Selon de savants calculs, nous baillons environ 250 000 fois au cours de notre vie, soit une moyenne de 5 à 10 fois par jour. Mais savez-vous que la fatigue n'est pas l'unique explication de ce réflexe physiologique involontaire ? La liste des autres raisons possibles est détaillée dans notre diaporama.
Qu’est-ce que le bâillement ?
Le bâillement dure en moyenne entre 5 et 10 secondes. Tous les muscles respiratoires, allant du visage jusqu'au thorax - sont étirés. Ce cycle respiratoire paroxystique suit toujours les 3 étapes précises.
En premier lieu, une grande inspiration lente et profonde est prise par la bouche, ouverte généralement à son maximum. Survient ensuite un arrêt de la respiration. Pendant cette courte apnée, les yeux tendent à se fermer pendant 1 à 2 secondes et l’acuité auditive diminuent en raison de l’ouverture des trompes d’Eustache. La troisième et dernière phase de ce processus physiologique consiste en une expiration rapide, et parfois bruyante.
"Une fois enclenché, le bâillement peut être modulé par la volonté, soit en accentuant toutes les phases, soit en minimisant l'ouverture de la bouche et l'expiration, mais sans jamais pouvoir être empêché”, écrit le Dr Olivier Walusinski, médecin généraliste, sur son site dédié à ce geste très ordinaire, et pourtant encore mystérieux.
Le fait de bailler - qui est le plus souvent observé au réveil - est souvent associé à la fatigue. Jusqu'au siècle dernier, il était communément considéré que ce geste réflexe permettait d'inspirer l'air pur et d'expirer le mauvais conduisant ainsi l’organisme à faire plein d'oxygène. Toutefois, une récente étude montre que nous baillons, non pas pour oxygéner notre cerveau, mais pour le rafraichir. D’autres raisons que la fatigue ont aussi été mises en lumière par les scientifiques au cours de ces dernières années. Elles sont détaillées dans notre diaporama.
Le désir sexuel
Plusieurs études scientifiques ont établi un lien entre les bâillements accompagnés d'étirements et le désir sexuel, surtout chez les femmes. Cette thèse a été présentée lors de la Première Conférence Internationale sur le Bâillement (First International Conference on Yawning) tenue en 2010.
Diminuer la température du cerveau
Selon les scientifiques, la température du cerveau augmente face à la fatigue ou à la faim, entrainant une baisse de son activité. Bailler qui provoque entre autres une hausse du flux sanguin artériel, permettrait de la faire chuter grâce à l'apport de "sang frais".
Rester vigilant
Le bâillement stimule la vigilance. Le bâillement qui augmente le flux sanguin, permet de rebooster l'activité du cerveau, et ainsi d'être à nouveau attentif à notre environnement.
Moyen de communication
Selon certains chercheurs, le bâillement permet de communiquer sans mot nos sensations (fatigue, ennui, baisse vigilance) à notre entourage et les avertir de faire attention. Cela pourrait aussi expliquer le phénomène de contagion du bâillement. Nos proches bailleraient à notre suite pour augmenter aussi leur vigilance.
Certains médicaments en cause
La prise de certains médicaments, et plus particulièrement les antidépresseurs sérotoninergiques et les agonistes dopimaninergiques (apomporphine, bromocryptine, amantadine, IMAOb, ségéline, pirébidil) peuvent provoquer un excès de bâillements.
Lutter contre le stress
Le bâillement n'est pas uniquement déclenché par l'ennui ou la fatigue, il peut aussi être provoqué par l’anxiété. Bâiller aiderait le corps à retrouver son calme lors d'une situation stressante.
Qu'est-ce qu'un bâillement ?, site du Dr Olivier Walusinski, médecin généraliste
Yawning: Why & What Could It Mean, Medical University of South Carolina