Incendies : les cas de Covid-19 pourraient augmenter à cause des fuméesAdobe Stock

Des centaines de pompiers mobilisés, des milliers de personnes et des campings évacués… Un très violent incendie fait rage dans le Var depuis lundi 16 août, où plus de 6 000 hectares de nature sont déjà partie en fumée. Hier matin, la Corse se voyait embaumée d’un épais nuage toxique, à tel point que certains habitants ont d’abord pensé qu’un incendie se propageait également sur l’île. C’est sans compter sur les précisions de Météo France ! L’agence météorologique a partagé des images satellites pour montrer comment le panache émanant de l'incendie varois s’était répandu tel une trainée de poudre dans le ciel corse.

Si cette fumée est impressionnante et dangereuse pour la santé, elle pourrait aussi avoir un effet sur les contaminations liées au Covid-19, selon une étude américaine.

Coronavirus : une pandémie aggravée par les feux de forêt en 2020

“Les feux de forêt ont considérablement aggravé la pandémie”, a déclaré Francesca Dominici, biostatisticienne et auteure de la nouvelle étude publiée le 13 août dans la revue Science Advances. L’équipe de chercheurs a analysé les conséquences de la fumée des feux de forêt de la Californie, de l’Oregon et de Washington l’année dernière. Ils en ont conclu que ces fumées auraient engendré une augmentation considérable du nombre de cas et de décès liés au Sars-CoV-2 dans ces mêmes États. Plus précisément, 19 742 cas de Covid-19 et 748 décès dus à la maladie auraient pu être évités.

La faute aux particules fines PM 2,5

La fumée des feux de forêt contient des milliers de composés différents mais ce sont les particules en suspension qui s’y trouvent en plus grand nombre. Également appelées particules fines, elles ne mesurent pas plus de 2,5 micromètres de diamètre (PM 2,5). Ce sont ces mêmes particules que l’on retrouve dans la pollution liée au trafic routier par exemple. Si leur menace pour la santé est déjà bien connue, il semblerait qu’elles jouent aussi un rôle dans la propagation du Covid-19.

“L’inhalation des PM 2,5 fragilise notre capacité à combattre le virus”, explique Mme Dominici. Lorsqu’elles pénètrent dans notre organisme, ces particules peuvent l'affaiblir de deux façons :

  • D’une part, elles attaquent le système respiratoire supérieur. Cela peut inhiber le processus d'expulsion naturel des corps étrangers de notre organisme, en détruisant et en paralysant certaines des cellules qui y participent. Il serait alors plus facile pour le coronavirus de les infecter.
  • D’autre part, ces PM 2,5 “distraient” notre système immunitaire. En effet, comme elles sont petites, elles peuvent pénétrer nos poumons en profondeur. Cette invasion déclenche alors une réponse immunitaire qui occupe l’organisme et rend de ce fait le corps plus vulnérable aux autres infections, comme celle liée au Sars-CoV-2.

Covid-19 : un variant Delta déjà plus contagieux

“Actuellement, ce qui est très inquiétant, c’est que le variant Delta est encore plus contagieux. Les personnes non vaccinées deviendront encore plus sensibles”, avance la biostatisticienne.

En France, le variant Delta est retrouvé "dans 93,5 % des prélèvements positifs criblés", observe Santé publique France. A noter que le port du masque, qui offre une protection au Covid-19, protège aussi de ces particules PM 2,5.

Sources

https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/08/la-fumee-des-feux-de-foret-pourrait-provoquer-une-hausse-des-cas-de-covid-19 

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