La maladie d’Alzheimer touche environ un million de personnes en France, selon la fondation Vaincre Alzheimer. “Il s’agit donc de 8 % des français de plus de 65 ans qui seraient atteints en 2020. Par ailleurs, on estime que 225 000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année”, précise-t-elle.
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5 façons surprenantes pour être moins stresséPour lutter contre la maladie une fois installée, il est important de la dépister au plus tôt, afin de retarder le plus possible son évolution. Mais pour cela, il faut reconnaître les premiers signes de la pathologie. A ce sujet, des chercheurs suédois offrent un nouvel éclairage et affirment que des troubles liés au changement d’humeur peuvent être les premiers éléments d’alerte chez certains patients.
Alzheimer : des symptômes d’anxiété et de dépression
L’étude réalisée par des chercheurs de l’université de Lund en Suède et publiée dans Biological Psychiatry montre que la présence des protéines bêta-amyloïde et tau, principaux marqueurs de la maladie, est associée à une augmentation de l'anxiété et de l'apathie des patients.
Pour parvenir à ces conclusions, ils ont analysé le liquide céphalo-rachidien (liquide du système nerveux central) de 356 adultes âgés mais ne présentant pas de troubles cognitifs. Ils ont ainsi pu mesurer les niveaux de bêta-amyloïde et de protéine tau présents, deux marqueurs de la maladie d’Alzheimer. Les personnes ayant les niveaux les plus hauts de ces protéines présentaient également des niveaux plus élevés d'anxiété et d'apathie. Les chercheurs en ont conclu que puisque des personnes sans troubles cognitifs mais souffrant d'anxiété et d'apathie possédaient ces deux marqueurs, c'est que ces symptômes neuropsychiatriques se développaient indépendamment de la maladie d'Alzheimer, et non à cause de la déficience cognitive.
“Nos résultats renforcent l'idée que le déficit cognitif et les symptômes neuropsychiatriques peuvent se développer indépendamment, mais parallèlement les uns aux autres, qu'il y a une neuropathologie sous-jacente commune et que dans une certaine mesure ils peuvent également se renforcer mutuellement”, a détaillé le Pr Oskar Hansson, un des auteurs de cette étude. De son côté, John Crystal, rédacteur en chef de Biological Psychiatry a déclaré à propos de ces recherches : “Nous sommes habitués à penser à la maladie d'Alzheimer du point de vue des troubles de la mémoire mais ces travaux montrent que les premiers signes de la pathologie liée à la protéine bêta-amyloïde peuvent être des changements d'humeur et l'apparition de comportements comme l'apathie ou l'anxiété”.
Alzheimer : comment retarder son évolution ?
La prévention secondaire permet de retarder une aggravation rapide de la maladie. La Fondation Vaincre Alzheimer rappelle notamment qu’il est nécessaire d’éviter d’administrer certains médicaments de type :
- anticholinergiques : antidépresseurs, des antihistaminiques et certains médicaments prescrits contre les spasmes ;
- fluoroquinolones : ces antibiotiques sont donnés en cas d’infections urinaires et ORL mais peuvent provoquer des confusions transitoires ;
- morphiniques : ils sont donnés contre la douleur et peuvent provoquer des confusions transitoires aussi.
Prévenir Alzheimer passe aussi par votre assiette. Selon une récente étude publiée le 6 février dernier dans la revue Nutritional Neuroscience, manger du porridge chaque matin pourrait diviser par quatre vos risques de développer Alzheimer. En effet, les vertus préventives des fibres contenues dans le porridge, bouillie de flocons d'avoine, ont été démontrées scientifiquement. Selon le professeur ayant mené l’étude, "les fibres régulent la composition des bactéries intestinales". "Quand elles sont trop importantes dans l’organisme, ces bactéries peuvent affecter la neuro-inflammation, qui joue un rôle dans l'apparition de la démence", assure-t-il. Les chercheurs ont constaté que les personnes qui en consommaient beaucoup présentaient un risque de maladie d'Alzheimer réduit de 26%. Selon le chercheur principal de l’étude, "les mécanismes sont actuellement inconnus, mais ils pourraient impliquer des interactions entre l'intestin et le cerveau".
https://www.biologicalpsychiatryjournal.com/article/S0006-3223(22)00053-1/fulltext
https://www.vaincrealzheimer.org
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