Un frottis suspect veut-il dire cancer ?Istock
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“Être positif au HPV lors d’un frottisne veut pas dire qu’il y a un cancer, mais seulement qu’il y a un risque” : c’est la conclusion de Jean-Luc Mergui, chirurgien gynécologue et président de la Fédération internationale de colposcopie et prévention des cancers. Si un jour, vous recevez les résultats d’un frottis positif au HPV (papillomavirus humain), pas de panique !

Il est vrai que ce virus peut être responsable de cancers, notamment dans les sphères gynécologiques, urologiques mais aussi ORL. Seulement, ce cas de figure reste extrêmement rare. Le papillomavirus est très courant : il touche quatre adultes sur cinq au cours de sa vie. Mais sur les 150 types de HPV existants, seuls 14 sont cancérigènes. D’où l’importance de surveiller !

Quelle est la marche à suivre ?

Pour rappel, les recommandations d'examen de frottis pour les femmes sont d’effectuer :

  • le premier à 25 ans
  • un deuxième à 26 ans
  • un troisième à 29 ans
  • puis un tous les 5 ans

À noter que chez les femmes non-vaccinées, 90 % des frottis sont négatifs. Parmi les 10 % restants, la moitié devient négative après trois ans maximum. C’est pourquoi les experts préconisent une surveillance accrue, avec des examens plus fréquents en cas d’anomalie. Christine Bergeron, médecin spécialisée dans l’étude des cellules pour établir un diagnostic, assure que de nombreuses étapes doivent être passées avant de s’inquiéter.

La spécialiste se veut rassurante : “Un frottis positif mène à une cytologie (prélèvement de cellules). Si cette dernière est anormale, une colposcopie (examen de l’utérus vagin avec une loupe binoculaire) est demandée. En cas d’anomalie, vient alors la biopsie (prélèvement de tissus de la lésion).” L’experte explique alors que “si la lésion est anormale, elle a de grandes chances de partir dans les deux années qui suivent. Ce n’est que passé ce moment, ou si elle n’a pas de jonction visible, que sera proposé de la retirer.” Autant d’étapes qui permettent de ne traiter un potentiel problème que s’il existe !

Quand attrape-t-on le HPV ?

Le HPV peut contaminer la sphère gynécologique, annale et buccale. Il se transmet par les relations sexuelles, mêmes orales ou sans pénétration. Il est tellement fréquent que la plupart des personnes l'attrapent au début de leur vie sexuelle : “30 % des 17 à 25 ans sont porteurs de HPV”, déclare le Dr Mergui. “Pour 90 % d’entre eux, le virus disparaît au bout d’un an, et ils développent une immunité. Pour les autres, il devient chronique”, ajoute le spécialiste. Cela signifie que les femmes avec un frottis positif ont donc probablement développé le virus lorsqu’elles étaient plus jeunes.

Enfin, le Dr Mergui explique que le préservatif n’est que très peu efficace contre le virus. De même, “aucune opération ni laser ne peut soigner du HPV, pas même une hystérotomie !”, assure-t-il. “Une surveillance accrue, ainsi que l’arrêt du tabac, sont les meilleures armes pour que la situation n’évolue pas de manière négative”, conclut le médecin.

Comment se débarrasser du HPV ?

En réalité, comme le rappellent les experts, le seul moyen d’éradiquer le papillomavirus est de le prévenir. Pour ce faire, le vaccin s’avère extrêmement efficace, mais seulement s’il est fait jeune. Effectué avant 17 ans, il permet de :

  • réduire de 88 % les risques d’infection
  • réduire de 99 % l’infection chronique, qui est celle à risque
  • réduire de 97 % 97 % le risque de lésion précancéreuse

En France, la vaccination contre le HPV est recommandée entre 11 et 14 ans. Entre 15 et 19 ans, il est toujours possible, mais en rattrapage, car il sera moins efficace. Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes peuvent également en bénéficier jusqu’à 26 ans, toujours en rattrapage.

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