Soigner l'infection urinaire
Les infections urinaires désignent un ensemble hétérogène d'infections survenant plus souvent, chez la femme que chez l'homme. En effet, 40 à 50 % des femmes en ont eu au moins une au cours de leur vie. La bactérie Escherichia coli (E. coli) est la cause la plus fréquente de ce type d'infections chez la femme de 15 à 65 ans (80 % des cas). Plusieurs plantes peuvent contribuer à soulager la gêne liée à une infection urinaire et à en accélérer la guérison.
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Les infections urinaires ne sont pas à prendre à la légère. « Toute infection urinaire qui se caractérise par une envie fréquente d'uriner (pollakiurie), des brûlures en urinant ou une pesanteur dans le bas ventre peut être confirmée par un test à la bandelette urinaire ( bandelettes réactives à tremper dans l’urine) avec recherche de leucocytes (globules blancs) et de nitrites dans les urines », souligne le Dr Philippe Marqués, médecin généraliste libéral exerçant en tant que régulateur au Centre 15 de Nantes. De ce fait, la présence de nitrites dans les urines est un indicateur d’infection urinaire. Car l'Escherichia coli, bactérie que l’on retrouve le plus souvent en cas d’infection urinaire, transforme les nitrates issus de l’alimentation en nitrites. Ce phénomène s'observe également pour d’autres bactéries liées aux cystites, ces infections urinaires localisées au niveau de la vessie.
« Quand une infection urinaire s'accompagne de fièvre, de frisson et/ou de douleur au niveau des fosses lombaires, cela nécessite un avis médical avec réalisation d'un ECBU (examen microscopique des urines effectué dans un laboratoire d'analyse médicale). Le traitement d'une infection urinaire avérée consiste en la prise d'antibiotique dont la durée et le type de molécule varie selon la localisation de l'infection urinaire de 1 à 21 jours (vessie, urètre, prostate, reins...). L’ECBU doit toutefois être effectué avant la prise de l'antibiotique pour éviter de fausser les résultats de l’examen. Une cystite ne doit pas jamais être traitée sans avis médical si l’urine contient du sang, si la personne a de la fièvre, des vomissements ou des douleurs dans un rein (ou dans les deux) et si les signes apparaissent lors de la grossesse.
La phytothérapie peut également soulager les symptômes. Des plantes spécifiques sont proposées en pharmacie (sous forme de compléments alimentaires) en cas d'infections urinaires sans signe de gravité : pas de fièvre, pas de douleur dans les fosses lombaires, pas d'altération de l'état général.
La canneberge et les échinacées, un effet préventif ?
La canneberge (cranberry ou Vaccinium macrocarpon) est connue pour exercer un effet préventif sur les infections urinaires de la femme. Certaines substances contenues dans ce fruit (proanthocyanidines) diminueraient la fixation des bactéries Escherichia coli sur les parois des voies urinaires.
L'échinacée stimule le système immunitaire
Entre 2009 et 2013, la European Food safety (Efsa) a évalué les allégations mettant en exergue l’effet bénéfique de la consommation de produits à base de canneberge (boissons, fruits séchés) ou d’extraits de canneberge (compléments alimentaires) sur la fonction urinaire. Ces travaux montrent que les produits contenant de la canneberge diminuent l'adhésion de certaines bactéries responsables d'infections urinaires sur les parois des voies urinaires. Néanmoins, l'Anses a également passé en revu les études sur l'effet préventif de la canneberge en matière d'infections urinaires. Compte tenu des lacunes méthodologiques de ces études, l'agence conclut qu'il n'existe pas, pour le moment, de lien avéré entre la consommation de canneberge et la prévention d'infections urinaires. Par ailleurs, l'échinacée, cette plante bien connue pour soigner le rhume, peut contribuer à soulager ou prévenir les infections urinaires en stimulant le système immunitaire.
La petite centaurée : des propriétés anti-inflammatoires
Cette petite plante de la famille de la gentiane mesure de 30 à 60 mètres de hauteur ; elle est dotée de petites fleurs roses.
Une action antioxydante et diurétique
En raison de ses propriétés antispasmodiques et anti-inflammatoires, la centaurée est utilisée par les phytothérapeutes pour traiter les troubles des voies urinaires. Elle contribue à traiter les spasmes digestifs et génito-urinaires. « Elle a également une action antioxydante et diurétique, c'est-à-dire, qu'elle permet d'augmenter la production d'urine », note le Dr Daniel Scimeca, médecin généraliste, homéopathe, acupuncteur et phytothérapeute. Toutefois, la petite centaurée n’a fait l’objet d’aucune étude clinique chez l’homme : son usage ne repose que sur l'expérience et le savoir traditionnel des phytothérapeutes.
Les vertus diurétiques de la livèche
De la même famille que la carotte, la livèche est une plante vivace formant une rosette de feuilles. Sa hampe florale peut atteindre 2 mètres de hauteur. Ses feuilles sont proches de celles du céleri et ses fleurs ressemblent à celles du mimosa. Ses racines peuvent notamment être consommées.
Des effets diurétiques et antispasmodiques
Les phytothérapeutes recommandent la livèche en cas d'infection urinaire. Les principes actifs de sa racine sont, en effet, appréciés pour leurs effets diurétiques et antispasmodiques. « Riche en vitamine C, la livèche contient du bêta-sistérol : ce stérol végétal aide à soulager les problèmes de prostate. La livèche comprend également de l'acide férulique dont les propriétés antioxydantes sont bien connues pour apaiser les maux urinaires », indique le Dr Scimeca.
Le romarin, pour calmer les cystites
Le romarin a toujours été utilisé en naturopathie pour stimuler l'écoulement de la bile et de l'urine et a également un effet antispasmodique et antidouleur. « Par ailleurs, elle bénéficie d'une action antiseptique puissante et contribue ainsi à soulager les cystites, les urétrites, mais aussi, les infections intestinales et respiratoires », affirme le Dr Scimeca. Le romarin s'agit d'une plante commune dans les pays méditerranéens. Elle est également appelée rose marine, herbe aux couronnes ou encore bouquet de la vierge.
Infection urinaire : comment prévenir les récidives ?
Les bienfaits des traitements de phytothérapie doivent être complétés par des mesures de prévention des récidives d'infections urinaires. Les personnes qui en sont sujettes doivent notamment :
- boire de l’eau tout au long de la journée (au moins 1,5 l par jour), cela permet d'éliminer certains germes des urines et de lutter contre la constipation,
- vider la vessie fréquemment pour que l’urine ne stagne pas,
- uriner juste après les rapports sexuels,
- s’essuyer d’avant vers l’arrière avec du papier hygiénique.
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