Le syndrome de l’abandon se traduit par un sentiment d’insécurité provoqué par la peur d’être délaissé. Il se caractérise aussi par la crainte de la solitude ou d’être quitté. Cette anxiété irrationnelle développe le sentiment d’insécurité et rend complexe les relations à l’autre, qu’elles soient d’ordre amical, amoureux, familial ou professionnel.
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Pourquoi aime-t-on se faire peur ?Si l’origine de la peur de l’abandon trouve généralement sa source dans l’enfance, c’est à l’âge adulte que celle-ci se manifeste. Manque de confiance en soi, dépendance affective, relations sociales altérées, souffrance exacerbée… sont autant de conséquences de cette forme d’anxiété. Heureusement, il existe des solutions pour sortir du syndrome de l’abandon et apaiser ses angoisses. Explications.
Qu’est-ce que le syndrome de l’abandon ?
Sentiment d’insécurité ou de désespoir, besoin de reconnaissance, difficultés à tisser des liens sociaux, le syndrome de l’abandon impacte la santé mentale. Il se manifeste dans toutes les relations et met à mal la confiance en soi. "Le syndrome de l'abandon est une peur du rejet de l'autre qui vient parasiter les pensées et le quotidien", décrypte Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris. Il s’agit d’une peur projective, puisqu’il n’y a pas de raison rationnelle de craindre le rejet. Si le syndrome de l’abandon peut s’exprimer sous différentes formes, celui-ci "rend difficile la séparation, le changement, la solitude. », explique la spécialiste. Et de préciser : « Le syndrome de l’abandon se manifeste souvent à l'âge adulte".
Quelles sont les causes du syndrome de l’abandon ?
De nombreuses causes peuvent être à l’origine du syndrome de l’abandon. Elles correspondent à l’histoire personnelle de chacun. Mais bien souvent, il faut se plonger dans le passé du patient pour remonter à la source du traumatisme.
« Ce syndrome est souvent le fruit d'une blessure dans l'enfance. Après un ressenti de rejet ou d'abandon, voire un abandon réel par des figures référentes chargées de notre sécurité et de nos soins, se construit la croyance qu'à l'avenir, nous pourrons de nouveau être laissé », rapporte Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris.
Parmi les causes les plus communes liées au syndrome de l’abandon, on retrouve : «un manque d'attention et une difficulté à répondre aux besoins émotionnels de l'enfant de la part du parent, des abus sexuels ou de la violence physique, le décès d'un parent, une instabilité familiale, un sentiment d'abandon (ex : parent qui doit se faire hospitaliser...) ou un abandon réel (ex : parent qui quitte le domicile...) », détaille la spécialiste.
Quels sont les symptômes du syndrome de l’abandon ?
La logique du syndrome de l’abandon laisse à penser qu’on n’est pas digne d’être aimé dans la mesure où l’on a déjà été abandonné dans le passé. Ce sentiment bouleverse l’ensemble des relations sociales. « Cette détresse émotionnelle intense se joue dans les différentes sphères de la vie, dans les relations familiales, sociales et professionnelles », explique la psychologue.
Cette émotion conduit à des comportements complexes. Elle peut empêcher de nouer des liens sincères, préférant des relations amoureuses néfastes plutôt que de se retrouver seul.
«La peur de l'abandon pousse à mettre en place un maximum de stratégies pour pallier cette angoisse. Elle conduit à vouloir faire plaisir à tout prix aux autres pour être aimé, à entretenir des relations dysfonctionnelles ou toxiques plutôt que d'être seul. Le sentiment d'insécurité et la difficulté à faire confiance ne cèdent pas et poussent au besoin d'être rassuré en permanence », rapporte la spécialiste.
À cela s’ajoute un besoin excessif de contrôle, notamment dans les relations sentimentales. « Parfois, la jalousie, la possessivité, la suspicion viennent altérer les relations sociales au point de créer l'effet inverse, c'est-à-dire le rejet. La peur de l'abandon vient alors saboter littéralement le lien à l'autre, la personne en conclue qu'elle est vouée à être rejeté et qu'elle ne peut être aimée », précise Johanna Rozeblum.
Quelles sont les conséquences sur la vie quotidienne ?
Les conséquences de la peur de l'abandon sont souvent manifestes au sein du couple. « La personne insécure demande sans cesse d'être rassurée et finit parfois par vérifier, contrôler le conjoint. Cette peur permanente et insoluble finit par épuiser l'entourage qui ne parvient plus à rassurer », constate Johanna Rozenblum.
Si ce schéma psychologique a des conséquences sur les relations, il peut aussi perturber l’humeur, voire mener à la dépression. « Pour la personne qui souffre du syndrome de l'abandon, le quotidien se teinte de ruminations concernant le passé et de fausses croyances concernant l'avenir (puisque l'on m'a déjà abandonné.e malgré mes efforts, je suis voué.e à l'être toute ma vie, car je ne mérite pas d'être aimé.e), l'anxiété peut prendre le dessus et entrainer des troubles de l'humeur, du sommeil, voire des symptômes dépressifs. », éclaire la spécialiste.
Syndrome de l’abandon : peut-on guérir et comment ?
Il est possible de surmonter le trouble de l’abandon à l’aide d’une psychothérapie.
« Retravailler son histoire avec un psychologue est une aide précieuse. L'objectif sera de mettre des mots sur le vécu abandonnique de l'enfance et apporter une nouvelle compréhension de l'événement vécu. En comprenant la façon dont ont été intégrés les événements, il sera possible de faire le lien avec les comportements de peur liés à l'abandon et d'adopter de nouvelles postures, de nouvelles croyances pour ne pas rester figé dans son syndrome », note la psychologue clinicienne.
C’est aussi le chemin pour renouer avec la confiance en soi et se libérer de l’emprise d’un traumatisme ou d’un passé douloureux.
Merci à Johanna Rozenblum, psychologue clinicienne à Paris.
Vidéo : Qu'est-ce que le syndrome de l'abandon ?
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