Connaissez-vous le "phubbing" et ses risques ?

Vous aussi, ça vous arrive d’être exaspéré quand la personne à qui vous parlez a le nez dans son portable ? Le "phubbing", contraction des mots anglais "phone" (téléphone) et "snubbing" (snober), désigne le fait d'ignorer son interlocuteur physique pour consulter son téléphone.

Ce phénomène récent est de plus en plus répandu dans nos sociétés ultra-connectées. Nous le pratiquons en face de notre famille, nos amis, nos partenaires, et même au travail. Perçu comme bénin, il n’est pourtant pas sans conséquence.

En effet, une étude a été menée par plusieurs universités chinoises à ce sujet. Publiée cet été dans la revue Computers in Human Behavior, elle cherche à comprendre comment ce comportement pouvait influencer les perceptions et les réactions sociales. Après une suite de tests, les recherches révèlent que cette pratique peut avoir des effets sociaux considérables.

Le “phubber” est déshumanisé

Les résultats de l'étude ont démontré une certaine incertitude chez les victimes de phubbing, qui doutent des intentions et des pensées de l’autre. A cause de cette incompréhension, ces personnes ont à leur tour tendance à percevoir l’autre comme moins humain.

C’est alors un réel manque d’empathie qui se crée. En effet, L’étude a révélé que les personnes fréquemment confrontées à ce comportement utilisaient moins de mots émotionnellement chargés et faisaient preuve de moins d’empathie dans leurs interactions. Cela réduit leur capacité à tisser des liens sincères.

Une agressivité accrue

L’autre conséquence sociale du phubbing est l’agressivité. En effet, cette incertitude, générée par le manque d'attention, peut provoquer une montée de colère. Plus précisément, les chercheurs ont observé que ceux qui avaient vécu des expériences de phubbing ont tendance à avoir des réactions plus vives. Ils ont également plus de chances d’adopter un comportement hostile en général.

Plus grave encore : cette agressivité ne se limite pas seulement aux échanges verbaux, mais s'étend à des comportements symboliques. En témoigne une expérience où les participants ont montré un comportement plus agressif envers un objet représentant leur interlocuteur.