Toutes les histoires d’amour ne se concluent pas avec la phrase des contes de fée : “ils vécurent heureux et eurent beaucoup d’enfants”. Le quotidien, les différences de caractère, les envies divergentes, les déceptions… la vie n’est pas toujours tendre avec les couples. Et bien que la séparation traduise ces difficultés, elle n’en est pas moins douloureuse. Elle se traduit parfois par des signes physiques, parfois graves.
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Confidences d'une femme infidèle“Évidemment, une séparation avec une personne sur qui l'on a projeté un avenir de couple, fait mal. En raison justement de cette projection du futur d'un couple éternel et réussi”, explique Véronique Kohn, psychologue, psychothérapeute et auteur du livre “Quand la peur de perdre l'autre... me le fait perdre !” (éditions Tchou). Toutefois, elle assure qu’il est possible de panser son cœur blessé.
Cœur brisé : il faut “dézoomer” de son ex
Après une rupture, nos pensées sont principalement centrées sur notre liaison perdue, et surtout notre ex. Pour Véronique Kohn, “Il faut dézoomer de façon volontaire pour faire en sorte que notre attention du moment présent se porte sur quelque chose qui nous stimule vraiment”.
Par ailleurs, la séparation ne remet pas en cause uniquement notre avenir. Elle déstabilise aussi notre présent. En effet, une relation est également un moyen de satisfaire des besoins essentiels comme sécuriser son avenir affectif et financier, recevoir de l’amour et de la tendresse, fuir la solitude, se sentir beau et intelligent grâce au regard de l'autre, avoir quelqu'un pour partager des activités, un partenaire pour élever les enfants…
La séparation - surtout si elle est subite - peut ainsi donner le sentiment d'être abandonné, rejeté, sans valeur. On ne sait plus comment retrouver du soutien. “En couple, on oublie d'apprendre à savoir répondre à tous ces besoins sans le partenaire. On s'appauvrit en excluant les amis ou les activités qui nous sont propres. C'est un classique du couple fusionnel par excellence. Et souvent, c'est insidieux, car on ne s'en rend pas réellement compte", prévient Véronique Kohn.
“Il faut ainsi tourner son attention vers des activités ou des relations qui nous procurent du plaisir. Et dans un second temps, enrichir son univers en explorant et en réactualisant tout ce qui augmente notre désir ou nous fait sentir vivant”, ajoute la psychologue.
Et, il n’y a aucun problème en soi, si cela passe par la recherche de nouveaux partenaires sexuels. “Sans jugement, si je passe d'un homme à un autre (ou d'une femme) pendant cette période, ce n'est pas un drame. Il ne faut pas, bien sûr, que cela soit une finalité, mais juste une ressource pour faire face à la nouvelle situation”.
Pour l’experte, le drame lorsqu'on a le cœur brisé serait en réalité de “se méprendre sur l'autonomie” et de “penser que l’on n'est pas autonome si l'on ne lâche pas le rêve du prince charmant ou de la femme idéale”. En d'autres termes, renoncer à l’amour…
Se (re)trouver, le remède pour se remettre d’une séparation
Les séparations ne sont jamais une période facile à vivre, aussi bien le quotidien que le futur imaginé sont remis en cause. “Pour aller de l'avant, il s'agit de reconnaître et d'accueillir la souffrance de la perte. C'est ok, il(elle) et sa singularité vont nous manquer. Mais en même temps, il faut avoir conscience que la seule personne sur terre qui peut savoir ce qui est bon pour nous, c'est nous-même et pas le partenaire qui nous rend soi-disant la vie si belle. Non, ceci est une fausse idée, et il faut la voir en face”. Le moyen d’y parvenir ? Dés-idéaliser l’ancien amoureux. N’hésitez pas à faire une liste de ses défauts au besoin !
“Je préconiserai en période de rupture de lâcher l'image du bien-aimé qui ne nous aime pas vraiment, mais qui nous cause plutôt des misères, pour revenir à notre part enfant : avec quoi et qui je m'amuse ?”, conseille Véronique Kohn.
En effet, les conjoints ne sont pas les seuls à pouvoir apporter amour et confiance en soi. L'amitié et la famille sont aussi des vecteurs de nourriture affective. Ainsi, bien que les sorties soient rarement la préoccupation principale des cœurs brisés, il ne faut pas hésiter à s’entourer pour finalement se retrouver soi-même : restaurant entre copains, afterwork avec ses collègues, soirée avec ses meilleur.e.s ami·e·s, week-end en famille…
“On peut aussi faire le plein de dopamines dans le sport ou la nature. De plus, surveiller son sommeil est important pour ne pas augmenter l'inflammation émotionnelle”, ajoute l’experte.
Rupture : les erreurs à ne pas faire pour la surmonter
Après une séparation, il n’est pas rare de se repasser le film de notre histoire pour tenter de comprendre où notre couple à “dérailler”. “Une des erreurs fréquentes est de croire à nos pensées dramatiques : je suis incapable d'être bien sans lui (elle), c'était si merveilleux ou elle (il) était si formidable”, précise Véronique Kohn. Il faut savoir faire preuve de bienveillance envers soi-même. “L'autonomie et l'amour de soi, c'est l'affaire d'une vie”, martèle la psychologue et psychothérapeute.
Elle cite d’autres points à éviter pendant les périodes de rupture :
- alimenter le stress ;
- s'isoler et ne pas demander de l'aide ;
- se sentir nul et en profiter pour renforcer ses blessures d'enfant : il faut faire taire les pensées du type “je suis moche, pas aimable, pas intéressant”.
Face à la douleur, certaines personnes se déconnectent de leurs émotions. Ce mécanisme de défense conduit à taire la peine ou à se blinder pour avancer. Ce n’est pas la meilleure approche pour la psychologue. “Si on remplace sans sentir le manque de la perte, tôt ou tard, on sera rattrapé par nos schémas de répétition qui nous font buter toujours et encore”, prévient-elle.
Merci à Véronique Kohn, psychologue, psychothérapeute et auteur du livre “Quand la peur de perdre l'autre... me le fait perdre !” (éditions Tchou)
https://veroniquekohn.com/
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