

Les fractures de fragilité commencent à sérieusement inquiéter les autorités de santé. Plus de 150 000 personnes seraient hospitalisées selon la caisse nationale d'assurance maladie (CNAM) pour fractures chaque année et le coût est estimé à 1,1 milliard d'euros déplore le Ministère de la santé. Dans les cinq plus grands pays de l’Union européenne, plus la Suède, les dépenses annuelles liées aux fractures de fragilité devraient augmenter de 27 % d’ici à 2030, appuie de son côté l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ce qui est peu étonnant : à partir de 50-55 ans une femme sur trois et un homme sur cinq devront faire face à une fracture de fragilité. Avec le vieillissement de la population, les personnes âgées forment la majorité des patients touchés par cette problématique.
Qu’est-ce qu’une fracture de fragilité ? Pourquoi est-elle liée à l'ostéoporose ? Quels sont les symptômes de l'ostéoporose ?
Une fracture de fragilité, à la différence d’une fracture classique, survient lors d’un choc mineur (on parle de traumatisme de faible énergie). C’est typiquement le type de fracture qui arrive quand on chute de sa hauteur ou de moins haut. Quels sont les facteurs de risques ? Plus courante après 50 ans et plus spécifiquement féminines, les fractures de fragilité sont en grande partie alimentées par l’ostéoporose qui touche près de 40 % des femmes de plus de 65 ans, une perte de densité osseuse liée à la baisse hormonale après la ménopause. Ostéoporose, qui rappelons-le est une maladie silencieuse, dont on n’a souvent connaissance qu’après une première fracture de fragilité.
Fractures de fragilité osseuse chez les personnes âgées : les parties du corps les plus touchées, les complications
Les fractures de fragilité touchent plus spécifiquement certaines parties du squelette.
- Col du fémur.
- Poignets et avant-bras.
- Vertèbres (les fractures vertébrales pouvant passer inaperçues).
- Hanche.
Plus rarement, mais cela peut arriver aussi, la fracture de fragilité concerne les côtes, le bassin, le sternum… Avec des répercussions directes sur l'autonomie (en particulier pour ce qui concerne les fractures de la hanche) et la qualité de vie des personnes âgées.
Ostéoporose et fracture de fragilité : les facteurs de risques
Comme dit plus haut, les fractures de fragilité sont liées à une perte de densité osseuse qui se cumule avec une perte de qualité osseuse (ostéoporose). Ostéoporose qui dépend de facteurs de risque sur lesquels on ne peut pas agir (l’âge par exemple ou le sexe mais aussi certaines maladies comme la polyarthrite rhumatoïde) mais aussi de facteurs de risques dits modifiables, ceux sur lesquels on peut agir de manière à prévenir les fractures de fragilité.
En voici sept, identifiés par l’OMS, sur lesquels on peut agir et que nous avons tous intérêt à prendre en compte dans la prévention des fractures liées à l'ostéoporose. Plus particulièrement encore les femmes ménopausées et les personnes âgées.
L’inactivité physique

La sédentarité est une grande pourvoyeuse de fractures de fragilité alors que l’activité physique, tout au long de la vie, joue un rôle important sur la masse osseuse. L’exercice physique doit donc occuper une place de choix quand on avance en âge, période où la densité osseuse s'amenuise naturellement.
Des carences en vitamine D et en calcium

Certaines carences, notamment la carence en vitamine D et en calcium sont à l’origine d’une densité minérale osseuse faible. Il est d’ailleurs recommandé aux femmes ménopausées de se supplémenter en vitamine D et de faire la part belle, dans leur alimentation aux aliments riches en calcium.
Certains médicaments

Certains médicaments induisent une fragilité osseuse à l’origine des fractures de fragilité. “De nombreux médicaments causent ou aggravent une fragilité osseuse, notamment les corticoïdes, les inhibiteurs de l’aromatase, les agonistes et antagonistes de la gonadoréline (principalement utilisés en cancérologie et en procréation médicalement assistée, NDLR), les hormones thyroïdiennes…” détaille la Revue Prescrire. D’autres médicaments, toujours listés par la revue Prescrire, n’accentuent pas forcément la fragilité osseuse mais peuvent être impliqués en augmentant le risque de chute. Ce sont les opioïdes (une classe d’antidouleurs) ou les somnifères.
La maigreur

Une insuffisance pondérale (IMC inférieur à 18.5) est souvent synonyme de fractures de fragilité plus courantes.
L’obésité

Comme les personnes qui affichent un indice de masse corporelle bas, celles qui sont en situation d'obésité (IMC supérieur à 25) courent un risque accru de fracture de fragilité.
Les chutes

Les fractures de fragilité sont le plus souvent consécutives à une chute. En prévenant les chutes, on prévient les fractures de fragilité. Ceci est d’autant plus important que les antécédents de fractures font eux-mêmes partie des risques comme l’explique un article des Hospices civils de Lyon : “Après une fracture vertébrale, le risque relatif de nouvelle fracture vertébrale est multiplié par 4.4 et le risque de fracture du col est multiplié par 2.3. Après une fracture de hanche, le risque de nouvelle fracture de hanche est multiplié par 2.3 et le risque de fracture vertébrale par 2.5. De plus, environ 50 % des patients ayant fait une fracture ostéoporotique en subiront une seconde et environ 45 % des patients ayant une fracture du col du fémur, ont déjà eu une fracture ostéoporotique par le passé.”
Le tabagisme et consommation d’alcool

Le tabac et la consommation excessive d’alcool l’alcool altèrent la structure osseuse et prédisposent au risque de fracture de fragilité. De plus, la consommation d’alcool peut être à l’origine de chute.
https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/fragility-fractures
https://www.chu-lyon.fr/fracture-de-fragilite-osseuse
https://www.ameli.fr/paris/assure/sante/themes/osteoporose/diagnostic-evolution
Premiers Choix Prescrire - Fractures liées à une fragilité osseuse : prévention. Juillet 2016.