Un Français sur dix est atteint de diabète. Il s’agit de la première cause d’amputation dans l’hexagone, avec 8 000 cas par an, selon le Centre européen d’étude du diabète. En constante progression, cette maladie constitue une véritable pandémie : une personne en meurt toutes les six secondes dans le monde.
Et si notre mode de vie ne s’améliore pas - la sédentarité et une mauvaise alimentation sont les causes principales du diabète de type 2 - la recherche, elle, avance. Et une nouvelle avancée technologique pourrait enrayer le nombre d’amputations dues à cette maladie.
Le LeucoPatch est créé par centrifugation du sang des patients
Des scientifiques ont mis au point un patch transparent, appelé “LeucoPatch”, conçu à base des cellules sanguines des patients. Celui-ci pourrait aider à guérir les ulcères, qui entraînent fréquemment une amputation de l’orteil, du pieds ou de la jambe. Cette complication fréquente (et grave) survient parce que le diabète endommage les nerfs et les vaisseaux sanguins dans les membres.
Pour concevoir ce traitement, l’équivalent d’une demi-tasse de sang est prélevé dans le bras des patients, puis déposé dans une centrifugeuse, qui le fait tourner très rapidement - plusieurs centaines de fois par minute.
Ce processus permet de séparer les globules rouges des globules blancs. Les premiers, plus denses, tombent vers le bas, tandis que les seconds remontent. Il permet aussi d’extraire la fibrine, une protéine qui forme une substance ressemblant à un filet. La déposer sur une plaie permet d’enclencher le processus de guérison : le sang peut y coaguler de manière à former une croûte, et de nouvelles cellules de peau peuvent se développer.
A la fin de la centrifugation, les scientifiques prélèvent la fibrine et la compriment, de manière à former un patch rond semi-solide. Ce patch contient aussi des leucocytes - des globules blancs qui combattent les bactéries et les virus - et des plaquettes, qui aident le sang à coaguler.
Ce nouveau traitement semble plus efficace que les précédents
Le LeucoPatch permet de traiter les ulcères du pieds : il suffit de le déposer sur la plaie et de le recouvrir d’un pansement souple. Chaque semaine, le patch est remplacé par un neuf, jusqu’à complète guérison - ce qui prend environ 20 semaines. Les chercheurs estiment qu’il agit en stimulant la croissance des cellules, ce qui favorise la réparation des tissus et la formation de vaisseaux sanguins sains, qui alimentent la plaie en oxygène.
Ce traitement a été testé dans plus de 200 hôpitaux européens. Les résultats de cet essai ont été présentés dans une étude, publiée dans la revue The Lancet Diabetes & Endocrinology. Plus de 260 patients ont été suivis pendant six mois : la moitié traités avec le LeucoPatch, l’autre moitié avec un traitement standard (débridement, antibiotiques et pansements protecteurs).
Résultat : 34 % des patients traités avec le nouveau patch ont vu leurs plaies guérir complètement, contre 22 % dans le groupe témoin. Les premiers ont aussi guéri plus rapidement. Des résultats très prometteurs. Pour l’instant, ce patch n’est disponible que dans le cadre d’essais cliniques, mais si ces derniers se montrent concluants, ils pourraient être commercialisés dans le futur.
LeucoPatch system for the management of hard-to-heal diabetic foot ulcers in the UK, Denmark, and Sweden: an observer-masked, randomised controlled trial, The Lancet Diabetes & Endocrinology, 19 septembre 2018.
How a transparent patch made from your own blood cells can stop diabetes amputations, DailyMail, 27 mai 2019.
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