- 1 - N'écoutez pas votre colère
- 2 - Pouvez-vous le mettre dehors?
- 3 - Pouvez-vous demander le divorce pour faute?
- 4 - Double vie ou simple aventure?
- 5 - Faut-il accepter?
- 6 - Comment garder confiance en soi après avoir été trompé(e)?
- 7 - Faut-il en parler aux enfants?
- 8 - Ne vous en voulez pas de ne rien avoir vu…
- 9 - L'infidélité, une pratique surtout masculine?
N'écoutez pas votre colère
Si l'idée même d'avoir été trompé(e) vous révulse et fait naître des idées de vengeance cela montre au moins que vous n'êtes pas effondré(e). 'Avoir l'idée folle, de débarquer chez 'l'autre' pour se venger est le signe que l'on est immédiatement situé sur le terrain de la rivalité et de l'agressivité, c'est-à-dire que l'on ne va pas garder la colère pour soi, ni la retourner contre soi, en auto dévalorisation. Il convient bien sûr de ne pas passer à l'acte. La colère en la matière n'est pas bonne conseillère mais il faut reconnaître comme sienne cette violence qui peut poindre en nous et ne pas hésiter à consulter si l'on craint de ne pas pouvoir retenir sa pulsion', estime le Dr Patrick Blachère, psychiatre.
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Confidences d'une femme infidèle'Attention tout de même', met en garde Me Marie-Dominique Flouzat-Auba, avocate. 'Même si vous estimez devoir vous venger et que l'on peut vous reconnaître des circonstances atténuantes, les coups et blessures volontaires sont passibles de lourdes peines.'
Pouvez-vous le mettre dehors?
Impossible pour vous d'imaginer pouvoir pardonner son infidélité. Vous avez donc décidé de changer la serrure de la porte et de mettre sa valise sur le paillasson. La loi sachez-le n'est pas de votre côté. 'Tant que vous êtes mariés, le domicile reste commun,' prévient Me Marie-Dominique Flouzat-Auba, avocate.
'Il faut qu'il y ait une décision du juge des affaires familiales vous accordant, à vous seul(e), la jouissance du domicile pour que vous ayez le droit d'en interdire l'accès à votre conjoint.'
Pouvez-vous demander le divorce pour faute?
'L'adultère n'est plus une faute pénale depuis 1975, mais il reste une faute civile et la cause majeure de demande en divorce pour faute,' explique Me Marie-Dominique Flouzat-Auba, avocate. 'Il est donc possible de demander le divorce dit pour faute. La différence avec un divorce par consentement mutuelle est qu'il est possible d'obtenir des dommages et intérêts. En revanche, cela ne change rien en ce qui concerne le versement de prestation compensatoire ou la fixation de la résidence des enfants.'
Avantage de la démarche: il peut être réconfortant d'entendre le juge reconnaître la faute du (de la) conjoint (e). Inconvénient: il faut apporter la preuve de la faute, un parcours long donc coûteux et qui peut être psychologiquement difficile.
Double vie ou simple aventure?
'C'est la durée, bien sûr qui fait la différence', répond le Dr Patrick Blachère psychiatre et sexologue (1). 'Une relation extraconjugale qui est suffisamment longue pour qu'il existe un attachement affectif entre les deux personnes peut être considérée comme une double vie. Mais les cas où il existe réellement deux familles sont assez rares, je n'en ai rencontré que trois au cours de ma carrière.'
Cependant, on estime à environ 10% le pourcentage d'enfants supposés être de leur père et portant le génome d'un autre... Et les cabinets de notaire bruissent de ces histoires de fils ou de fille cachés, découverts lors d'un héritage.
Faut-il accepter?
'On peut constater l'infidélité de son conjoint et ne pas avoir envie pour autant de le quitter', constate le Dr Patrick Blachère, psychiatre et sexologue. 'Certains souhaitent maintenir le couple envers et contre tout pour les enfants, pour des raisons matérielles, parce qu'ils éprouvent encore de l'amour ou de la tendresse et savent que la fidélité n'est pas une chose naturelle.'
