il s’agit notamment des organes internes de la reproduction (utérus, ovaires, trompes, vagin).
“Lorsque l’orgasme survient, la femme a ainsi entre trois et quinze contractions involontaires (à intervalles de 0,85 secondes) du tiers externe de son vagin, accompagnées parfois de contractions du plancher pelvien, de l’utérus et des sphincters interne et externe de l’anus”, écrit Ellen Weigand dans le guide J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (femme).
À la suite de ce plaisir intense, des douleurs au niveau de l’utérus, du clitoris ou en bas du ventre peuvent surgir. “Physiologiquement parlant, c'est similaire à la contraction des muscles de votre bras, suivie d'un relâchement et d'une relaxation de ses muscles”, décrit auprès de Mindbodygreen Samantha DuFlo, kiné spécialisée du plancher pelvien. C’est en particulier pour cette raison que des douleurs peuvent se déclarer.
Souffrance post-orgasmique : des crampes utérines
Il faut rappeler que l’utérus est un muscle. Lors de l’orgasme, les muscles pelviens se contractent avant de se relâcher. Mais parfois, il arrive qu’ils ne se détendent pas instantanément, ce qui peut provoquer des douleurs. “L’organe peut avoir une crampe, on appelle ça, des crampes utérines,” explique Odile Bagot, gynécologue. Mais pas de panique, le phénomène ne dure que quelques minutes.
“Le muscle reste endolori, comme quand on a fait trop de sport”, indique-t-elle. “Pour atténuer la crampe, prendre un spasfon lyoc reste ce qu’il y a de plus simple. On propose aussi une cure de magnésium, car c’est ce qui est recommandé pour réduire les crampes.”
“La plupart du temps, les douleurs étaient liées à un manque d'œstrogènes”
Généralement, l’incident arrive aux femmes qui ont des contraceptions progestatives. Il s’agit d’un moyen de contraception oral, composé d'une hormone progestative à faible dose. Cependant, contrairement aux pilules combinées, elle ne contient pas d'œstrogène. “Pour les cas que j’ai pu apercevoir dans mon cabinet, les douleurs étaient liées à ce manque d'œstrogènes”, témoigne la gynécologue.
“La pilule progestative peut bloquer l’ovulation et les sécrétions hormonales. Dans le temps, je l’ai aussi vu chez des femmes qui étaient sous ®Androcure. Mais ce sont des cas de figure qui deviennent rares, car on n’en donne plus.”
Clitoris : des douleurs de la zone érogène
Situé au-dessus de l’ouverture vaginale et de l’urètre, le clitoris est la principale source de plaisir féminin, car il s’agit d’une zone érogène. C’est d’ailleurs, la plus sensible en raison de sa forte concentration de terminaisons nerveuses.
Dans la plupart des cas, c’est en le stimulant, notamment avec les doigts, la langue, les sextoys ou le sexe du, ou de la partenaire, que les femmes atteignent l’orgasme. Dans ces conditions, on parle d’orgasme clitoridien. À cet instant, la zone va se gorger de sang, ce qui va la rendre hypersensible. Une douleur ou une crampe peut alors apparaître, et persister après l’orgasme.
Un dysfonctionnement du plancher pelvien
Dans les raisons les plus fréquentes des douleurs post-orgasmiques, on retrouve souvent un dysfonctionnement du plancher pelvien. Lorsque les muscles sont hypertoniques, ou trop courts, des fortes contractions peuvent survenir, ce qui peut générer une douleur réactionnelle. Dans ce cas un travail de rééducation spécifique avec un sexologue et / ou un kinésithérapeute peut être réalisé.
Endométriose, adénomyose : des douleurs intimes à surveiller
Les douleurs post-orgasmiques peuvent également être liées à des douleurs physiques, plus ou moins graves. L'endométriose peut être l’une de ses causes. Cette maladie “se caractérise par la présence, hors de la cavité utérine, de tissu semblable à celui de la muqueuse de l’utérus, appelée endomètre”, peut-on lire sur Ameli.
En effet, “lorsque l’on souffre d’endométriose profonde, il peut y avoir des lésions, des adhérences et des kystes localisés dans le site pelvien”, explique Chronique de l’endométriose.” Mais alors que durant un orgasme, les muscles du périnée connaissent une succession de spasmes musculaires rapides, “ces contractions involontaires peuvent venir tirer sur les adhésions et autres lésions, provoquant des douleurs pouvant s’étendre sur quelques heures,” écrivent-ils.
L'adénomyose, “une anomalie qui laisse les cellules de l'endomètre infiltrer le myomètre”, détaille EndoFrance, et la présence de fibromes utérins, des tumeurs bénignes situées sur la paroi de l'utérus, sont également susceptibles de provoquer des sensations violentes au moment de jouir. Cependant, les deux affections peuvent par la suite appuyer sur le plancher pelvien et susciter une vive souffrance après l'amour.
Si les douleurs persistent et vous empêchent de vivre correctement, il est conseillé de consulter un professionnel de santé tel qu’un gynécologue, médecin généraliste ou encore sage-femme rapidement.
Merci à Odile Bagot, gynécologue
https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/adenomyose-endometriose/
https://www.endofrance.org/la-maladie-endometriose/qu-est-ce-que-l-endometriose/
Citation tirée du guide J’ai envie de comprendre… Ma sexualité (femme), Ellen Weigand, Pr Francesco-Bianchi Demicheli, éd. Planète Santé.
https://chroniques-endometriose.be/endometriose-et-sexualite/
https://www.ameli.fr/assure/sante/themes/endometriose/definition-facteurs-favorisants
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