Les bactéries sont reconnues comme bénéfiques pour leurs bienfaits sur l’organisme. Notre tube digestif n’abrite pas moins de 10 000 milliards de bactéries qui nous aident à digérer et qui participent au bon fonctionnement de notre organisme, notamment à travers les défenses immunitaires. Ce microcosme est plus communément appelé la flore intestinale ou encore le microbiote intestinal.
Les scientifiques étudient beaucoup les liens entre le déséquilibre de la flore intestinale et certaines pathologies, en particulier les maladies auto-immunes et inflammatoires. Mais pour la première, des chercheurs américains ont étudié la quantité de bactéries vivantes que nous ingurgitons à chaque repas, en fonction des aliments consommés.
Microbes vivants : des aliments à plus ou moins haute densité
“Il existe des preuves solides que les probiotiques, définis comme des ‘micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont administrés en quantités adéquates, confèrent un avantage pour la santé à leur hôte’, sont capables d'affecter les maladies et affections intestinales et systémiques”, détaillent les auteurs de l’étude. “Cependant, les liens entre la santé humaine et les micro-organismes vivants ingérés dans l'ensemble de l’alimentation n’ont pas encore été directement étudiés.”
A travers leurs travaux, dont les résultats ont été publiés dans The Journal of Nutrition Nutritional Epidemiologyse, les scientifiques ont donc classé les aliments en trois catégories, en fonction de leur densité bactérienne :
- ceux à basse densité avec au maximum 104 bactéries vivantes / g : sodas, alcools, produits pasteurisés, etc ;
- ceux à moyenne densité avec 104 à 107 bactéries vivantes / g : pickles, légumes et fruits frais, etc ;
- ceux à haute densité, c’est-à-dire avec plus de 107 bactéries vivantes / g : produits laitiers fermentés, la plupart des fromages, kimchi, olives, tzatziki, etc.
La population consomme plus de bactéries vivantes qu’il y a 20 ans
A l’aide de cette classification des aliments, les scientifiques ont “cherché à estimer l’apport en bactéries alimentaires chez les enfants âgés de 2 à 18 ans et chez les adultes de plus de 19 ans résidant aux Etats-Unis”. Au total, 74 466 enfants et adultes ont participé à l’analyse. A noter que les participants résident tous aux Etats-Unis et reflètent donc les habitudes alimentaires de ce pays.
“La fraction d’enfants/adolescents (âgés de 2 à 18 ans) consommant des aliments contenant des microbes vivants a augmenté de manière significative de 2001-2002 à 2017-2018” pour les catégories d’aliments à haute et à moyenne densité de bactéries vivantes.
Plus précisément, les scientifiques ont noté que la consommation par habitant d’aliments moyennement riches en bactéries était estimée entre 85 et 127 grammes par jour, soit un chiffre plutôt “faible” selon eux, “malgré l’intérêt des consommateurs pour les aliments fermentés”. Ces résultats indiqueraient que “le régime alimentaire moyen manque de sources constantes d'aliments fermentés”.
Néanmoins, les auteurs soulignent que des études supplémentaires sont nécessaires afin “d’élucider davantage le rôle que jouent les microbes alimentaires dans la santé” qui pourront les aider à se rapprocher “de l’élaboration de recommandations diététiques fondées sur la science sur les microbes vivants”.
https://academic.oup.com/jn/advance-article/doi/10.1093/jn/nxac074/6588008?login=false#355068686
https://www.inserm.fr/dossier/microbiote-intestinal-flore-intestinale/
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