Insecticides : attention aux intoxications ! Istock

Nous ne sommes pas épargnés ! Entre les punaises de lit, les guêpes, les moustiques tigres ou le frelon asiatique, la tentation est grande de régler les invasions avec des insecticides chimiques, même quand des solutions naturelles (plus respectueuses de l’environnement) sont parfois aussi efficaces !

Le problème ? Certains produits actuellement accessibles sur le marché peuvent faire plus de mal que de bien. C’est ce que rapporte la Préfecture d’Île-de-France, qui déplore une hausse des cas d’intoxication ces dernières semaines avec un type d’insecticides, pourtant interdit à la vente en France !

Un insecticide responsable de décès

Le Sniper 1000 EC DDVP® (ou Shooter 1000 EC DDVP®, son deuxième nom) est un insecticide souvent utilisé pour se débarrasser des punaises de lit et des cafards, et qui contient du dichlorvos. Or cette substance toxique est interdite dans les insecticides en France depuis 2013.

Cette substance active de la famille des organophosphorés est classée comme mortelle par inhalation et toxique par contact avec la peau ou par ingestion, elle peut notamment provoquer des symptômes respiratoires, oculaires et des troubles neurologiques pouvant conduire à la perte de connaissance, entraîner une allergie cutanée”, prévient le site de la Préfecture d’Île-de-France.

Des chiffres alarmants publiés par l’Anses

Fin 2023, l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail) avait déjà épinglé cet insecticide et listé les symptômes sévères qui se déclenchent en quelques minutes ou jusqu’à 12 heures après l’inhalation (troubles oculaires et respiratoires comme dit plus haut) et rappelé les risques en cas d’ingestion (attention aux plus jeunes) : des troubles digestifs et neurologiques graves pouvant entraîner le décès.

Comment expliquer que cet insecticide dangereux, pourtant interdit de vente dans notre pays, soit responsable d’intoxications de plus en plus nombreuses depuis 5 ans ? En réalité, il circule en dehors des circuits de distribution classiques.

Des contrôles efficaces, mais pas suffisants

Dans son communiqué, la Préfecture d’Île-de-France note que les contrôles de la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes (DGCCRF) ont permis de saisir ces derniers mois plusieurs centaines de flacons vendus soit sur Internet, soit dans les bazars, soit sur les marchés. Certaines personnes intoxiquées avaient aussi pu ramener cet insecticide lors d'un voyage hors Europe. Parallèlement aux contrôles et à la surveillance des autorités, on ne peut que vous appeler à la plus grande vigilance quand vous achetez ce type de produit : privilégiez notamment les grandes enseignes.

Si jamais vous trouvez un flacon de ce produit dans vos placards, ne l’utilisez pas et ramenez-le là où vous l’avez acheté ou déposez-le dans un point de collecte dédié aux produits chimiques (en déchetterie par exemple).

Sources

https://www.prefectures-regions.gouv.fr/ile-de-france/Region-et-institutions/L-action-de-l-Etat/Sante/Alerte-sur-les-dangers-lies-a-l-emploi-d-insecticides-interdits

https://www.anses.fr/fr/system/files/Toxicovigilance2023AUTO0160Ra.pdf

Notre Newsletter

Recevez encore plus d'infos santé en vous abonnant à la quotidienne de Medisite.

Votre adresse mail est collectée par Medisite.fr pour vous permettre de recevoir nos actualités. En savoir plus.