La taille du sexe est un sujet souvent discuté au sein de la gent masculine. Or, contrairement aux complexes de certains, la grande majorité d’entre eux se situe dans la norme. “95% des hommes ont un sexe assez ordinaire, tout comme les femmes”, informe Sébastien Garnero, psychologue clinicien et sexologue à Paris.
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Les hommes aux grands pieds ont-il vraiment un grand... ?“La taille standard du pénis c’est moins que ce que tout le monde pense. C’est entre 12 et 16 cm avec 3 à 4cm de diamètre. Sachant que de son côté, le vagin est en général entre 4 cm de large et 8 de long jusqu'à 8 de large à 12cm de long. On voit donc bien que la taille standard du pénis correspond à celle du vagin. La nature fait assez bien les choses”, précise l’expert.
Photos intimes : leur envoi est en hausse depuis la pandémie
Certains sont tellement fiers de leur anatomie qu'ils n’hésitent pas à en partager des photos. Ce phénomène est appelé DickPicks. Principalement répandue chez les jeunes, cette pratique a augmenté avec la pandémie. L’Ifop (Institut Français d’Opinion Public) a révélé une hausse significative de 25% chez les jeunes de 18 à 34 ans entre février 2020 et mai 2021.
Ce constat a incité les chercheurs du département de psychologie de la New Mexico Highlands University et ceux de l’Université de Commerce du Texas, à se pencher sur le phénomène. "En raison de cette augmentation du comportement sexuel numérique, la présente étude vise à comprendre quelles hypothèses sur les partenaires romantiques ou sexuels potentiels sont faites à partir de la réception de contenu sexuellement explicite”, expliquent les chercheurs.
L'enquête, menée par Thomas R.Brooks et Stephen Reysen, révèle que l’organe génital masculin pourrait influencer l'attrait sexuel de l'individu, ainsi que l'image que l'on se fait de sa personnalité. Les résultats ont été publiés dans la revue Sexuality and Culture.
Un pénis large est associé à une meilleure personnalité
Pour la recherche, les scientifiques ont collecté 24 images de pénis issues de forums redit accessibles au public. Ces dernières ont ensuite été classées en trois catégories :
- La circonférence : séparée en sous-catégories basse et élevée.
- La longueur : divisées en trois sous-catégories (long, moyen et petit).
- Et la quantité de poils pubiens : séparés entre les non coupés, les coupés et l’absence de poils.
Ces images ont été montrées aux 106 participants, dont 80% de femmes et 20% d’hommes. Les volontaires devaient ensuite répondre à onze questions concernant la manière dont ils imaginaient la personnalité de l’individu (extravertie, enthousiaste, fiable, chaleureux…) ainsi que sa vie sexuelle (imaginer son nombre de partenaires sexuels, ses capacités au lit…).
Les résultats ont montré que les personnes ayant un pénis plus long, plus large et modérément poilu étaient perçus positivement, que ce soit en termes de personnalité ou d’attrait sexuel. Ils sont notamment considérés comme étant plus actifs sexuellement, meilleurs au lit et plus extravertis. En revanche, ceux ayant un pénis plus petit et fin étaient associés à une personnalité névrosée.
L’aspect d’un organe génital renvoie de nombreuses informations
Malgré leurs résultats, les chercheurs tiennent à insister sur les limites de l’étude. Parmi elles, ils citent le fait que la recherche n’a été effectuée que sur des pénis caucasiens et circoncis. "En termes de mise en garde pour l'étude elle-même, je pense qu'il serait utile d'augmenter la diversité raciale et le statut de circoncision des pénis", a précisé Thomas.R. Brooks. "Ainsi, l'un des objectifs d'une étude de suivi serait d'examiner comment la race et la circoncision interagissent dans les perceptions du pénis. J'aimerais également explorer comment les images non sollicitées et sollicitées pourraient être vues différemment”, explique-t-il.
Les experts précisent aussi : "cela va bien plus loin qu’un simple : gros pénis = bien. Ce que nous avons découvert, c'est que l'image d'un pénis contribue à la théorie implicite sur cette personne, qui comprend la personnalité, le comportement et d'autres attributs supposés. Lorsque vous envoyez une photo, vous donnez à cette autre personne plus de matériel pour faire des suppositions sur vous”.
Sébastien Garnero a un point de vue critique vis-à-vis de cette recherche : “Cette étude n’est pas forcément valide du point de vue statistique, c’est plus un essai. Ce que ça dit surtout, c’est qu’à partir du moment où on va rendre visible ses parties intimes, on va s’exposer au regard des autres et en même temps à l’appréciation, au jugement.”
Le sexologue alerte quant au risque de prendre trop à la lettre cette recherche : “Le danger de ce genre d’étude, c’est de complexer un peu plus encore les hommes qui peuvent présenter des dysmorphophobies corporelles sexuelles en pensent que leur pénis n’est pas assez grand ou assez gros qu’il le devrait. Sachant qu’il y a à peu près 90 % des hommes qui, quand ils consultent, peuvent avoir ce complexe, cela peut ajouter des complexes".
https://link.springer.com/article/10.1007/s12119-022-10000-y
https://www.psypost.org/2022/09/study-finds-people-associate-different-types-of-with-different-personality-traits-63932
Merci à Sebastien Garnero, psychologue clinicien, psychothérapeute et sexologue à Paris.
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