Comment la dépression doit-elle être prise en charge ?Istock
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Vous ressentez de la tristesse, une envie de ne rien faire, avez des troubles du sommeil ou encore une perte d’appétit ? Vous souffrez peut-être de dépression. Cette pathologie de l’humeur est bien plus répandue qu’on peut le croire : 1 personnes sur 5 y est confrontée au moins une fois dans sa vie. Tout le monde peut être touché par la dépression, hommes et femmes, peu importe l’âge. Toutefois, la dépression est prédominante chez la femme. Un homme pour deux femmes souffre de dépression.

Dépression : quels sont les signes à connaître ?

Pour que la dépression soit avérée, il faut présenter un certain nombre de symptômes pendant au moins 15 jours, à raison d’un jour sur deux au minimum. Ces symptômes sont le plus souvent de la tristesse et de l’anhédonie (envie de rien). « A cela, s'ajoutent d’autres symptômes comme des troubles du sommeil, de l’anxiété, des ruminations pessimistes, des troubles de l’appétit… Il est important de rechercher l’existence ou non d’envie suicidaire », explique le professeur Laurent Karila.

Dépression : des causes et des conséquences multifactorielles

La survenue de la dépression peut être influencée par différents facteurs de stress, environnementaux, des antécédants familiaux de maladies psychiatriques, l’annonce d’une maladie somatique, la perte d’un proche… Sur le plan sociétal, les conséquences de la dépression peuvent également être plurielles : des difficultés dans le couple, un isolement social, des arrêts de travail répétés, ou bien un arrêt total de l’activité professionnelle.

« La première complication liée à la dépression est le risque suicidaire »

Les retentissements de la dépression sur la vie de la personne malade peuvent être graves. « La première complication liée à la dépression est le risque suicidaire», déclare le professeur. 5 à 20 % des personnes souffrant de dépression se suicident. La dépression peut également amener à des conduites addictives. « Pour ceux qui sont les plus vulnérables, cela peut donner lieu à des addictions. La dépression féminine est fréquemment associée à une addiction à l’alcool ou à des médicaments par exemple », explique Laurent Karila. « En addictologie, on rencontre des patientes qui ont un problème d’addiction à l’alcool, mais il est nécessaire de traiter la dépression qui est sous-jacente. »

Dépression : la nécessité d’une prise en charge globale

Le plus souvent, c’est le médecin traitant qui est à même de mettre en place et de superviser le traitement. « Plusieurs éléments entrent en compte. Parfois, il est nécessaire d’hospitaliser la personne. En cas de risque suicidaire élevé, de mise en danger, ou d’épisode dépressif sévère », explique le psychiatre. « Le suivi peut aussi très bien se faire en ambulatoire pour les formes moins sévères. Et en fonction de l’intensité de l’épisode dépressif, si c’est léger, la psychothérapie sera suffisante. En revanche, si c'est modéré à sévère, il faudra coupler de la psychothérapie à un antidépresseur. »

Les antidépresseurs ne doivent pas être craints

Il est important de traiter la dépression certes, mais aussi la cause de celle-ci. « La psychothérapie permet d’effectuer un travail d’accompagnement et de fond, et l’antidépresseur va permettre de réguler ce qui se passe chimiquement dans le cerveau », détaille le spécialiste. Ce dernier en profite pour rassurer les personnes qui peuvent craindre de suivre un traitement par antidépresseurs. « C’est comme un traitement que l’on prend pour soigner une lombalgie chronique par exemple. L'antidépresseur permet de réguler l'humeur, l’anxiété… »

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