La poliomyéliteIstock

Pourquoi se faire vacciner?

Grâce à la vaccination, la poliomyélite a pratiquement disparu de notre pays (le dernier cas de polio autochtone remonte à 1989) (1). Néanmoins, la poliomyélite reste une maladie fréquente dans les pays en développement (2) et représente un risque réel pour le voyageur non vacciné ou mal vacciné.

L’agent responsable de la poliomyélite est un entérovirus (virus qui colonise l’intestin) dont on connaît trois types (PV1, PV2 et PV3) et qui a comme site naturel de multiplication et de diffusion le tube digestif. Sa transmission se fait de l’homme à l’homme, principalement par voie féco-orale.

La maladie peut se transmettre de manière: (3)

Directe

  • Manu-portée (maladie des mains sales) par le contact d’une personne éliminant le virus dans les selles. Le virus peut être retrouvé en grandes quantités dans les selles d’une personne infectée pendant plusieurs mois.
  • Au contact des sécrétions respiratoire (postillons émis lors de toux ou d’éternuements) d’une personne contaminée, car celle-ci élimine le virus dans les sécrétions rhino-pharyngées pendant les premiers jours de l’infection.

Indirecte

  • Par contamination fécale des aliments ou de l’eau.

Dans la plupart des cas, l’infection par les virus de la polio est inapparente (90%). Lorsque les symptômes sont présents, la maladie débute brutalement par une fièvre, des maux de tête et un sentiment général de malaise. Une raideur de la nuque et des douleurs de dos sont fréquentes.

Dans environ 1 cas sur 100, les virus parviennent à franchir la barrière intestinale et à diffuser dans l’organisme. La poliomyélite devient alors redoutable, car les virus de la polio atteignent et détruisent les cellules nerveuses de la moelle épinière qui sont responsables de la motricité avec pour conséquence des paralysies plus ou moins importantes. Lorsque les paralysies touchent les muscles respiratoires ou que les virus parviennent jusque dans certains centres nerveux responsables de la respiration, le malade peux mourir par asphyxie (3).

L’évolution se fait vers la régression des paralysies, mais la récupération motrice est variable, imprévisible et toujours incomplète. Elle s’accompagne souvent de déformations importantes. En cas d’atteinte respiratoire, l’évolution peut aller de la récupération complète de la fonction respiratoire jusqu’a une absence totale de récupération imposant une dépendance à vie à une assistance respiratoire (3).

La vaccination est le meilleur moyen de prévention contre cette redoutable maladie.

Selon une étude SESI-INSEE réalisée en 1990, 17 millions d’adultes n’auraient jamais été vaccinés contre la polio en France. Les personnes non protégées (celles qui n’ont jamais été correctement immunisé ou dont l’immunité a baissé avec le temps) s’exposent à un risque réel lors d’un voyage en Afrique, en Asie, et dans certains pays de l’Europe de l’Est où la maladie reste très fréquente .

Qui doit se faire vacciner?

Chez les adultes:

tous les sujets âgés de plus de 18 ans dont la dernière dose de vaccin contre la poliomyélite a été administrée il y a plus de dix ans,

tous ceux qui n’ont jamais été vaccinés ou qui n’ont jamais reçu de vaccination complète.

Les enfants:

Afin de respecter toutes les vaccinations prévues dans le calendrier vaccinal français.

Qui ne doit pas se faire vacciner?

Le vaccin poliomyélitique inactivé injectable est désormais le seul recommandé pour les primo vaccinations et les rappels (4).

Il n’existe aucune contre-indication médicale spécifique au vaccin poliomyélitique inactivé injectable mis à part les contre-indications habituelles de toute vaccination:

Hypersensibilité à l’un des composants du vaccin ou réaction d’hypersensibilité survenue lors d’une injection précédente du vaccin.

En cas de fièvre, maladie aiguë, maladie chronique évolutive, il est préférable de différer la vaccination. En revanche, une infection mineure sans fièvre ni signes généraux ne doit pas entraîner de retard à la vaccination.

Comment se faire vacciner?(pour les adultes)

Vous avez déjà bénéficié d’une primo vaccination complète et certaine contre la poliomyélite dont la dernière injection de rappel

  • date moins de 10 ans: super!, vous êtes à jour.
  • date de plus de 10 ans, mais moins de 20 ans: votre médecin vous conseillera de faire une injection de rappel avec le vaccin polio injectable.
  • date de plus de 20 ans: votre médecin pourra vous conseiller de faire 2 injections à au moins 1 mois d’intervalle.

Il faudra ensuite penser à faire un rappel tous les 10 ans pour rester protégé.

Vous n’avez jamais été vacciné complètement contre la poliomyélite:

Votre médecin vous recommandera 3 injections avec le vaccin polio injectable à au moins un mois d’intervalle suivies d’un rappel 12 mois plus tard. Il faudra ensuite penser à faire un rappel tous les 10 ans pour rester protégé.

À partir de quand suis-je protégé? (pour les adultes)

Après la dernière dose si deux injections ou plus sont nécessaires, immédiatement en cas de rappel. Les rappels sont indispensables pour entretenir l’immunité.

Sources

1. Réseau National de Santé Publique. La poliomyélite en France en 1995 dans: Épidémiologie des maladies à déclaration obligatoire. Situation en 1995 et tendances récentes.

2. OMS. The Global Eradication of Poliomyelitis. Global Polio Statistics. Ces informations sont mises à jour périodiquement et peuvent être consultées sur le serveur internet de l’OMS

3. Pilly E. Poliomyélite et autres entéroviroses dans: Maladies Infectieuse 6ème édition 1979. ed Crouan & Roques. Lille, 1980: 345-55.

4. Avis du Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France (Section des Maladies Transmissibles) du 16 avril 1999. BEH 1999;22:87-9. [sur le site internet de l’Institut de Veille Sanitaire]

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