Alors qu’Omicron continue de se répandre, faisant exploser le nombre de cas en France et dans les autres pays, beaucoup se ruent sur les tests et les autotests antigéniques, plus rapides. Moins efficaces qu’un PCR, et plus susceptibles de fournir un “faux négatif”, leur fiabilité est remise en question par le variant Omicron. Des chercheurs suggèrent de faire un prélèvement nasal, mais aussi salivaire.
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On sait que le variant Omicron se multiplie plus rapidement que les autres, jusqu’à 70 fois plus que le variant Delta. Mais une étude menée par des chercheurs de la faculté de médecine LKS de l'Université de Hong-Kong (HKU Med), publiée le 15 décembre 2021, montre aussi qu’il serait moins dangereux. En effet, Omicron contamine plus rapidement les bronches que Delta, mais son infection dans les poumons est moins grave.
Par ailleurs, l’épidémiologiste Michel Mina, spécialiste des techniques de dépistage, explique sur Twitter que le délai d’incubation d’Omicron est plus faible que les autres variants de la Covid. Les symptômes démarrent aussi plus tôt. “Cela signifie qu’il y a une chance que le virus ne se développe pas encore dans le nez lorsque vous vous testez pour la première fois. Le virus peut commencer plus bas (...)”, révèle-t-il.
Variant Omicron : les tests salivaires plus fiables
Alors pour mieux détecter le variant, des chercheurs préconisent de faire un prélèvement dans le nez ainsi que dans le fond de la gorge avec les tests et autotests antigéniques. C’est ce que révèle une étude publiée sur le site de pré-publication medRxiv le 24 décembre. Pour obtenir ces résultats, des patients porteurs de différentes souches de la Covid ont été recrutés afin d’essayer la double méthode. Les chercheurs ont fini par constater que les tests PCR, c’est-à-dire effectués par voie nasale, étaient 100 % plus efficaces pour le variant Delta que les tests salivaires. Concernant Omicron, ce sont les tests salivaires qui sont davantage fiables à 100 % contre 86 % dans le nez.
“Il semblerait qu’on puisse mieux le détecter en prélevant à la fois dans le nez et la gorge”, écrit l’épidémiologiste Emma Hodcoft. De son côté, la biologiste Jennifer Rohn a essayé la manipulation. “Après une série de tests de laboratoire négatifs, j’ai suivi les conseils de Twitter et j’ai fait un prélèvement dans ma gorge et dans mon nez. Et le résultat était positif”, raconte-t-elle. Mais attention, il ne faut pas récupérer la salive dans la bouche, auquel cas le test pourrait s’avérer être un faux positif. Il est donc recommandé d’aller au fond de la gorge, comme pour détecter une angine bactériologique.
Test antigénique : un prélèvement dans le nez et la gorge ?
Cette méthode est déjà recommandée par les autorités de santé au Royaume-Uni. En France, la Haute Autorité de Santé a déjà réfléchi à cette procédure puisqu’en septembre 2020, elle était favorable à la réalisation de PCR au fond de la gorge, mais seulement si le prélèvement par le nez était compliqué. Cependant, il est encore trop tôt pour confirmer ou infirmer si cette méthode est efficace ou non. Il est d'abord nécessaire d’attendre la confirmation d’études complémentaires.
https://www.fda.gov/medical-devices/coronavirus-covid-19-and-medical-devices/sars-cov-2-viral-mutations-impact-covid-19-tests#omicron-reduced
https://www.has-sante.fr/jcms/p_3203097/fr/covid-19-avis-favorable-au-prelevement-oropharynge-en-cas-de-contre-indication-au-nasopharynge
https://www.med.hku.hk/en/news/press/20211215-omicron-sars-cov-2-infection
https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2021.12.22.21268246v1
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