280 millions. C’est le nombre de personnes dans le monde qui souffrent de dépression. L'Inserm estime par ailleurs à 20% la part de la population française qui souffre au moins une fois dans sa vie de cette affection. La dépression est donc largement répandue. Elle touche tous les milieux sociaux et personne n’est protégé contre cette maladie, parfois invisible.
Le gaz hilarant pour soigner la dépression ?
Comme l’indique le site de l’Assurance maladie : “La dépression, appelée dans le langage courant ‘dépression nerveuse’, ne désigne pas un simple coup de déprime ou une tristesse passagère, mais une véritable maladie psychique. Elle se caractérise par des perturbations de l'humeur (tristesse, perte de plaisir). L'humeur dépressive entraîne une vision pessimiste du monde et de soi-même. Elle dure plus de deux semaines et retentit de manière importante sur la vie quotidienne (perte du sommeil, troubles de l'appétit et du désir sexuel, perte des performances intellectuelles, isolement...). La volonté seule ne permet pas de s'en sortir. C'est pourquoi elle doit être soignée pour ne pas se compliquer ou devenir chronique.”
Bonne nouvelle toutefois : des chercheurs français pourraient avoir trouvé un nouveau moyen de lutter contre la dépression. Leur étude, publiée le 17 août 2023 dans la revue Molecular Psychiatry, montre que le gaz hilarant - aussi connu sous le nom de protoxyde d’azote - pourrait avoir des effets positifs sur les symptômes de cette maladie.
“Le protoxyde d’azote est depuis peu connu comme un antidépresseur rapide potentiel, mais les mécanismes de ce gaz sur le cerveau à l’origine de cet effet ne sont que spéculatifs. Nous avons émis l’hypothèse que la réponse antidépressive à un mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote serait associée à des changements dans les connexions cérébrales et les pulsations du tissu cérébral”, expliquent les chercheurs dans un communiqué de presse.
Gaz hilarant : une réduction des symptômes dépressifs
Les chercheurs ont recruté 30 participantes, dont 20 traversant un épisode dépressif majeur résistant à au moins un antidépresseur et 10 personnes saines (groupe contrôle). Ces volontaires, toutes des femmes, étaient âgées de 25 à 50 ans. Les membres du premier groupe ont été exposées au mélange équimolaire d’oxygène et de protoxyde d’azote pendant une session d’une heure et ont été suivies pendant une semaine. Résultat : les scientifiques ont observé une réduction d’au moins 50% de leur score sur l’Échelle de Dépression de Montgomery et Asberg (MADRS) une semaine après l’exposition.
Note : “Le Montgomery-Åsberg Depression Rating Scale (MADRS) est une échelle employée pour évaluer la sévérité de la dépression chez des patients souffrant de troubles de l'humeur. Elle est également fréquemment utilisée pour mesurer les changements apportés par le traitement de la dépression”, explique le site Apprendre la psychologie.
Sur le site de France 3 Centre-Val de Loire, le professeur en psychiatrie et en addictologie Thomas Desmidt, l’un des auteurs de l'étude publiée dans Molecular Psychiatry, affirme que ces effets “évidents” “confirment” les chercheurs “dans leurs résultats”. Le médecin va même plus loin : il estime que le protoxyde d'azote, ou gaz hilarant pourrait “faire partie de la nouvelle génération d'antidépresseurs”.
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