Médicaments biosimilaires : les craintes des associations de patients Istock
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Avant la fin de l’année 2024, des médicaments biosimilaires pourront être proposés en pharmacie à la place de médicaments biologiques d'origine. Une mesure qui devrait permettre à l'État d’économiser jusqu'à 100 millions d'euros, d’après l’Assurance maladie.

Médicaments biosimilaires : le principe

Mais c’est quoi, un médicament biosimilaire ? “Un médicament biosimilaire est un médicament similaire à un médicament de référence. Les médicaments biosimilaires sont quasi-identiques (similaires) à un médicament biologique de référence dont le brevet est tombé dans le domaine public et dont le procédé de fabrication a pu être copié par un autre laboratoire”, explique Ameli.

Le terme “médicament biologique” désigne, quant à lui, un médicament “obtenu par un procédé biotechnologique qui implique une source biologique (protéines, cellules…)”, indique l’ANSM. “Depuis les années 1980, les médicaments biologiques ont démontré leur efficacité dans le traitement de nombreuses pathologies graves ou invalidantes, telles que le diabète, les cancers, les maladies auto-immunes (exemple : sclérose en plaques, polyarthrite rhumatoïde, maladie de Crohn, rectocolite hémorragique, etc.)”, précise Ameli.

Attention : biosimilaire ne veut pas dire générique. Le médicament générique est en effet identique à celui de référence, composé de petites molécules chimiquement synthétisées. En revanche, le médicament similaire est très semblable au médicament biologique auquel il se substitue, mais n’est pas identique.

Pourquoi le gouvernement souhaite-t-il généraliser l’utilisation des biosimilaires ? Ceux-ci sont moins chers que les médicaments biologiques de référence (entre 15 et 30%). Aussi, comme on peut le lire dansl'article 25 TER de l'amendement n°596 du “Projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2024”, le gouvernement français veut-il “envisager de nouvelles mesures permettant d'accélérer le recours aux médicaments biosimilaires”.

Biosimilaires : pas assez de suivi médical ?

Néanmoins, certaines associations de patients s’inquiètent de la mise en œuvre de cette généralisation des biosimilaires en pharmacie. Comme l’explique à Medisite Catherine Simonin, membre du bureau de France Assos Santé et ancienne vice-présidente de la Ligue contre le cancer, “afin de mettre en œuvre un biosimilaire, pour la première substitution, il faut un accompagnement médical”. Une considération partagée par l’ANSM. En d’autres termes, France Assos Santé s’inquiète d’une potentielle absence de suivi médical lorsqu’un patient ira à la pharmacie chercher pour la première fois son médicament biosimilaire.

Catherine Simonin précise : “Quand cela sera fait au comptoir d'une pharmacie, il n’y aura peut-être pas d'espace de confidentialité, pas d'éducation thérapeutique du patient et pas de suivi, puisque le pharmacien n'a pas accès au dossier médical du patient.” L’une des craintes principales de France Assos Santé est que le pharmacien ne prenne pas en compte les potentielles contre-indications du patient : “Quand on fait dans le fast track, c'est-à-dire la rapidité d'action, ce sont les patients qui en subissent les conséquences : parfois des allergies, parfois une difficulté à utiliser le dispositif médical annexé au biosimilaire et qui est à redécouvrir.”

Médicaments biosimilaires : les pharmaciens se veulent rassurants

Si Catherine Simonin reconnaît que le pharmacien peut avoir un rôle important dans certaines circonstances, notamment pour le renouvellement d'ordonnances, elle craint que trop peu de précautions soient prises lors de la délivrance des produits biosimilaires. “Ce ne sont pas des génériques. Dans les établissements de santé, s'il y a un problème, les médecins sont là, alors qu'en ville, ce sera fait par le pharmacien.”

Fin 2023 néanmoins, le président de l’Union des syndicats de pharmaciens d'officine (Uspo), Pierre-Olivier Variot l'assurait à l’AFP : "On ne va pas proposer le même stylo à un diabétique qui a du mal à voir les unités sur le stylo qu'à quelqu'un dont la vue est parfaitement bonne !"

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