Alzheimer : quelles activités pratiquer pour prendre soin de votre cerveau ?Istock
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La maladie d’Alzheimer est une pathologie neurodégénérative qui se caractérise par une perte progressive de la mémoire et des fonctions cognitives. Sa prévalence augmentant à partir de 65 ans, elle est la première forme de démence chez les personnes âgées. Elle peut notamment engendrer des troubles du langage, des difficultés à reconnaître des objets et/ou des personnes, à exécuter certains gestes ou encore à adapter son comportement à un contexte. Environ 1,2 million de personnes étaient touchées en 2016 en France rapporte Santé Publique France selon qui les femmes seraient plus touchées que les hommes.

Même si de nombreuses études menées sur le sujet permettent aujourd’hui de mieux en comprendre les mécanismes biologiques, il est encore difficile d’identifier les causes précises de la maladie d’Alzheimer. "C’est une pathologie multifactorielle avec des facteurs de risque génétiques, environnementaux et liés à l’âge", explique Marion Lévy, docteure en neurosciences et responsable d’études et de recherche au sein de la fondation Vaincre Alzheimer. Il existe en effet une prédisposition génétique chez certaines personnes qui augmente les risques de développer cette pathologie, mais également des formes héréditaires rares dont les premiers signes peuvent être précoces. Dans tous les cas, la maladie d’Alzheimer conduit les patients vers une forme progressive de dépendance et impacte la qualité de vie de tout l’entourage.

Alzheimer : les bienfaits d’une bonne hygiène de vie

S’il n’existe à ce jour aucun traitement curatif, il est possible de prévenir le développement de la maladie ou d’en ralentir la progression, notamment grâce à une bonne hygiène de vie et la pratique de certaines habitudes et/ou activités. "Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, il y a différents dysfonctionnements dans le cerveau liés à différents facteurs. On parle alors de prévention multi-domaine, détaille le Dr Marion Lévy. C’est-à-dire qu’on peut mettre en place plusieurs actions préventives".

Des études ont démontré une nette amélioration après la mise en place de plusieurs actions. "L’une d’elles a été menée en 2015 sur 1200 personnes âgées de 60 à 77 ans présentant des risques de développer une maladie neurodégénérative", explique la spécialiste. Pendant deux ans, chacune d’elles a suivi un régime alimentaire sain, pratiqué une activité physique régulière, bénéficié d’une prise en charge des facteurs cardiovasculaires et fait de la stimulation cognitive en groupe. "Résultat : après deux ans, les résultats aux tests cognitifs étaient 25% plus élevés que des personnes avec les mêmes prédispositions, mais n’ayant pas suivi ce programme. On notait notamment une amélioration significative des fonctions exécutives, c’est-à-dire dans la résolution de problème ou encore la planification".

Interagir avec les autres, sociabiliser, intégrer des groupes

L'interaction avec les autres est parmi les dispositifs préventifs les plus importants. "L’isolement est un gros facteur de risque, confirme la spécialiste. Faire des exercices cognitifs de son côté comme des sudokus ou des mots croisés n’est pas le plus recommandé. Il est préférable d'interagir quotidiennement avec les autres en faisant des jeux de société (les dames, le Scrabble, etc) ou des activités en groupe par exemple".

La stimulation des fonctions cognitives associée à la sociabilisation est une habitude saine en matière de prévention face à la maladie d’Alzheimer. "C’est pour ça qu’il faut absolument appareiller les personnes âgées qui ont besoin d’un dispositif auditif, de manière à ce que le contact avec les autres ne soit pas rompu. Il faut aussi corriger leur vue si nécessaire ou les emmener consulter un orthophoniste en cas de difficultés à s’exprimer". Globalement, il est nécessaire d’agir dans tous les domaines qui pourraient mener une personne à l’isolement en favorisant ses interactions avec les autres.

Apprendre de nouvelles choses, innover, se renouveler

"Il n’y a pas d’activité miracle pour prévenir la maladie d’Alzheimer puisque c’est une pathologie multifactorielle. Mais l’une des actions préventives est aussi de continuer à apprendre", ajoute Marion Lévy. C’est-à-dire continuer à parfaire ses connaissances, "soit en faisant du théâtre, en apprenant une langue étrangère ou même une nouvelle activité".

Pratiquer une activité physique régulière

Pratiquer une activité physique au moins trois fois par semaine est également important. A ne pas confondre avec le sport tel que nous l’entendons, l’activité physique s’adapte en effet à la personne et à son rythme. "Cela peut être de la marche, de la randonnée, de la gym douce ou encore du tai chi", conseille la docteure. Au-delà de ses innombrables bienfaits sur la santé physique et psychologique, l’activité physique permet d’intégrer un club, d’appartenir à un groupe, d’être entouré, d'interagir avec les autres et d’avoir un but.

Adopter une bonne alimentation

De nombreux chercheurs s’accordent sur le fait que l’alimentation méditerranéenne ralentit le déclin cognitif et agit favorablement contre le développement de maladies neurodégénératives. Sont donc recommandés les fruits et les légumes de saison, les légumes secs (haricots, lentilles…), les poissons gras (saumon, sardines, hareng, maquereau…) les fruits secs (noix, noisettes, amandes, pistaches…), les pâtes, riz et pain complets, les céréales et les huiles végétales.

Surveiller sa santé cardiovasculaire

Enfin, une récente étude menée par l’Université de Sheffield, en Angleterre, a établi un lien entre le fait de souffrir d’une maladie cardiovasculaire et le risque de développer la maladie d’Alzheimer. "Nous avons découvert que les maladies cardiovasculaires au milieu de la vie provoquent la rupture du couplage neurovasculaire, avait alors déclaré le Dr Osman Shabir, de l’Institut des neurosciences et de la santé de l'Université de Sheffield. Un mécanisme important dans notre cerveau qui contrôle la quantité de sang fournie à nos neurones. Cette rupture signifie que le cerveau ne reçoit pas assez à temps d'oxygène en cas de besoin. Ce qui peut conduire à la démence". Il est donc recommandé d'avoir un suivi cardiovasculaire régulier.

En conclusion, plusieurs actions sont en effet possibles pour prévenir et/ou retarder la maladie d'Alzheimer et "mieux vaut s’y prendre tôt car on sait que les marqueurs de cette pathologie sont déjà présents 20 à 25 ans avant l’apparition des premiers symptômes, indique Marion Lévy. Il est donc important d’avoir une bonne hygiène de vie dès 40/45 ans, de continuer à pratiquer une activité physique en avançant dans l’âge, d'interagir avec les autres quotidiennement et d’avoir une bonne alimentation".

Sources

https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-neurodegeneratives/article/la-maladie-d-alzheimer

https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-traumatismes/maladies-neurodegeneratives/maladie-d-alzheimer-et-autres-demences/la-maladie/#tabs

https://www.cairn.info/revue-de-neuropsychologie-2012-2-page-123.htm

http://dx.doi.org/10.1016/j.mad.2020.111361

https://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/25771249/

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