L’automédication, une pratique qui n’est pas sans risqueImage d'illustrationIstock
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Selon une étude Ifop publiée en avril 2023, 88 % des Français ont déjà pratiqué l’automédication. Ce chiffre était 30 % plus faible au début des années 2000. La pénurie de médecins incite de plus en plus de personnes à se tourner vers cette pratique. Pourtant, elle est loin d’être sans risque. Chaque traitement, même parmi les plus inoffensifs, présente des effets indésirables, notamment chez les personnes âgées, celles avec des comorbidités, les femmes enceintes ou encore les enfants.

En France, l’automédication est décrite par le Conseil de l’ordre des médecins comme "l’utilisation, hors prescription médicale, par des personnes, pour elles-mêmes ou pour leurs proches et de leur propre initiative, de médicaments considérés comme tels et ayant reçu l’autorisation de mise sur le marché (AMM), avec la possibilité d'assistance de la part des pharmaciens".

"Chaque fois qu’une personne reçoit ou prend un traitement médicamenteux dans des conditions qui ne sont pas celles de son AMM ou celles des recommandations des sociétés savantes, elle est dans une situation de mésusage. À ce titre, elle prend un risque : celui de la survenue d’un ou plusieurs effets indésirables allant de la simple nausée au décès"

Le "bon usage du médicament" est l’affaire de tous. En effet, un médicament prescrit ou non contient une substance active qui permet de traiter un symptôme. Ces molécules ont des effets positifs, mais aussi négatifs, que l'on appelle effets secondaires. Tous les médicaments présentent ainsi une balance bénéfice/risque à prendre en compte. Ce dosage est évalué lors de l’autorisation de mise sur le marché et tout au long du cycle de vie du médicament.

Attention aux intéractions médicamenteuses

L’Agence nationale de sécurité du médicament insiste sur le fait que ces composés ne sont pas des produits ordinaires et qu’il est indispensable de respecter les conditions de délivrance définies par les professionnels de santé. "Chaque fois qu’une personne reçoit ou prend un traitement médicamenteux dans des conditions qui ne sont pas celles de son AMM ou celles des recommandations des sociétés savantes, elle est dans une situation de mésusage. À ce titre, elle prend un double risque : celui de la survenue d’un ou plusieurs effets indésirables, de la simple nausée jusqu’au décès, et celui d’une prise en charge inadaptée de sa maladie, ce qui constitue alors une perte de chance", explique l’ANSM.

Si la prise de médicaments sans prescription médicale peut s’avérer être une pratique à risque pour tout le monde, elle est d’autant plus dangereuse pour les patients atteints de maladies chroniques comme le diabète ou les cardiopathies. Les molécules contenues dans les médicaments accessibles sans ordonnance peuvent interagir avec le traitement régulier, comme ceux pour l’hypertension artérielle ou les maladies articulaires.

Les risques de l’automédication

Outre les interactions médicamenteuses, l’automédication comporte d'autres risques. Les traitements en vente libre peuvent dissimuler certains symptômes et retarder un diagnostic, la molécule peut être inadaptée. Enfin, un mauvais dosage risque de provoquer des effets indésirables graves.

D’où l’importance de se reporter aux informations contenues dans la notice et de demander l’avis de son médecin ou de son pharmacien avant de débuter toute automédication. Ces derniers sont en mesure de proposer le traitement le plus adapté.

Les traitements à base de plantes ne dérogent pas à cette règle. Bien que naturels, ils peuvent aussi présenter des contre-indications.

Le top trois de l’automédication en 2022

Selon le baromètre Nères, l’organisation professionnelle qui représente les médicaments sans ordonnance, l’automédication en 2022 s’est concentrée sur trois catégories d’achat : le système respiratoire, la douleur et le système digestif. Les médicaments liés au stress et au sommeil concernent 87 % des achats sans ordonnance.

Des chiffres en hausse avec la pénurie de professionnels de santé. Cette même année, environ 57 % des achats de médicaments sans ordonnance ont été motivés par le temps d’attente trop long pour obtenir un rendez-vous avec un médecin généraliste. Une situation qui ne devrait pas s’améliorer de sitôt.

Rendez-vous demain pour connaître les règles d’or à respecter avant d'entamer toute automédication.

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