La crise des opioïdes a marqué l’histoire des États-Unis ces 30 dernières années. Particulièrement dévastatrice dans la ville de San Francisco, ce fléau est responsable de la mort de plus de 700 000 personnes depuis le début des années 1990. Cette histoire très médiatisée a bouleversé la manière de prescrire des médicaments antalgiques. Pourtant, ces traitements fortement à risque de dépendance ne sont pas les seuls à provoquer des addictions pouvant entraîner la mort. Une étude publiée le 9 octobre dans la revue PLOS ONE révèle que le nombre de décès liés aux gabapentinoïdes et aux benzodiazépines représente aujourd’hui, en Écosse, plus de 30 % des décès liés aux abus de substances.
Ces dernières années, l'Écosse a connu un nombre important de décès liés aux substances par rapport à d’autres pays européens, entraînant un fardeau individuel, sociétal et économique important. Comme aux États-Unis, les opioïdes, la cocaïne et l'alcool sont les principaux responsables. Mais l’une des causes possibles est l’augmentation du nombre moyen de substances impliquées.
Une combinaison de substances à risque
Les benzodiazépines de synthèse, telles que l’etizolam utilisé comme antiépileptique ou anxiolytique sédatif, et les gabapentinoïdes, un traitement connu pour traiter les douleurs neuropathiques, font aujourd’hui partie des substances les plus détectées. Ces deux molécules, qui atteignent le système nerveux central, provoquent des effets sédatifs et présentent un risque élevé de dépendance. Selon l’étude, elles pourraient favoriser la polyconsommation de substances et contribuer à l’augmentation des décès en Écosse.
Pour parvenir à ces résultats, les scientifiques ont cherché à évaluer la contribution de ces deux molécules à l’augmentation des décès liés à l’abus de substances. Après avoir comparé les données de 18 études différentes menées entre 2013 et 2023, l’analyse révèle que :
- Ces deux molécules augmentent le risque de décès liés à l’abus de substances.
- Le nombre de décès liés aux gabapentinoïdes représente aujourd’hui près d’un décès sur trois parmi ceux liés à l’abus de substances.
- L’utilisation conjointe d’opioïdes aggrave les effets secondaires, observés davantage chez les femmes plus âgées.
À travers ces résultats, les scientifiques cherchent à tirer la sonnette d’alarme afin de sécuriser au mieux les prescriptions de ces traitements.
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