- 1 - La responsabilité (non assumée) de choisir le dîner
- 2 - La fatigue décisionnelle peut être en cause
- 3 - Trop de choix entretiennent l’indécision
- 4 - Le dîner, source de paresse mentale ?
- 5 - Comment choisir le repas du soir sereinement
- 6 - Planifier et préparer les repas à l’avance
- 7 - L’art d’écouter et de faire des compromis
"On mange quoi ce soir ?" Cette question a priori triviale constitue, chez certains couples, l’étincelle qui peut faire virer la perspective d’un dîner romantique et agréable en guerre ouverte autour de l’assiette. On peut s’interroger : pourquoi ce sujet qui touche à un terrain neutre (l’alimentation) et à un besoin primaire (se nourrir) se révèle-t-il hautement explosif dans la sphère conjugale ?
Aux côtés de préoccupations comme l’achat d’un appartement, la gestion financière du foyer, l’éducation des enfants, le choix du repas peut sembler un détail complètement anecdotique.
La responsabilité (non assumée) de choisir le dîner
Pourtant, dans certains couples, décider ce qu’on va mettre dans l’assiette le soir, après une journée potentiellement chargée, revient fréquemment au menu des querelles conjugales, au même titre que les sujets classiques des tâches ménagères et de la belle-famill e.
L’incapacité de choisir le dîner est une responsabilité que les deux partenaires se renvoient parfois comme une patate chaude, pour finalement se conclure en un accord tiède et expéditif (le premier qui cède face à l’approche du fameux dîner) et un repas glacial.
La fatigue décisionnelle peut être en cause
Pour la psychologue Becky Spelman, interrogée par le média britannique Stylist, ces interrogations culinaires n’ont rien d’étonnant. "Plusieurs raisons psychologiques expliquent pourquoi beaucoup d'entre nous ont du mal à décider ce qu'ils vont manger pour le dîner. L'une d'entre elles est la fatigue décisionnelle, qui survient lorsque nous sommes submergés par le nombre de choix que nous devons faire tout au long de la journée". Dès lors, à l’approche du dîner, le cerveau sursollicité et épuisé, peut expliquer que le simple fait de choisir ce qu’on met au menu se transforme en casse-tête.
Autre raison pouvant expliquer cette indécision, selon la thérapeute : le fait d’être confronté à une profusion de choix ( pour ceux qui ont un frigo bien rempli, il va sans dire) qui nous empêche de choisir.
"Lorsque nous sommes confrontés à de nombreuses options, nous avons tendance à nous sentir anxieux à l'idée de faire le bon choix et à nous inquiéter d'éventuels regrets, ce qui conduit à l'indécision et à la difficulté de se fixer sur un repas en particulier". Certains objecteront qu’il y a un monde entre le fait de choisir un repas, et hésiter entre des pâtes au pesto ou une soupe aux légumes, et celui de prendre des décisions plus importantes, et impactantes, comme celles qu’on peut avoir à prendre dans le milieu professionnel par exemple. "L'ampleur d'une décision ne correspond pas toujours à sa complexité", relève le Dr Spelman. "Choisir ce que l'on mange peut sembler très simple, mais les options infinies et les préférences personnelles peuvent donner l'impression que la tâche est plus difficile qu'elle ne l'est en réalité". L’expert précise que lorsqu’il s’agit de prendre de grandes décisions, celles-ci font souvent l’objet de plus de réflexion critique, de concentration, d’analyse, qui permettent d’accoucher de choix éclairés, en conscience. A contrario, "l'impact du choix de ce que l'on mange pour le dîner peut sembler moins important, ce qui entraîne un manque d'urgence ou de motivation pour investir un effort mental important dans le processus de prise de décision", observe la psychologue. Outre le manque d’entrain, le choix du repas peut également cristalliser des tensions qui trahissent un déséquilibre dans les prises de décision au sein du couple ou un manque de communication entre les deux partenaires. "Les luttes de pouvoir, les problèmes de communication ou l'absence de partage des décisions peuvent contribuer aux désaccords". Comment éviter le conflit et résoudre la question du dîner le plus sereinement possible ? Becky Spelman prodigue quelques astuces pratico-pratiques. Pour ceux qui ne veulent pas s’embarrasser de faire les courses ou de faire la cuisine, la thérapeute conseille par exemple de faire appel à un service de livraison de repas. Certes, cette solution déplace le problème en demandant de choisir le repas livré, mais elle a le mérite d’alléger le stress lié à la préparation du repas. Pour les tenants du fait maison, opter pour la simplicité en restant sur des plats faciles à mitonner le soir peut également constituer une bonne option. Il est aussi possible de planifier les menus de la semaine et de les préparer à l’avance en les conservant au congélateur, en surfant sur le principe du batch-cooking. Autre idée soufflée par la thérapeute, à même d’adoucir les tensions : faire du choix du dîner un jeu avec son partenaire, par exemple en proposant chacun des repas que vous aimerez manger et en tirant au sort pour savoir celui qui sera amené à le réaliser. Concernant la fatigue décisionnelle, facteur d’épuisement du couple, la thérapeute rappelle l’importance d’une communication active au sein du couple. Pour éviter les conflits liés à l'alimentation, mais comme dans tout autre domaine, l’écoute de l’autre reste essentielle. "L'écoute active, l'empathie et la volonté de comprendre le point de vue de l'autre peuvent aider les couples à trouver un terrain d'entente" et à faire des compromis par la suite, explique Becky Spelman.Trop de choix entretiennent l’indécision
Le dîner, source de paresse mentale ?
Comment choisir le repas du soir sereinement
Planifier et préparer les repas à l’avance
L’art d’écouter et de faire des compromis
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