Dans ce cas, mieux vaut être claire sur ce que l'on attend de l'autre par la suite: la transparence et la franchise en cas de récidive, la discrétion parce que l'on a pas envie de tout savoir ou une fidélité désormais sans faille...Il faut savoir renégocier le contrat pour refaire naître la confiance .
Comment garder confiance en soi après avoir été trompé(e)?
'La réaction devant l'infidélité dépend de l'état amoureux dans lequel on se trouve: c'est évidemment plus facile à supporter lorsque l'on n'est plus très amoureux de son partenaire. Elle dépend aussi des satisfactions que l'on a par ailleurs: si l'on est au top dans son travail, qu'il est épanouissant et valorisant, si l'on se sait séduisant(e), que l'on est bien entouré(e), épanoui(e) on sera bien sûr moins déprimé(e)', explique le Dr Patrick Blachère, psychiatre et sexologue. 'Si l'on commence à se dire: 'c'est de ma faute, je suis trop nulle et de toutes façons j'ai tout raté', on se trouve en situation d'effondrement dépressif et si cet état s'installe, mieux vaut consulter.'
Faut-il en parler aux enfants?
'Non, les enfants n'ont pas à être mêlés à la vie amoureuse ou sexuelle de leurs parents', affirme le Dr Patrick Blachère psychiatre et sexologue.
'Une tension palpable dans le couple parental sera toutefois une source d'angoisse. Il est préférable alors de leur parler et de leur dire qu'il y a effectivement des disputes ou des 'embrouilles', qu'il s'agit d'un problème entre adultes. Mais pas question de révéler tout à trac ce qu'il s'est passé. Il sera toujours temps de les avertir en cas de séparation que l'on n'est plus amoureux et/ou que le père ou la mère va vivre avec quelqu'un d'autre. Toutefois, il convient de les rassurer en leur disant par exemple: si papa et maman ne s'aime plus et même si ils se séparent ils t'aimeront toujours et tu n'es pour rien dans notre mésentente.'
Ne vous en voulez pas de ne rien avoir vu…
Lorsque la double vie du conjoint dure et que l'on finit par le 'découvrir', on se demande parfois comment on a pu être à ce point aveugle. 'Il peut s'agir d'un déni,' explique le Dr Patrick Blachère, psychiatre et sexologue. 'C'est une sorte de réflexe de défense archaïque. Quand on est sidéré par un événement trop traumatisant, on peut l'effacer de son champ de conscience pour pouvoir continuer à vivre. Un autre mécanisme est la dénégation: on sait que l'on sait mais l'on n'en veut rien savoir.
Dans ce cas on a des réflexions comme: 'Si mon mari me trompait bien sûr, je m'en apercevrais, il ne m'apporterait pas de fleurs.' Il ne faut pas s'en vouloir, après-coup, de ces réactions : elles sont juste le signe que la réalité était à ce moment-là trop difficile à 'digérer' psychiquement.
L'infidélité, une pratique surtout masculine?
'Pour tromper il faut être deux. Et le plus souvent quand la liaison reste cachée c'est que les deux sont mariés', constate Me Marie-Dominique Flouzat-Auba, avocate. Toutefois on observe une différence en terme de vécu: 'Pour les hommes il semble plus facile d'avoir en même temps une histoire de couple et une liaison. Tant qu'ils ne sont pas découverts, ils vivent très bien ce double attachement. Les femmes paraissent avoir plus besoin de pérennité, elles mettent plus d'affectif dans leurs relations', remarque le Dr Patrick Blachère, psychiatre et sexologue.
Mais dans tous les cas 'il est naturel d'être infidèle, la fidélité demande donc un effort.' Pourquoi parvient-on à maintenir cet effort? Pourquoi à un moment le relâchons-nous? 'C'est ce qui en fait la difficulté mais aussi la richesse de la relation. La révélation d'une infidélité génère forcément une crise et de la souffrance, mais de cela peut renaître un couple plus solide', conclut le psy.
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