Avant la disponibilité des vaccins Covid, les principaux facteurs de risque d’hospitalisation et de complications graves étaient l’âge et les comorbidités, comme les BPCO, l’obésité, le diabète ou encore les maladies cardiaques. Les vaccins mis au point pour contrer la Covid-19 ont justement été conçus pour limiter le risque de forme sévère. En effet, à l’heure actuelle, d’après les chiffres communiqués par le gouvernement, 9 personnes admises en réanimation sur 10 sont des personnes non vaccinées.
On souligne toutefois que le vaccin n’offre pas une protection à 100%. S’il réduit les risques de formes graves, on retrouve toujours aujourd’hui des patients vaccinés en réanimation. Une étude scientifique s’est ainsi intéressée à ces patients et à leur profil.
"Les vaccins ont une efficacité majeure (de l’ordre de 90%) pour prévenir les formes sévères de Covid-19, mais il se pose la question d’une meilleure compréhension des facteurs de risque résiduel de certains groupes de la population", introduit l’étude EPI-Phare qui a été menée sur plus de 28 000 personnes.
L’étude a porté sur l’ensemble des personnes ayant eu un schéma vaccinal complet avec les vaccins de Pfizer-BioNTech, Moderna ou AstraZeneca en France au 31 juillet 2021 (données disponibles avec un recul minimum d’un mois à l’initiation de ce travail). L’idée était d’établir le profil des patients vaccinés qui ont été victimes d’une forme grave de Covid-19.
Réanimation : les patients vaccinés ont entre 85 et 89 ans
Avant que les vaccins n’entrent en jeu, l’âge était déjà considéré comme un facteur déterminant de votre vulnérabilité face à la Covid-19. Les personnes de plus de 65 ans apparaissait comme "à risque".
Aujourd’hui, le vaccin Covid semble permettre à certaines tranches d’âges d’éviter les formes graves. Parmi les personnes vaccinées admises en réanimation, on retrouverait majoritairement des personnes de 85 à 89 ans. Leur risque de se trouver en réanimation serait 4 fois plus élevé que pour les personnes de 45 à 54 ans.
Les patients de 85 à 89 ans ont aussi 38 fois plus de risques de décéder, rapporter l’étude.
Réanimation : les patients sont plus souvent des hommes
Le sexe et le niveau social semblent également jouer un rôle. Certains profils seront plus susceptibles de contracter une forme grave.
Réanimation : les hommes en tête
D’après l’étude, les hommes ont un risque d’hospitalisation 1,6 fois plus élevé et un risque de décès 2 fois plus élevé que les femmes. Ce qui est loin d’être surprenant. Dès le début de la pandémie en France en mars 2020, les biais liés au sexe avaient été repérés, avec à l’époque parmi les patients gravement atteints et placés en réanimation, 75 % d’hommes, contre 25 % de femmes.
Les personnes issues des communes les plus défavorisées seraient plus à risque
Le milieu social semble aussi déterminant. Les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées avaient un risque d’hospitalisation 1,3 fois plus élevé et un risque de décès 1,5 fois plus élevé que celles des communes les plus favorisées.
Covid : 7 maladies chroniques qu’on retrouve chez les vaccinés admis en réanimation
Parmi les personnes vaccinées en réanimation, on retrouve aussi certaines comorbidités liées à des risques accrus de formes graves. C’était déjà le cas avant la vaccination. On citait les maladies cardiaques, respiratoires, l’obésité ou encore le diabète.
Aujourd’hui, les personnes victimes de comorbidités peuvent, grâce au vaccin limiter leurs risques. Or, certaines affections vont rendre les patients vulnérables, même lorsque ces derniers ont un schéma vaccinal complet.
"47 affections chroniques étaient positivement associées à des risques accrus d’hospitalisation pour COVID-19 à l’exception de la dyslipidémie traitée qui était négativement associée et une majorité à un léger sur-risque de décès. Les associations les plus fortes étaient retrouvées pour la transplantation rénale, la transplantation du poumon, l’insuffisance rénale en dialyse, la mucoviscidose, la trisomie 21 et le retard mental et le cancer actif du poumon", rapporte l’étude.
Moins de 10 % n’avaient aucune comorbidité
"Les risques d’hospitalisation et de décès hospitalier pour Covid-19 étaient également augmentés chez les personnes vaccinées traitées par immunosuppresseurs ou corticoïdes oraux", indiquent les chercheurs.
Parmi les personnes hospitalisées pour Covid après un schéma vaccinal complet, moins de 10 % n’avaient aucune comorbidité identifiée, 12 % présentaient une comorbidité, 16 % deux comorbidités, 18 % trois comorbidités, 16 % quatre comorbidités et 27 % cinq comorbidités ou plus.
https://www.epi-phare.fr/rapports-detudes-et-publications/risques-covid-vaccination/
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