Orgasme nocturne : le témoignage de Claire, 34 ans :
J'ai très régulièrement des orgasmes nocturnes... Je dirais presque une fois par semaine ! Ils surviennent généralement à la fin de mon sommeil, lorsque je suis sur le point de me réveiller. C'est tellement puissant que ça fini par me réveiller totalement et j'ai l'impression d'avoir vécu un moment intense. Bien souvent, je me souviens des rêves qui me mènent à cet orgasme : je suis avec un bel inconnu et nous vivons un moment torride. J'ai un peu de mal à assumer cela, surtout lorsque je suis en couple, car mon partenaire dans mes rêves n'est pas souvent le même que dans la vie. J'ai d'ailleurs eu des rêves avec d'autres femmes, alors que je n'ai jamais eu d'expériences homosexuelles en vrai. Bref, c'est toujours un moment génial car le réveil se fait en douceur et ça me met de bonne humeur pour la journée.
Au niveau des sensations, c'est un peu comme une vague de plaisir qui monte sans pouvoir s'arrêter et l'orgasme me semble aussi puissant que celui que j'obtiens dans la vie avec mon compagnon. C'est d'ailleurs assez incroyable de se dire que le cerveau parvient à me faire jouir de cette manière sans aucune autre intervention.
Orgasme nocturne : le témoignage de Marie, 29 ans :
Ça m'arrive généralement en plein milieu de la nuit et ça me réveille vers la fin, quand ça s'intensifie. La fréquence de l'apparition de ces orgasmes nocturnes est très variable, mais parfois je peux en avoir deux fois par semaine, et parfois une fois tous les six mois. C'est assez étrange, car quand cela m'arrive, il n'y a pas forcément de corrélation entre une phase "active" de ma sexualité et le fait que parfois je traverse des moments dits "à vide", sans personne.
Quoi qu'il en soit, je me rappelle très rarement des rêves que je fais quand j'ai un orgasme la nuit... Tout ce que je sais, c'est que l'orgasme survient généralement lorsque je suis sur le ventre et que j'ai eu envie d'uriner, d'ailleurs je pense que c'est cela qui déclenche l'orgasme. D'autre part, je pense aussi que la période du mois joue un rôle : j'ai plus souvent des orgasmes la nuit à quelques jours de mes règles.
Au niveau des sensations, c'est comme un vrai orgasme. C'est difficile à expliquer, c'est comme si c'était plus "mécanique" et moins "émotionnel", mais pas moins agréable pour autant. Je sens les vagues de plaisir qui montent d'une façon plus rapprochée que lors d'un orgasme "classique". En tout cas c'est tellement puissant que ça me réveille à tous les coups !
Orgasme nocturne : le décryptage de Marjorie Cambier, psychologue et sexothérapeute :
Qu'est-ce que l'orgasme nocturne ?
C’est la survenue d’un orgasme pendant le sommeil, et notamment pendant le sommeil paradoxal, en l’absence de stimulation directe. Il ne s’agit pas de masturbation. Pendant ces phases, on est dans une atonie musculaire, il est impossible de bouger. Ce qui montre bien que l’orgasme arrive alors qu’il n’y a pas de stimulation possible.
Quels sont les signes d'un orgasme nocture ?
On observe une oxygénation des corps caverneux et le clitoris se gonfle de sang. Ce sont des phénomènes qui sont complètement réflexes, physiologiques, et qui se font indépendamment de la volonté de la personne. L’orgasme nocturne s’accompagne également de contractions incontrôlées des muscles du périnée, exactement comme dans le cas de l’orgasme conscient.
Comment savoir si on a des orgasmes nocturnes ?
Pour savoir si on a eu un orgasme nocturne, on peut essayer prendre conscience de son état d’excitation au réveil, s’il n’est pas retombé. On peut aussi voir si on se souvient de son rêve érotique, si jamais on en a fait un. Le plus simple est encore de demander à son ou sa partenaire s’il nous a entendu avoir un orgasme nocturne. Mais comme il est assez discret chez la femme, il est possible que nous passions à côté de certains d’entre eux.
L'orgasme nocturne, est-ce un phénomène régulier ou aléatoire ?
C’est un phénomène qui, a priori, est aléatoire. Ça peut arriver par période, ça peut arriver juste une fois… Ça reste impossible à prévoir. Ce qu’il faut savoir aussi, c’est qu’ils peuvent arriver dans plusieurs cadres. Ils peuvent survenir durant ou à la suite de rêves érotiques... Certains chercheurs pensent que les orgasmes nocturnes servent à éliminer les tensions d’une journée. Ce qui veut dire qu’ils peuvent se produire dans des périodes où nous sommes plus stressés. Une autre hypothèse est que'il s'agit simplement un mécanisme physiologique dans les parties génitales. Le phénomène n’étant pas forcément facilement observable, il est difficile de savoir si l’une de ces théories est exacte.
Peut-on déclencher un orgasme nocturne ?
Il n’est pas possible de les provoquer, que ce soit en lisant des livres érotiques ou en regardant un film X avant de se coucher. Au même titre que, plus on va essayer de provoquer un orgasme consciemment, moins on va y parvenir car il n’y aura pas de lâcher-prise. C’est pareil pour l’orgasme nocturne : plus on va le chercher, plus il va nous échapper. Cela dit, même si c’est un phénomène aléatoire,certains chercheurs estiment que le fait de dormir sur le ventre pourrait y contribuer, le sexe étant appuyé contre le matelas.
Est-ce que tout le monde peut avoir un orgasme nocturne ?
Toutes les femmes peuvent avoir des orgasmes nocturnes. Une étude réalisée en 1986 et publiée dans
Les femmes qui n'arrivent pas à avoir d'orgasme avec leur partenaire ou en solo, peuvent-elles avoir des orgasmes nocturnes ?
Si l’anorgasmie de la patiente n’est pas liée à quelque chose d’organique ou de physiologique, mais est seulement due à un facteur psychologique (trouble du lâcher-prise, contrôle excessif, psychorigidité, traumatismes sexuels...), il est possible qu’elle ait quand même des orgasmes nocturnes. Dans ces cas-là, le lâcher-prise est présent, elle n’est pas consciente et donc cela peut se produire.
Orgasme nocturne : est-ce que les femmes qui ne sont pas satisfaites par leur vie sexuelle en ont plus facilement ?
Il n'existe pas de corrélation entre la satisfaction sexuelle et la présence ou l'absence d'orgasme nocturnes chez la femme. On peut ne pas connaître l'orgasme dans sa vie sexuelle consciente mais vivre des orgasmes nocturnes. Au même titre qu'on peut être parfaitement satisfaite sexuellement et ne jamais avoir d'orgasmes nocturnes.
Marjorie Cambier est sexothérapeute et psychologue. Pour de plus amples informations consultez son site : www.sexopsy-cambier.com.
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