Vous entendez ce bourdonnement qui vous gène très régulièrement dans vos oreilles ? Ce sont certainement des acouphènes. A l'occasion de la 21e édition de la Journée Nationale de l'Audition, l'association JNA a mené une enquête avec l'Ifop qui présente des résultats inquiétants. Surtout chez les moins de 35 ans.
Pour la première fois, un test de l’audition a été proposé aux participants du panel Ifop. 435 répondants ont complété ce test, dont 352 personnes déclarant ressentir une gêne de compréhension dans le bruit et 192 individus indiquant avoir déjà ressenti des acouphènes.
Ce dépistage révèle qu’ 1 Français sur 4 a une audition qui mériterait d’être vérifiée par un bilan auditif complet chez le médecin ORL, 33% des 25-34 ans, 30% des ouvriers et 39% des retraités. Ainsi entre 14 et 17 millions de Français souffriraient de ce symptôme.
Des traumatismes sonores qui abîment l'audition des plus jeunes
Les moins de 35 ans sont les plus touchés par ce phénomène : 56% des 15-17 ans disent ressentir ou avoir déjà ressenti des acouphènes, 49% pour les 18-24 ans.
"Ce constat corrobore l’identification de causes plutôt liées à des traumatismes sonores qu’à des problèmes de santé liés à l’âge" expliquent la JNA dans un communiqué. Pour la plupart, les symptômes ont été momentanés mais pour 4 personnes sur 10, une perte auditive a été associée dont 9% à un niveau important.
L'association réclame la reconnaissance des acouphènes par les pouvoirs publics comme symptômes ORL et handicap invalidant, l'information et la sensibilisation des médecins généralistes pour bien accompagner et orienter le cas échéant, une campagne de sensibilisation chez les 15-34 ans invitant à consulter le corps médical afin de réaliser un bilan complet de l’audition et mettre en place un suivi médical adapté le cas échéant et une campagne nationale de santé publique afin d’éviter les traumatismes sonores aigus ou chroniques liés aux expositions sonores et autres bruits de loisirs.
D'où vient l'acouphène ?
Dans de nombreux cas, l'acouphène s’expliquerait par un défaut d’interprétations des stimulisadressés par les cellules sensorielles de l’oreille aux aires auditives. Celles-ci signalent alors ce problème par un sifflement proche de celui d'une cocotte minute ou du souffle du vent. Ce signal sonore devient omniprésent et envahissant pour la personne qui en souffre.
Dans un environnement silencieux, la gêne devient encore plus prononcée. Le processus d’habituation aide la personne à moins se focaliser sur ce désagrément, afin de moins le ressentir. Ce processus s'appuie sur deux fonctionnement de notre cerveau : le cerveau s'adapte à l'environnement sonore et il compense un sens défaillant.
"Acouphènes et jyperacousie : fléaux du XXIe siècle ?", enquête Ifop-JNA 2018. Communiqué de presse. Mars 2018.