- 1 - Transmission du virus H5 N1 à l’homme : un risque "faible" mais pas exclu
- 2 - Grippe aviaire : les craintes d’une adaptation du virus à l’homme
- 3 - Grippe aviaire : "un taux de mortalité extrêmement élevé"
- 4 - Un homme en bonne santé décédé après avoir été infecté au Vietnam
- 5 - Transmission interhumaine : un risque à prendre au sérieux
"Cela reste, je pense, une énorme inquiétude". Les mots tenus à Genève, en Suisse, par Jeremy Farrar, scientifique en chef de l’agence de santé des Nations unies, témoignent du climat de vive tension qui règne au sommet des institutions internationales, devant la propagation rapide de la souche H5N1 de la grippe aviaire.
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Grippe aviaire : le niveau d’alerte à son maximum en FranceQu’il s’agisse de l’ONU ou de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), la communauté internationale est en état d’alerte. À l’origine de cette agitation : la détection d’un premier cas de grippe aviaire transmis par un bovin chez un humain, aux Etats-Unis, début avril.
Au Texas, une personne a en effet été testée positive au virus H5N1 après avoir été infectée par une vache laitière dans une ferme. Selon les informations rapportées par l’agence américaine de santé publique (CDC, Center for Disease Control and Prevention) le 1er avril dernier, ce patient américain a présenté pour "seul symptôme une rougeur oculaire, correspondant à une conjonctivite et se rétablit". Pour limiter le risque de transmission, cet Américain a été invité à s’isoler et été placé sous traitement antiviral.
Transmission du virus H5 N1 à l’homme : un risque "faible" mais pas exclu
Dans son communiqué, l’autorité sanitaire américaine se veut rassurante, arguant que le risque de transmission du virus H5N1 à la population américaine est considéré comme "faible" à l’heure actuelle. Un risque de contamination humaine certes faible, mais pas exclu, précisait toutefois le CDC, mettant en garde : "Les personnes exposées de près ou de manière prolongée et sans protection à des oiseaux ou à d'autres animaux infectés (y compris le bétail), ou à des environnements contaminés par des oiseaux ou d'autres animaux infectés, courent un plus grand risque d'infection".
C’est la seconde fois aux États-Unis que l’on observe un cas de transmission du virus de la grippe aviaire à un humain. La première personne à avoir été déclarée positive au virus de la grippe A a été enregistrée en 2022 au Colorado, un autre Etat américain. Elle avait été contaminée par une volaille.
Le cas de transmission de bovin à l’homme signalé au Texas fait donc figure de première. En dépit de son caractère inédit, l’hypothèse que ce cas exceptionnel se généralise se renforce au fil des jours. Certaines voix comme celle de Jeremy Farrar à l’ONU, ou encore à l’OMS, redoutent la possibilité que le virus de la grippe aviaire devienne hors de contrôle. Car loin d’être circonscrit aux volailles, le virus H5N1 semble se répandre chez d’autres espèces animales, chez les bovins mais aussi les chèvres (des cas ont été détectés au Minnesota aux États-Unis le 20 mars). "C'est tragique à dire, mais si je suis infecté par le H5N1 et que je meurs, c'est fini. Si je fais le tour de la communauté et que je le transmets à quelqu'un d'autre, alors vous démarrez le cycle", a déclaré Jeremy Farrar, lors d’un point presse, relayé par l’AFP. En plus du risque de propagation rapide en cas de transmission interhumaine, c’est la létalité du virus de la grippe aviaire qui préoccupe. La souche H5N1 affiche "un taux de mortalité extraordinairement élevé", dixit Jeremy Farrar. Entre le début de l'année 2023 et le 25 mars 2024, un total de 888 cas humains d’infection par la grippe aviaire a été recensé dans 23 pays. Parmi ces cas de contamination, 463 sont décédés, selon l’OMS. "Presque tous les cas humains de grippe aviaire A(H5N1) sont liés à un contact étroit avec des oiseaux infectés, vivants ou morts, ou des environnements contaminés", a déclaré l’institution. Pour l’heure, aucune preuve n’accrédite le scénario d’une transmission interhumaine de la grippe aviaire. Les cas de transmission de la grippe aviaire à l’humain restent très rares. Ils se produisent sporadiquement dans le monde entier. Au Vietnam, le 25 mars dernier, un cas d’infection humaine par le virus de la grippe aviaire a été signalé par les autorités nationales, auprès de l’OMS. Comme celle-ci le rappelle dans un communiqué, le patient, décédé le 23 mars, avait développé des symptômes le 11 mars après avoir été exposé à des oiseaux au cours de la troisième semaine de février. Celui-ci ne souffrait d’aucune pathologie sous-jacente. Alors, doit-on se préparer à ce que ce virus n'infecte rapidement les hommes ? Selon l’Institut Pasteur la menace est bien réelle : "la propagation de l’infection chez les oiseaux augmente la probabilité de l’apparition d’un nouveau virus grippal dans la population humaine", précise-t-il sur son site. Les virus grippaux de type A comme la souche H5N1 ont une grande capacité à "muter au cours du temps" et à "échanger [leurs] gènes avec des virus grippaux appartenant à d’autres sous-types infectants d’autres espèces". Traduction : le risque de voir émerger un nouveau virus capable de se transmettre d’homme à homme est une éventualité à prendre au sérieux.Grippe aviaire : les craintes d’une adaptation du virus à l’homme
Grippe aviaire : "un taux de mortalité extrêmement élevé"
Un homme en bonne santé décédé après avoir été infecté au Vietnam
Transmission interhumaine : un risque à prendre au sérieux
https://www.cdc.gov/media/releases/2024/p0401-avian-flu.html
https://www.cdc.gov/media/releases/2022/s0428-avian-flu.html
https://www.who.int/fr/emergencies/disease-outbreak-news/item/2024-DON511
https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/grippe-aviaire
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