Pourquoi le dépistage du cancer du sein coince en France ?

Il est le premier cancer féminin. Et pourtant seulement 2,6 millions de femmes ont réalisé un dépistage en 2023 sur les 10 millions ciblés, soit un taux national de participation de 48,2% selon un article publié par Santé publique France le 30 avril dernier et un rapport de l’organisation Européenne du Cancer du 13 mai. Un chiffre en baisse de 4% par rapport à 2022.

Avec un peu plus de 60 000 nouveaux cas et 12 000 décès par an en France, le cancer du sein est le plus fréquent. Il est aussi la première cause de mortalité chez la femme. Depuis 2004, la caisse primaire d’assurance maladie invite tous les deux ans, toutes les femmes âgées de 50 à 74 ans à réaliser un dépistage 100% remboursé, pour déceler le plus précocement possible la maladie.

"Grâce à ce contrôle régulier, six cancers du sein sur dix sont diagnostiqués à un stade précoce"

Cette recherche repose sur une radiographie de la poitrine que l’on nomme « mammographie ». Elle consiste à placer les seins entre deux plaques par un radiologue durant quelques secondes. Un examen clinique complète ensuite cette imagerie. Lors de la consultation, un médecin effectue une palpation du sein à la recherche d’anomalie invisible à l’examen radiologique. « Grâce à ce contrôle régulier, six cancers du sein sur dix sont diagnostiqués à un stade précoce», rappelle Santé publique France dans sa publication. Cette surveillance permet ainsi d’assurer un meilleur pronostic avec un traitement curatif moins agressif.

Mais la France est loin de l’objectif des 70% de femmes dépistées fixé par l’Europe. Cette baisse peut s’expliquer par le retard de prise en charge causé par la crise du Covid 19 et l’augmentation des délais d'attente dans les déserts médicaux. « Il est probable que les conséquences des perturbations dues à la pandémie auront à nouveau un impact sur le calcul des prochaines données de participation » indique Santé publique France.

L’agence d’épidémiologie évoque également l’importance de limiter les facteurs de risques. À savoir que les plus connus sont le tabagisme, la consommation d’alcool, le surpoids et le manque d’activité physique régulière.