7180. C’est le nombre de décès et d’hospitalisations qui auraient pu être évités au Royaume-Uni durant l’été 2022 si davantage de personnes s’étaient vaccinées contre le Covid-19. C’est le résultat d’une étude extrêmement vaste (puisque menée sur l’entièreté de la population britannique) publiée le 15 janvier 2024 dans la revue scientifique de référence The Lancet. C’est la première fois qu’une étude sur le sujet est menée sur toute la population du Royaume-Uni. Celle-ci met en évidence de nombreux écarts en matière de couverture vaccinale contre le Covid-19 en Angleterre, en Écosse, au Pays de Galles et en Irlande du Nord.
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Les résultats de cette étude, menée par l’institut national britannique de données de santé (Health Data Research UK) et l’Université d’Édimbourg, sont basés sur des données de santé anonymisées récoltées dans tous les pays du Royaume-Uni. D’après ses auteurs, cette approche pourrait à l’avenir être étendue à des maladies autres que le Covid-19.
“Les études à grande échelle sont critiques envers la gestion de la pandémie [...]. Alors que de nouveaux variants émergent, cette étude aidera à identifier les groupes sociaux et les zones du pays dans lesquelles les campagnes de santé doivent être déployées en priorité, et adaptées aux différentes communautés”, a réagi dans un communiqué de presse le professeur de recherche en soins primaires Aziz Sheikh, l’un des auteurs de l’étude.
Le lancement de la campagne de vaccination contre le Covid-19 au Royaume-Uni a été un succès : plus de 90% de la population âgée de plus de 12 ans se sont vaccinés avec au moins une dose avant janvier 2022. Cependant, il existait jusqu’à présent peu de données sur les taux de vaccination avec les doses de rappel.
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L’étude publiée dans The Lancet montre que la proportion de personnes sous-vaccinées à la date du 1er juin 2022 peut être estimée à 45,7% pour l’Angleterre, à 49,8% pour l’Irlande du Nord, à 34,2% pour l’Écosse et à 32,8% pour le Pays de Galles.
Grâce à une modélisation mathématique, les chercheurs ont découvert que 7180 décès et hospitalisations dus à environ 40 400 cas graves de Covid-19 auraient pu être évités durant l’été 2022 si la population britannique avait été complètement vaccinée. Cette sous-vaccination était associée à un nombre d’hospitalisations et de décès significativement plus élevé dans tous les groupes d’âge, et les personnes de plus de 75 ans sous-vaccinées avaient plus de deux fois plus de risques d’avoir des complications graves du Covid-19 que les personnes complètement vaccinées.
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Les taux les plus importants de sous-vaccination ont été identifiés chez les personnes les plus jeunes, chez les hommes et dans les zones les plus pauvres du pays, avec le moins d’accès aux soins.
Comme le rappellent les auteurs de cette étude scientifique, la pandémie de Covid-19 n’est pas terminée et un nouveau variant a récemment été identifié. Leur travail est donc d’une grande importance pour les décideurs publics, afin que ceux-ci puissent mettre en place des campagnes de sensibilisation et ainsi lutter contre la défiance envers les vaccins.
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