Le psoriasis est-il une maladie psychosomatique ?

Le psoriasis est une affection chronique de la peau relativement courante. Elle se caractérise par des plaques rouges recouvertes d’une pellicule blanche, qui apparaissent sur différentes parties du corps. Ces plaques sont généralement rondes ou ovales, rouges et recouvertes de squames (lamelles de peau qui se détachent) blanches, localisées de façon symétrique sur les deux coudes et/ou les deux genoux. Des plaques similaires peuvent aussi être présentes dans le bas du dos, les fesses, le cuir chevelu (sans entraîner la perte des cheveux), et les plis (aine, inter fessier, sous les bras).

Le psoriasis n’est pas une maladie psychosomatique

Reconnue "maladie non transmissible chronique, douloureuse, inesthétique, invalidante et incurable" par l’OMS depuis 2014, c'est une pathologie difficile à traiter, car les causes peuvent être multiples. Certains médecins et même dermatologues s’interrogent sur le caractère psychosomatique de la maladie. Or, les spécialistes sont formelles. Le psoriasis n’est pas une maladie psychosomatique.Cette affection chronique dépend de facteurs génétiques et environnementaux.

Les scientifiques l'appellent polygénique, puisque 25 variantes génétiques ont été identifiées et dans 40 % des cas il existe une histoire familiale de psoriasis.

Le psoriasis peut aussi être un effet secondaire d’un certain nombre de médicaments, c’est le cas par exemple des bétabloquants, des diurétiques, ou encore des inhibiteurs calciques ou inhibiteurs de l’enzyme de conversion. Le lithium, un régulateur d’humeur prescrit notamment contre les troubles bipolaires peut entraîner lui aussi du psoriasis. Enfin, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), qui peuvent être utilisés comme traitement du psoriasis est lui aussi un facteur de risque de développer la maladie. Certains d’entre eux peuvent créer des réactions inflammatoires à l’origine de poussées psoriasiques. Il convient donc de ne pas faire l’amalgame entre troubles psychiques et psoriasis.

Il peut être causé par le stress

En revanche, il a été prouvé que le stress peut déclencher la première poussée de la maladie. Un choc émotionnel comme un deuil, une séparation, un échec particulièrement important peut révéler la maladie. Le choc psychologique n’est pas la cause, mais simplement le déclencheur. Les médecins qualifient ces patients atteints de psoriasis "répondeurs" au stress contrairement à ceux qui sont "non répondeurs". Même si le stress n’est pas la cause de la maladie, les chercheurs constatent qu’il est souvent présent dans l’histoire de la maladie que les patients rapportent. Les chercheurs se sont aperçus que les patients qui avaient un psoriasis qui répondait au stress, les zones les plus fortement touchées étaient des zones dites émotionnelles (et plus gênantes) comme le cuir chevelu, le visage, le dos des mains et les organes génitaux externes.

Le psoriasis peut générer des troubles psychiques

Enfin, les symptômes physiques du psoriasis peuvent gêner le malade jusqu’à lui faire ressentir de la honte, de la culpabilité, du rejet de soi et de son apparence, et peuvent atteindre à son estime de soi et à sa santé mentale en générale. Notamment lorsque des parties du corps particulièrement exposées comme le visage ou les mains sont touchées, les patients peuvent ressentir une gêne qui peut conduire par moment à de l’éviction sociale. La honte ainsi que le stress généré par la maladie ne doivent pas être sous-estimé. Même si une psychothérapie ne guérit pas du psoriasis, elle permet de mieux appréhender la maladie et stopper certains troubles psychiques comme la phobie sociale, l’anxiété ou une mésestime de soi.