
Et si un seul médicament pouvait à la fois soigner le diabète et les reins, mais aussi prévenir les troubles cardiovasculaires des patients concernés ? Une nouvelle étude révèle que ce serait le cas de la sotagliflozyne. Les chercheurs se sont penchés sur ce médicament : il contribuerait bien à réduire le risque de crise cardiaque et d'accident vasculaire cérébral.
Un lien étroit entre diabète et maladie rénale chronique
Et ces résultats pourraient concerner un grand nombre de patients ! En France, on estime que 7 à 10 % de la population souffre d’une atteinte aux reins, plus de 90 000 sont traités pour une maladie rénale chronique à un stade grave. Cette pathologie provoque des lésions progressives des reins, menant à un dysfonctionnement. À long terme, elle augmente le risque de complications cardiovasculaires.
Quant au diabète, il douche plus de 4 millions de Français, dont 90 % souffrent d’un diabète de type 2. Or, un adulte sur trois atteint de cette forme de cette affection présente également une maladie rénale chronique. Cette association augmente considérablement le risque de complications cardiovasculaires, notamment les infarctus du myocarde et les AVC.
La sotagliflozine réduit aussi les risques d'infarctus et d'AVC
L'étude, publiée dans The Lancet Diabetes & Endocrinology, a analysé les données de l'essai clinique SCORED. Ce dernier a été mené sur près de 10 600 participants souffrant à la fois de diabète de type 2, de maladie rénale chronique et de risques cardiovasculaires. Les patients ont reçu soit de la sotagliflozine, soit un placebo.
Cette analyse a révélé que les patients traités avec le médicament ont vu leur risque cardiaque réduits par rapport aux autres. Plus précisément, les crises cardiaques ont diminué de 32 %, tandis que les AVC ont chuté de 34 %. Autre bonne nouvelle : les effets se sont manifestés après seulement trois mois de traitement !
Un avenir prometteur pour les patients à haut risque ?
Comment expliquer ce résultat ? La sotagliflozine favorise l'élimination du glucose via les urines, contribuant à une meilleure régulation glycémique. Cependant, elle présente aussi une particularité : elle inhibe un récepteur présent dans l'intestin, le cœur et le cerveau. Les chercheurs pensent que c’est ainsi qu’elle réduirait les risques cardiovasculaires, contrairement aux autres médicaments du même type.
Les résultats de cette étude ouvrent de nouvelles perspectives thérapeutiques pour les patients à haut risque de complications cardiovasculaires. Des études à plus grande échelle sont tout de même nécessaires. Elles permettront de confirmer ces résultats, mais aussi d'évaluer l'efficacité de la sotagliflozyne sur d'autres populations à risque. En attendant, ces découvertes pourraient déjà permettre une meilleure prise en charge des patients atteints de diabète de type 2 et de maladie rénale chronique !