- 1 - Alzheimer : la période "silencieuse" ou pré-clinique
- 2 - Alzheimer : le stade de déficit cognitif léger à modéré
- 3 - Alzheimer : que faire au premier stade ?
- 4 - Alzheimer : le stade moyen ou stade clinique
- 5 - Alzheimer : le stade sévère
- 6 - Alzheimer : accompagner jusqu'au bout
- 7 - Alzheimer : quelle durée ?
- 8 - Alzheimer : quelle est la conscience du malade ?
- 9 - Alzheimer : les outils de mesures
Alzheimer : la période "silencieuse" ou pré-clinique
'Lorsque les premiers symptômes apparaissent, la maladie a déjà commencé à faire son oeuvre dans le cerveau depuis au minimum 10 ans.', explique le Pr François Blanchard, gérontologue. 'Cette période est silencieuse, il n'y pas de signe clinique. Pendant toute ce laps de temps, la personne vit tout à fait normalement sans rien de remarquable, ni pour elle, ni pour son entourage. Les connaissances actuelles ne permettent pas d'identifier ceux qui ont des lésions infra cliniques et feront plus tard une maladie de ceux qui ont aussi des lésions infra cliniques mais ne feront jamais de maladie.'
Alzheimer : le stade de déficit cognitif léger à modéré
'Certes, les premières manifestations sont des troubles de mémoire ou le désinvestissement d'activités que les malades aimaient. Mais, à partir de 70 ans, les problèmes amnésiques touchent 70% de la population et seuls 10 à 12% sont directement liés à la maladie d'Alzheimer.
Dans l'immense majorité des cas il ne s'agit pas de maladie de la mémoire: à cet âge les troubles de mémoire sont l'un des premiers signes de dépression, mais le stress, la fatigue, certains médicaments peuvent aussi être impliqués.', souligne le Pr François Blanchard, gérontologue. Ce qui peut être inquiétant c'est rater plusieurs fois des rendez-vous importants, revenir des courses en ramenant deux ou trois fois les mêmes aliments, avoir du mal à remplir sa déclaration d'impôts.'
Alzheimer : que faire au premier stade ?
D'abord prendre rendez-vous dans une consultation mémoire, afin de savoir quelles sont les causes des troubles observés. S'il s'agit d'une maladie d'Alzheimer, un neurologue ou un gériatre confirmera le diagnostic et prescrira un traitement visant à ralentir la maladie.
'On peut également proposer de l'orthophonie, de la kinésithérapie, de l'ergothérapie qui permettent de mettre en place des stratégies de compensation et de freiner l'évolution. Mais le praticien doit être bien formé: les séances doivent être courtes et surtout sans objectif d'apprentissage qui risquerait de mettre la personne en échec. En effet, à cause de sa maladie, elle est plus fatigable et a perdu sa capacité d'apprendre.' note le Pr François Blanchard, gérontologue.
Alzheimer : le stade moyen ou stade clinique
'A ce stade, la personne ne peut assurer elle-même certains actes de la vie quotidienne comme gérer son budget, remplir un chèque seule, ou se préparer des repas variés. Elle ne parvient plus à engrammer les souvenirs récents, mais peut très bien se remémorer les épisodes lointains de son histoire. ', constate le Pr François Blanchard, gérontologue. 'C'est le moment où se pose la question, très délicate, du renoncement à la conduite.
C'est aussi celui où l'on peut être amené à mettre la personne sous tutelle ou curatelle si elle n'est pas suffisamment bien entourée.' On peut aussi observer des sautes d'humeur, une hyperémotivité et des troubles du comportement. 'Très tôt on voit également une difficulté à se projeter dans le futur, à anticiper, car la personne ne se repère plus sur la ligne du temps.'
