Cancer colorectal : ces deux types de morphologie sont plus à risqueIstock
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Le cancer du côlon et du rectum, ou cancer colorectal, frappe chaque année plus de 47 000 Français et tue 17 000 personnes. Il est le deuxième cancer le plus mortel tous sexes confondus, dans l’Hexagone : 12 % de l’ensemble des décès par cancer lui sont imputables, en particulier chez les personnes âgées de 65 ans et plus, selon l’Institut national du Cancer.

La prévalence de ce cancer augmente avec le vieillissement : on estime que le risque s’accroît à partir de 50 ans. Chez l’homme, ce cancer survient en moyenne autour de 71 ans, contre 75 ans chez la femme, précise la Fondation pour la recherche sur le cancer.

Le rôle de l’alimentation dans le risque de cancer colorectal

Parmi les facteurs de risque connus, l’influence du mode de vie, et précisément le rôle de l’hygiène alimentaire, fait partie des plus couramment étudiés : l’association entre l’excès de consommation de viande rouge, de viande transformée et de charcuterie et un risque accru de cancer colorectal est une idée qui fait quasi consensus dans la communauté scientifique.

Plus largement, une alimentation riche en calories, riche en graisses et insuffisante en fibres serait liée à une augmentation du risque de cancer colorectal.

Le cancer colorectal, qui découle d’une transformation maligne de tumeurs bénignes (les adénomes colorectaux ou polypes), se développerait à partir de la muqueuse du côlon ou du rectum, en contact direct avec la nourriture ingérée, selon l’Inrae.

Cancer colorectal : un lien avec la surcharge pondérale

Le tabagisme et la consommation d’alcool sont d’autres coupables souvent pointés du doigt par la recherche. Mais le surpoids et l’obésité occupent aussi le banc des accusés : la surcharge pondérale est responsable de 14 % des cancers du côlon et 7 % des cancers du rectum en France.

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin (MICI), les antécédents familiaux de polypes ou de cancer colorectal et les facteurs de prédisposition génétique peuvent également faire le lit de cette maladie.

Les personnes obèses et de grande taille plus vulnérables

Une nouvelle étude met en cause l’impact de la corpulence sur le risque de survenue du cancer colorectal. Certains types de morphologie seraient plus exposés.

Laia Peruchet-Noray, chercheuse à la faculté de médecine de l’Université de Barcelone, en Espagne, a découvert que les personnes atteintes d’obésité ainsi que les personnes de grande taille souffrant d'obésité abdominale sont plus susceptibles d'être atteintes de ce type de cancer.

Dans la revue Science Advances, la chercheuse et son équipe en arrivent aux mêmes conclusions que celles rendues par une étude similaire en 2016, sauf que cette fois-ci les travaux ont porté sur un groupe de participants plus large.

Pour cette recherche, les chercheurs ont analysé des données recueillies auprès de 550 000 adultes répertoriés dans la biobanque britannique.

Etre grand avec un tour de taille important : une santé digestive plus fragile

Les scientifiques ont également passé au crible les données génétiques d'échantillons de tissus prélevés sur 800 donneurs supplémentaires.

Les résultats montrent que les personnes grandes mais présentant une morphologie en forme de "pomme", c’est-à-dire avec une prédisposition génétique à prendre du poids au niveau de la taille, sont plus à risque de cancer colorectal que les autres morphologies.

Ces mêmes personnes présenteraient une santé digestive plus fragile : les chercheurs ont constaté qu’elles avaient également plus tendance à souffrir de problèmes de santé au niveau du système digestif.

Autre constat fait par les chercheurs : les personnes qui présentaient des gènes susceptibles de devenir obèses en raison d'une mauvaise alimentation, étaient également plus susceptibles de développer un cancer colorectal.

La maladie parodontale, autre facteur de risque méconnu de cancer colorectal

Les deux types de morphologie affichaient des voies moléculaires uniques vers la maladie, déterminées par certains schémas génétiques, précise un communiqué de l’étude.

Cette étude apporte de nouvelles connaissances sur les facteurs de risque liés au cancer colorectal.

Ces dernières années, d'autres causes moins connues liés à l'hygiène de vie ont été mises en lumière. En 2022, une publication a notamment pointé l’incidence de l'hygiène bucco-dentaire dans les risques de développer ce cancer. Des chercheurs canadiens des universités McGill et de Montréal ont montré une corrélation entre la parodontite, une inflammation des gencives, et le développement de cellules cancéreuses au niveau intestinal, à risque de cancer colorectal.

Sources

https://www.science.org/doi/10.1126/sciadv.adj1987

https://medicalxpress.com/news/2024-04-obese-people-tall-centrally-colorectal.html

https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-colorectal

https://www.inrae.fr/actualites/facteurs-risque-eviter-aliments-privilegier-comment-se-proteger-au-mieux-du-cancer-colorectal

https://www.fondation-arc.org/cancer/cancer-colorectal/facteurs-risque-cancer

https://www.journaldemontreal.com/2022/05/16/la-parodontite-un-facteur-de-risque-de-cancer-colorectal

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