Combien d'heures devez-vous dormir par nuit pour protéger votre cerveau ? Le manque de sommeil est connu pour avoir de lourds impacts sur notre santé, mais le nombre d'heures que l'on dort peut-il augmenter nos risques de développer la maladie d'Alzheimer ? Selon une étude publiée le 31 août dernier dans la revue JAMA Neurology, dormir trop ou dormir trop peu pourrait avoir de lourdes conséquences sur le cerveau.
A lire aussi :
Manque de sommeil : combien de temps pour récupérer ?Les chercheurs ont, effectivement, étudié le lien entre la durée de sommeil et les performances cognitives. L'étude révèle ainsi que les personnes qui dorment six heures ou moins chaque nuit auraient des niveaux élevés de bêta-amyloïde, une protéine qui s'accumule dans le cerveau pour former des plaques amyloïdes. Or pour rappel, les plaques amyloïdes sont l'un des premiers marqueurs de la maladie d'Alzheimer, précise Joseph Winer, chercheur à l'université de Stanford et auteur principal de l'étude. Ses recherches ont démontré que si dormir peu peut augmenter les risques de développer la maladie d'Alzheimer, dormir trop est également dangereux pour votre santé.
Entre 7 et 8 heures de sommeil : la nuit idéale
L'étude révèle que les adultes qui dorment plus de neuf heures par nuit présentent des signes accrus de symptômes dépressifs, de hausse de l'indice de masse corporelle et de déclin cognitif. Pour autant, dormir trop n'était pas associé à des niveaux élevés de bêta-amyloïde. Les participants qui ont déclaré une longue durée de sommeil (neuf heures ou plus) ont obtenu des résultats légèrement inférieurs au test de substitution de symboles numériques, que ceux qui ont déclaré une durée de sommeil normale.
Depuis plus d'un siècle, ce test évalue les compétences d'apprentissage associatif en observant la capacité des candidats à faire correspondre correctement des symboles à des nombres dans un délai de 90 à 120 secondes.
Selon les chercheurs, le nombre d'heures de sommeil idéal se situerait entre sept et huit heures de sommeil par nuit. Joseph Winer assure auprès d'USA Today que cette étude "suggère qu'il y a quelque chose qui se passe dans les nuits courtes qui ressemble à la maladie d'Alzheimer" et il y a également un mystère autour de l'impact des trop longues nuits sur la santé cognitive.
L'étude a été réalisée sur 4 417 hommes et femmes âgés de 65 à 85 ans et a été menée dans 67 sites aux États-Unis, au Canada, en Australie et au Japon. Une large population qui donne d'autant plus de valeur aux résultats des chercheurs. "La grande taille des données était vraiment excitante, car plus on a d'informations, plus on a l'impression de mesurer quelque chose de réel", ajoute le chercheur.
Pour l'auteur principal de l'étude, même s'il n'y a pas assez de preuves pour démontrer qu'un meilleur sommeil quand on est plus jeune ferait baisser les risques d'avoir la maladie d'Alzheimer, "il est important de maintenir un sommeil sain, particulièrement quand on vieillit".
Manque de sommeil : combien de temps pour récupérer ?
Les personnes qui dorment peu ou trop ont toutes deux des signes démontrant des pathologies sous-jacentes. Les chercheurs estiment, en effet, qu'améliorer sa qualité et sa durée de sommeil pourrait conduire à réduire les risques, ou retarder, l’apparition de la maladie d’Alzheimer. Une étude récente, la perte de sommeil chronique est très longue à récupérer. Après une période prolongée de 10 jours de privation de sommeil, sept jours ne suffisent pas à récupérer totalement ses performances physiques et cérébrales normales. C'est ce que révèle une étude polonaise publiée le 1er septembre dernier dans la revue PLOS ONE. Constatant que les périodes prolongées de restriction du sommeil semblent être de plus en plus courantes dans le monde contemporain, ils ont cherché à comprendre comment le cerveau récupère d'une perte de sommeil chronique.
Si vous souffrez d'insomnies et avait du mal à vous endormir, il y a quelques astuces à respecter. Pour bien récupérer la nuit, il faut d'abord dormir dans le noir ! Durant la nuit, la lumière peut en effet activer les systèmes d'éveil du cerveau et, par ce biais, diminuer la qualité du sommeil. "Pour un sommeil de qualité, il est indispensable d'éliminer toute source lumineuse dans la chambre", recommande ainsi le Dr Nathalie Aisenberg, ORL, à Medisite.
Association of Short and Long Sleep Duration With Amyloid-β Burden and Cognition in Aging, JAMA Neurology, 30 août 2021.
https://jamanetwork.com/journals/jamaneurology/article-abstract/2783664
Can too little or too much sleep increase risk for Alzheimer's? Study supports 'sweet spot', USA Today.
https://eu.usatoday.com/story/news/nation/2021/09/08/alzheimers-disease-risk-may-increase-too-much-too-little-sleep/5752699001/