Cocaïne : quels effets sur le comportement ?

Souvent associée au monde de la nuit, de la finance ou des médias, la cocaïne est parfois glamourisée. Quand on se représente de la cocaïne, on pense aux soirées endiablées, aux Rolling Stones, à Kate Moss, à 99 Francs, au Loup de Wall Street… Cette drogue dure est par ailleurs de plus en plus consommée chaque année par les Français, car elle devient progressivement moins onéreuse. D’après l’Observatoire français des drogues et toxicomanies (OFDT), depuis 2018, “le prix du gramme de chlorhydrate de cocaïne est passé de 70 euros le gramme à 66 euros”.

Cocaïne : une température corporelle potentiellement mortelle

La cocaïne est très prisée pour son effet euphorisant et son "coup de boost" extrême, intensifiés lorsqu’elle est aspirée par le nez. Cependant, cette sensation est de courte durée, aussi faut-il reprendre de la cocaïne régulièrement - toutes les 15 à 30 minutes - si on veut en conserver les effets. Et c’est justement cette consommation excessive qui est extrêmement dangereuse.

En effet, "des doses élevées peuvent altérer le jugement et provoquer des tremblements, une nervosité extrême, des convulsions, des hallucinations, une insomnie, des illusions paranoïaques, un syndrome confusionnel et des comportements violents. On observe une sudation intense et une dilatation des pupilles. Des doses très élevées peuvent entraîner une température corporelle haute, potentiellement mortelle", indique le manuel MSD. Les consommateurs réguliers souffrent également d’une grande fatigue.

L’overdose de cocaïne peut coûter la vie : elle entraîne une augmentation de la pression artérielle et du rythme cardiaque et un rétrécissement des vaisseaux sanguins. Les personnes en situation d’overdose peuvent ressentir des douleurs à la poitrine, avoir un infarctus du myocarde ou mourir subitement. "La cocaïne peut également provoquer une insuffisance rénale, un AVC et des problèmes pulmonaires, notamment des difficultés respiratoires et une toux sanglante", ajoute le manuel MSD.

1 accident mortel sur 5 implique un conducteur positif aux stupéfiants

Si beaucoup de personnes ne prennent de la cocaïne que dans des contextes festifs, certaines en prennent pour “tenir” au travail, voire en conduisant. “La cocaïne suscite une conduite agressive associée à des erreurs d’attention ou de jugement pouvant aller jusqu’à la perte de contrôle du véhicule”, détaille le site Internet de la Sécurité routière. Qui précise : “1 accident mortel sur 5 implique un conducteur positif aux stupéfiants. Cette part passe à 1 accident sur 3, la nuit au cours des week-ends. Les conducteurs contrôlés positifs aux stupéfiants dans les accidents mortels sont à 93% des hommes et représentent 23% des 18-24 ans et 21% des 25-34 ans.”

À savoir : la prise de cocaïne entraîne une accoutumance et une tolérance. En d'autres termes, les consommateurs réguliers ont besoin de prendre des doses de drogue de plus en plus importantes à mesure que le temps passe. Logiquement, les effets de la drogue sont alors encore plus graves. “Les utilisateurs chroniques peuvent présenter des lésions du septum nasal, ce qui favorise la formation de perforations qui peuvent nécessiter une intervention chirurgicale. Une consommation massive peut altérer le fonctionnement cérébral, y compris l’attention et la mémoire. Une consommation chronique peut également endommager le cœur, ce qui entraîne l’apparition de tissus cicatriciels sur le muscle cardiaque, ainsi que son épaississement”, développe le manuel MSD.

Si l’addiction n’est pas un choix, il est de votre devoir de ne pas prendre le volant après avoir consommé de la drogue, au risque de tuer des usagers de la route.

Cocaïne : 5 idées reçues sur cette drogue

Il existe de nombreux mythes qui entourent la cocaïne. Dans un communiqué publié sur leur site internet, la MILDECA - La Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives - liste 5 idées reçues sur la cocaïne :

1. "La cocaïne, ça ne concerne que le milieu du show bizz !"
   C'est faux. Elle est consommée dans tous les milieux, y compris par des personnes qui n’ont pas beaucoup d’argent. "Le milieu festif quel qu’il soit, branché, alternatif, étudiant, mais aussi divers secteurs professionnels sont particulièrement touchés", indiquent-ils sur leur site.
2. "La cocaïne me permet d'améliorer mes performances au travail"
   C'est faux. "La cocaïne ne fait que créer, pour une très courte durée, des illusions sur ses compétences professionnelles", explique la MILDECA. "Lorsque les effets disparaissent, la "chute" est difficile et le consommateur ressent un besoin pressant d'en consommer à nouveau pour retrouver ces sensations trompeuses."
3. "La cocaïne, c’est seulement pour faire la fête et j’arrête quand je veux !"
   C'est sûrement le mythe le plus répandu. Pourtant, "il est difficile de se contenter d’une seule fois lorsqu'on prend de la cocaïne", révèlent-ils. "La tentation d’en reprendre est très forte et le risque de dépendance est très élevé, y compris dès la première prise."
4. "Pas la peine d’aller voir mon médecin, il n’existe pas de médicament contre la dépendance à la cocaïne"
   Cette idée reçue est également fausse. "Certes, il n’existe pas de traitement de substitution comme pour l’héroïne. Mais une combinaison d’approches pharmacologiques, psychothérapeutiques et sociales permettent d’accompagner les usagers vers des réductions voire des sevrages de consommation", explique la MILDECA.
5. "La consommation de crack concerne uniquement des personnes très marginalisées"
   "La consommation de crack a tendance à se diffuser auprès de publics plus insérés. Il s’agit notamment d’usagers habituels de cocaïne à la recherche de nouveaux effets", rectifient-ils sur leur site.