Alzheimer : le stade sévère
'On entre là dans une phase de dépendance plus importante car on commence à avoir besoin d'un tiers pour les fonctions essentielles. La personne présente par exemple des difficultés à s'habiller, d'une part parce qu'elle perd l'habileté motrice, la mémoire procédurale qui permet de savoir, entre autres, lacer ses chaussures sans réfléchir, d'autre part, parce qu'elle ne se repère plus dans le temps. Elle ne sait plus si elle est en été ou en hiver.
Elle ne sait plus forcément non plus dans quel ordre se mettent les habits. Il faut donc l'aider, mais toujours en lui laissant le choix entre deux tenues de saison par exemple, et en lui proposant les vêtements dans l'ordre. Il faut aussi l'aider dans sa toilette.', explique le Pr François Blanchard, gérontologue.
C'est aussi le stade où l'on peut observer une déstructuration du langage et des inversions des cycles veille-sommeil.
Alzheimer : accompagner jusqu'au bout
'La personne est presque totalement dépendante y compris pour marcher. La communication passe essentiellement par le non verbal. A ce stade elle peut avoir oublié le nom de ses enfants ce qui est, pour eux, très douloureux, mais il faut savoir qu'elle perçoit tout de même leur présence. En effet jusqu'au stade ultime, la personne reste une personne. Ce n'est pas un légume. Elle conserve jusqu'au bout une vie affective, même si la parole n'est plus là.', insiste le Pr François Blanchard, gérontologue.
'Au dernier stade, les malades ont besoin d'une assistance régulière. Ils ne meurent pas de la maladie d'Alzheimer mais de ses complications comme par exemple des troubles de la déglutition qui entraînent des inhalations d'aliments.'
Alzheimer : quelle durée ?
'La période d'évolution de la maladie ainsi que la durée de chaque stade sont différents en fonction de chaque patient. On observe parfois une amélioration du malade. Très souvent, elle est due à la guérison d'une maladie annexe.
En effet, les malades d'Alzheimer, comme toutes les personnes âgées peuvent souffrir de plusieurs maladies en même temps mais celles-ci ne sont pas suffisamment prises en charge, ce qui a un retentissement sur l'état général de la personne et donc sur ses fonctions cognitives. Il suffit qu'elles soient diagnostiquées et soignées pour que le patient se sente mieux et retrouve certaines de ses capacités. C'est notamment le cas lorsqu'un symptôme dépressif négligé est pris en charge.', explique le Pr François Blanchard, gérontologue.
Alzheimer : quelle est la conscience du malade ?
'En début de la maladie, la plupart des patients sont conscients que quelque chose ne va pas. Ce qui génère de l'angoisse.', observe le Pr François Blanchard, gérontologue. 'Le phénomène que nous nommons anosgnosie, c'est-à-dire non conscience de sa maladie apparaît de façon variable, en fonction de chacun. Toutefois, en règle générale, plus on avance, moins l'on est conscient de ses symptômes, ce qui rend les choses finalement plus simples.'
Alzheimer : les outils de mesures
L'échelle de Riesberg (1) propose 7 étapes de progression de la maladie. 'Cet outil est ancien, il remonte à 1985. La connaissance de la maladie a beaucoup évolué depuis cette période. Nous ne l'utilisons plus beaucoup, nous préférons éviter d'avoir trop de stade afin de rendre compte de la multiplication des formes que peut prendre la maladie.', explique le Pr François Blanchard, gérontologue.
'Ainsi, récemment un groupe d'experts américains a proposé 3 stades: le stade 'pré clinique', le stade de 'déficit cognitif léger à modéré', 'la démence de type Azheimer avérée'. '
Le MMS (Mini mental Score) (2), outil de dépistage de la maladie, permet de vérifier son évolution en partant du score obtenu à chaque visite. Cela permet au médecin de savoir où se situe son patient, et comment les traitements font effet.
(1) http://www.alzheimer.ca/french/disease/progression-gdscale.htm
(2)http://www.paris-nord-sftg.com/outils.mms.0211.php3
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