Elvire, 31 ans, a commencé la cohérence cardiaque sur les conseils d’une psychologue qui pratique l’EMDR. “Cette psychothérapie par mouvements oculaires cible les mémoires traumatiques des individus. En d’autres termes, elle vise à traiter les conséquences psychologiques, physiques ou relationnelles liées à un traumatisme psychique”, explique l’Inserm.
Cohérence cardiaque : gérer son stress et ses émotions
La cohérence cardiaque peut s’avérer utile pour les personnes souffrant d’un stress post-traumatique. Cette technique de respiration permet de mettre en phase le rythme du cœur et celui de la respiration en inspirant sur 5 secondes puis en expirant sur 5 secondes, le tout pendant 5 minutes. Elle permettrait également de gérer ses émotions et de diminuer son hypertension artérielle.
Attention : la cohérence cardiaque a une définition précise, il ne s’agit pas d’un simple exercice de respiration. “Pour la petite anecdote, une ostéopathe m'avait dit d'en faire, mais elle m'avait mal expliqué comment cela se déroule. Elle m’avait simplement conseillé d'expirer plus longtemps : certaines personnes appellent cela de la cohérence cardiaque. Elle ne m’avait pas non plus dit qu’il fallait le faire assise, les deux pieds dans le sol”, se souvient Elvire.
Aujourd’hui, cela fait deux mois que la trentenaire pratique la cohérence cardiaque pour réguler son anxiété et sa dépression. “Pour que ce soit efficace, il faut le faire trois fois par jour. Les effets durent six heures, ça te calme. Après, il faut le refaire. Cela aide à gérer les anxiétés, surtout au niveau du sommeil, ça aide à déconnecter son cerveau”, constate Elvire.
Attention : la cohérence cardiaque n’est pas une solution miracle
Pour sa part, Elvire n’arrive pas à faire de la cohérence cardiaque grâce aux applications sur smartphone. “Je trouve que c'est difficile de faire un exercice de relaxation en étant sur son téléphone, qui est une source de stress. Ce que m'a dit ma psychologue, c'est que la manière la plus efficace de faire de la cohérence cardiaque est de prendre une feuille de papier et de dessiner des courbes pendant 5 secondes, comme un électrocardiogramme.”
La trentenaire met cependant en garde : la cohérence cardiaque n’est pas une solution miracle : “C'est tout le problème de la mode du développement personnel : on vend ça comme un remède. Certes, c’est un exercice qui apprend à lâcher prise, mais si tu te mets la pression en te disant : “Il faut vraiment que je fasse mes 5 minutes”, ça ne fonctionne pas.”
Une technique qui ne remplace pas les soins
Elvire, justement, n’arrive pas toujours à se relâcher suffisamment pour cet exercice de respiration. “Certaines fois, je n’ai pas réussi à le faire parce que j’avais des pensées intrusives, alors je me mettais la pression. Ma psychologue m’a dit que c’était complètement antinomique, qu’il fallait le faire à son rythme. Ce n’est absolument pas grave si, pendant la cohérence cardiaque, on lâche et on se perd !”
Est-ce que la trentenaire conseillerait la pratique de la cohérence cardiaque aux personnes anxieuses ? Tout dépend du degré d’anxiété, mais aussi du suivi psychologique de la personne, selon elle. “Forcément, ce n'est pas ça qui va nous soigner. C'est une béquille, un truc en plus, une technique. Ça doit être utilisé avec un ensemble de soins. La cohérence cardiaque est souvent utilisée pour remplacer les anxiolytiques, mais en fait, c'est pareil : si tu prends un anxiolytique mais que tu ne réfléchis pas à pourquoi tu es anxieux et que tu ne travailles pas là-dessus, ça ne fonctionne pas. Il faut vraiment être accompagné d'un professionnel de santé”, conclut-elle.
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