Il n’existe, à priori, aucune cause connue du vitiligo. Cette maladie auto-immune relativement courante entraîne une perte de pigmentation de la peau. Chez les patients atteints, le système immunitaire attaque les cellules pigmentaires du corps : ce sont ces dernières qui déterminent la pigmentation de la peau. Le vitiligo affecte, en principe, les zones fréquemment exposées comme les mains et le visage, mais peut très bien s’étendre à l’ensemble du corps.

La maladie affecte environ 50 millions de personnes, soit 1 % de la population mondiale. Dans la moitié des cas, les premiers signes visibles surviennent avant l’âge de 20 ans : des tâches décolorées qui parsèment le corps. S’il est plus évident chez les minorités ethniques à la peau foncée, le vitiligo peut toucher n’importe qui.

Aujourd’hui, la maladie devient de plus en plus connue et acceptée. En 2014, Chantelle Brow Young (photo ci-dessus) est devenue la première mannequin atteinte de vitiligo. Un énorme pas en termes de tolérance. En effet, "le vitiligo est souvent associé à une stigmatisation sociale qui peut avoir des conséquences psychosociales considérables sur les patients", a déclaré le Dr Rosmarin, dermatologue au centre médical Tufts à Boston (USA). Et pour cause, il est l’instigateur d’une nouvelle étude visant à déployer un premier traitement efficace pour soigner le vitiligo.

La crème médicamenteuse atténue les effets sur le visage

Il faut prendre conscience qu’aucun traitement n’avait porté ses fruits jusqu’alors. "Les solutions actuelles telles que la photothérapie, les corticostéroïdes et les inhibiteurs ont une efficacité limitée", partage le dermatologue. L’avenir sera peut-être moins sombre pour les patients atteint de vitiligo. Le Dr Rosmarin vient de découvrir une crème topique extrêmement efficace pour inverser les effets négatifs de cette maladie.

Il s’agit du ruxolitinib, une crème médicamenteuse actuellement utilisée comme traitement par voie orale pour certains troubles sanguins. Contre toute attente, cette crème a entraîné une amélioration significative des signes du vitiligo au niveau du visage, chez près de 50 % des patients ayant participé aux essais cliniques.

Peu d’effets indésirables

Cette étude, qui a été menée sur 2 ans, constitue la plus grande étude randomisée sur le vitiligo jamais réalisée. Elle inclut 157 patients, répartis sur 30 sites aux USA. Les participants ont été invités à appliquer le ruxolitinib une à deux fois par jour sur la zone de peau affectée par le vitiligo. Près de la moitié des personnes ont donc présenté une amélioration de leur état.

Quant aux effets secondaires, ils sont relativement légers comparés à ceux qu’impliquent la pathologie : une rougeur et irritation. "Non seulement le traitement est efficace pour repigmenter la peau, mais il présente également un excellent profil d’innocuité, confirme le médecin chercheur. Nous espérons que ce traitement changera finalement la donne pour les millions de personnes touchées par le vitiligo dans le monde".

Sources

Topical cream shows promise in treatment of skin pigmentation disease, vitiligo, EurelAlert!, 17 juin 2019