Certaines personnes adorent l’ambiance d’Halloween et s’en servent d’un parfait prétexte pour s’organiser une soirée films d’horreurs ou une visite de maison hantée. Mais pourquoi aime-t-on tant avoir peur ?
Quels sont nos moyens favoris de se faire peur ?
Lorsque l’on est enfant, cela commence généralement avec des histoires de fantômes ou de loups. Même si elles nous procuraient des frissons d’angoisse, on ne pouvait pas s’empêcher d’en réclamer davantage. Souvenez-vous, lorsque vous regardiez "Chair de poule" !
Mais à l’âge adulte, cela prend une ampleur plus importante. Pour certains, le plaisir d’avoir peur va passer par des soirées films d’horreur, en groupe ou en solo, une séance de jeu vidéo angoissant, ou bien la visite d’une maison hantée ou d’un escape game zombies pour Halloween. Pour d’autres, ce sont les sensations fortes (saut à l’élastique, saut en parachute…) qui leur procurent des frissons.
Toutefois, certaines personnes sont aussi totalement allergiques à la peur et ne cherchent pas du tout à la provoquer. Cela dépend de chaque personnalité. Globalement, celles ayant des tendances aux conduites à risques recherchent également la peur, ce qui leur permet de sécréter de la dopamine, l’hormone du plaisir immédiat.
Que se passe-t-il dans notre corps quand nous avons peur ?
Lorsque l’on a peur, notre instinct de survie prend le dessus. En effet, en réponse au stress ou à l’angoisse, nous produisons une hormone qui s’appelle l’adrénaline. C’est elle qui va nous procurer un shot d’énergie, nous permettant de courir ou de se mettre à l’abri. Mais quand on provoque cette peur, le plaisir entre également en jeu avec la production d’endorphines. En d’autres termes, on a peur, mais on se délecte de cette peur !
"La peur nous donne l'impression d'être vivant"
Alors, pourquoi aime-t-on avoir peur ? Selon Armelle Vautrot, thérapeute, "la peur provoque en nous des sensations physiques et émotionnelles qui nous donnent l’impression d’être vraiment vivants. Elles nous mettent en action. Par ailleurs, cette peur que l’on partage généralement avec d’autres, notamment lorsque l’on va dans une maison hantée ou que l’on va voir un film d’horreur au cinéma, une ritualisation conviviale autour de la peur. Cela devient même festif avec Halloween."
Mais provoquer soi-même la peur, c’est aussi une manière de la conjurer. "On va la provoquer au lieu de la subir, ce qui permet de désamorcer l’angoisse", explique la psychanalyste. "Décider de regarder des choses qui parlent de la mort, ça rassure. Et les sensations que cela provoque sont intéressantes : des tressaillements, des sursauts, une manière de respirer différente, les yeux écarquillés… Le corps est en éveil et raconte ce qu’il ressent."
En effet, avoir peur est une émotion intense qui permet de confirmer sa propre existence par les sensations qu’elle procure. Cela permet aussi de repousser ses limites, de booster sa confiance en soi. Mais être confronté à un faux danger procure également le sentiment agréable, dans un second temps, d’être rassuré.
Merci à Armelle Vautrot, psychanalyste
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