Qui n'a jamais eu le cœur brisé ? Si l’amour apporte joie et bonheur au quotidien, il est également source de tristesse et de grand désespoir au moment de la séparation. Comment continuer à avancer sans s’effondrer ? La psychothérapeute Allison Abrams donne ses conseils pour réussir à faire face, dans le journal Psychology Today.
Peine de cœur : pourquoi le chagrin d’amour est-il si angoissant ?
Qu’elle soit choisie ou subie, la rupture amoureusedéstabilise l’équilibre émotionnel et peut entraîner un stress intense, de l’angoisse, voire une dépression. En effet, le vide laissé par l’autre peut donner le vertige, notamment parce que l’être humain a naturellement une grande difficulté à se définir par lui-même. L’image positive que l’autre nous renvoyait peut nous manquer au point de ressentir une sorte de “vide existentiel”.
La séparation peut également réveiller l’angoisse de l’abandon. Celle-ci est parfois plus marquée chez certains, à cause de traumatismes liés à l’enfance. Selon la théorie freudienne, les femmes en sont plus marquées car elles l’auraient déjà vécu deux fois dans l’enfance : une première fois avec la mère puis une seconde avec le père. Le petit garçon lui, voyant son père comme “un rival", ne vivrait cette expérience qu’une seule fois avec sa mère.
S’il n’y a pas de solution miracle pour surmonter la séparation, il est essentiel de ne pas nier la difficulté de cette épreuve, comme en témoignent ces personnes pour Medisite. Les symptômes d’une dépression amoureuse sont sensiblement les mêmes que ceux d’une dépression classique. Ainsi, dans une telle situation, vous pouvez ressentir :
- une douleur morale intense
- une tristesse constante
- une perte d’intérêt et de plaisir pour les activités habituelles
- une perte d’énergie globale
- des troubles du sommeil et/ou de l’appétit
- une auto-dévalorisation
- une baisse d’estime de soi
- un sentiment de culpabilité
- dans les cas les plus sévères : des pensées suicidaires, voire un passage à l’acte.
1. Honorez votre douleur
Selon la psychothérapeute, “il est important d’honorer ses réactions émotionnelles et de ne pas les minimiser”, ce que malheureusement, la société a tendance à faire.
“Et aussi tentant que cela puisse être d’endormir votre douleur, que ce soit avec de l’alcool , de la nourriture ou du surmenage”, ce n’est pas la solution car cela ne fait que “retarder le processus de guérison”. A l’inverse, “en vous autorisant à ressentir cette douleur dans le moment présent, vous aidez votre futur moi. Autorisez-vous à pleurer si vous en avez besoin. Demander de l’aide aux amis et à la famille peut être utile. Il en va de même pour consulter un thérapeute spécialiste du deuil ou rejoindre un groupe de soutien.”
2. Arrêtez les faux espoirs
“Le faux espoir est aussi tentant que trompeur”, avance la spécialiste. “Comme une drogue, cela peut faire du bien sur le moment, mais cela ne fera que retarder l’inévitable crash. Lorsque nous arrivons à accepter et que nous abandonnons enfin nos illusions - qu’il s’agisse de l’illusion de retrouver un partenaire ou de l’illusion d’un engagement qui n’existe pas et n’existera jamais - c’est alors que la véritable guérison commence.”
3. Eloignez-vous quelques temps
Rester amis immédiatement après une rupture prolongera probablement le processus de deuil. Cela ne veut pas dire que vous ne pouvez pas être ami avec un ex-partenaire à un moment donné dans le futur. Mais lorsque vous traversez le processus de deuil initial, le faire immédiatement serait contre-productif, selon la psychothérapeute. Réseaux sociaux, photos sur le téléphone, sms… Supprimer tout ce qui est possible pour éviter d’y penser.
4. Méfiez-vous de l’idéalisation
“Souvent, lorsque vous perdez quelque chose ou quelqu’un d’important, il y a une tendance à idéaliser ou à idéaliser l’objet perdu - dans ce cas, la relation”, détaille la psychothérapeute. Dans ces moments-là, il est important de vous confronter à la réalité. Pour y parvenir, vous pouvez demander à vos amis, famille, de vous rappeler toutes les raisons pour lesquelles la relation n’a pas fonctionné. Vous pouvez aussi faire une liste de toutes les choses qui n’allaient pas dans votre couple, ou que vous n’aimiez pas chez votre ex-partenaire.
5. Arrêtez de culpabiliser
Lorsque l’on est rejeté, une certaine partie de nous-même très vulnérable est tentée de s’autoflageller avec toutes sortes de reproches : “Qu’est-ce qui ne va pas chez moi ?” “Si seulement j’étais plus intelligent, ou plus drôle, alors on serait toujours en couple”, etc.
Selon la spécialiste, cela peut aussi se transformer en angoisse pour le futur : “Serai-je un jour assez bien ?”, “Quelqu’un voudra-t-il jamais de moi ?”, etc.
“Il est facile de rester coincé dans le cycle addictif de la culpabilité, surtout lorsque vous êtes en proie au deuil. Mais cela ne vous servira à rien. La pleine conscience est impérative pendant cette période”, explique la psychothérapeute.
5 Essential Steps to Recovery from Heartbreak, Psychology Today
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