En ce mois de février 2024, les températures sont anormalement douces en France. Et pour cause, les températures printanières de la mi-février ont favorisé la floraison de certaines espèces d’arbres. Résultat : les pollens se sont dispersés dans l’air en plus grande quantité, ce qui provoque des allergies plus intenses à cette période de l’année. « On a toujours eu des pollens en hiver. Quand on regarde les calendriers polliniques, les noisetiers ont toujours pollinisé au mois de février. Sur des calendriers antérieurs, on a de l’aulne en janvier », souligne Madeleine Epstein. En revanche, selon la spécialiste, la tendance se modifie : la pollinisation est de plus en plus intense.
Pollens : le nombre de personnes allergiques va exploser d’ici 2050
« Ce qui est nouveau cette année, c’est qu’on a plus de pollens et davantage d’espèces qui pollinisent tôt », explique Madeleine Epstein. « On a donc une augmentation du nombre de personnes atteintes et de l’intensité des symptômes. » D’après les prévisions de l’Organisation Mondiale de la Santé, 50 % de la population mondiale sera allergique à une ou plusieurs substances d’ici 2050. Aujourd’hui, entre 25 et 30 % de la population est concernée.
Pourquoi sommes-nous de plus en plus allergiques ?
Selon l’allergologue, le réchauffement climatique est en grande partie responsable de l’augmentation du nombre de personnes allergiques aux pollens. « Le réchauffement climatique agit de deux manières. Un hiver doux donne le temps aux bourgeons de maturer plus rapidement et donc aux fleurs d’éclore en plus grande quantité », explique Madeleine Epstein . « En outre, un temps qui se réchauffe fait que les plantes se plaisent dans des endroits qui ne leur convenaient pas jusqu’ici. Par conséquent, ces plantes peuvent investir des zones qui ne leur étaient pas favorables auparavant. Cette année, on a plus de pollens de cyprès en région parisienne, alors que ce sont des arbres du sud ce qui est assez nouveau. »
En outre, la pollution est impliquée dans l’augmentation du nombre de personnes allergiques aux pollens. « La pollution va influencer l’allergénicité des grains de pollen ainsi que la réceptivité des muqueuses à ces grains de pollen », explique l’experte. « Les personnes allergiques ont plus de risques d’avoir des enfants allergiques. Mais à côté de cela, à cause de cette évolution défavorable de l’environnement, on a des néoallergiques par action de l’environnement sur l’épigénétique. » De nouveaux profils de personnes allergiques émergent donc à cause des conditions environnementales. Celles-ci vont modifier au cœur des cellules l’ADN. De fait, les personnes vont devenir allergiques de manière acquise et non plus uniquement de manière transmissible (génétique). Mais les allergies acquises vont pouvoir se transmettre, ce qui explique l’augmentation du nombre d’allergiques A savoir, en France, les allergies aux pollens concerneraient 25 % de la population dont 20 % des enfants à partir de 9 ans et 30 % des adultes.
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