En France, il est interdit de conduire avec un taux d’alcool dans le sang supérieur ou égal à 0,5 g/l de sang ou 0,25 mg/l d'air expiré. En cas de contrôle, les autorités de police sont autorisées à pratiquer des dépistages de l’alcoolémie. Et pour cause, "l’alcool au volant est l’une des premières causes de la mortalité routière et demeure en cause dans près d’un tiers des accidents mortels", souligne la Sécurité Routière.
Il n'y aucune règlementation en ce qui concerne la fatigue. Pourtant, si l'on en croit une nouvelle étude scientifique parue au sein de Nature and Science of Sleep, les personnes qui manquent de sommeil pourraient être aussi dangereuses au volant que celle qui ont consommé de l'alcool (au-dessus de la limite légale). Les chercheurs soulignent qu'environ 20 % de tous les accidents de véhicules sont causés par la fatigue.
Avoir dormi moins de 5 heures la nuit précédente est risqué
Après avoir synthétisé les résultats de 61 études, les scientifiques ont constaté que le fait de dormir moins de quatre à cinq heures durant la nuit précédente est associé à un risque d'accident de voiture doublé. Il s'agit du même risque d'accident que lorsque les conducteurs ont un taux d'alcoolémie de 0,05 %.
Le risque d'accident d'un conducteur augmente considérablement avec chaque heure de sommeil perdue la nuit précédente. Certaines études suggèrent même que lorsqu'un conducteur a dormi entre zéro et quatre heures la nuit précédente, il multiplie ses risques par 15.
Les chercheurs appellent les conducteurs à veiller à ne pas manquer de sommeil avant de prendre le volant. "Nous pourrions envisager d'exiger un minimum de quatre à cinq heures de sommeil avant de conduire", estiment-ils.
Les scientifiques sont toutefois conscients de la difficulté à mettre ce genre de règle en place. "Pour la plupart, boire de l'alcool est quelque chose que les individus choisissent de faire. Or, certaines personnes ont du mal à dormir suffisamment, par exemple les nouveaux parents, les travailleurs de nuit et les personnes souffrant de troubles du sommeil. Pour que la conduite fatiguée soit réglementée, il faudrait un soutien public important".
Quelles sont les règles pour lutter contre le risque de somnolence au volant ?
Il existe des moyens de prévenir le risque de somnolence au volant.
S'arrêter et se reposer dès qu'on ressent les premiers signes de fatigue (raideurs dans la nuque, douleurs dans le dos, fixité du regard) est essentiel.
Faites une pause toutes les deux heures au minimum. La nuit, période propice à la somnolence, il ne faut pas hésiter à s'arrêter plus fréquemment,
Ne prenez pas la route en étant fatigué et évitez les heures où le risque de somnolence augmente (soit entre 13 h et 16 h, et entre 2 h et 5 h). Respectez les limitations de vitesse : rouler vite fatigue (le cerveau doit alors traiter davantage d'informations).
Appliquez le principe de la "sieste dynamisante" pour récupérer rapidement : prenez un ou deux cafés avant de faire une courte sieste. La caféine mettant 15 à 30 minutes avant d'agir, son absorption ne gêne pas l'endormissement et permet de recouvrer l'ensemble de ses capacités au réveil (pas d'inertie du sommeil). Si l'état de santé du conducteur interdit la caféine, il suffit d'attendre 30 minutes avant de reprendre la route après la sieste.
https://www.dovepress.com/how-tired-is-too-tired-to-drive-a-systematic-review-assessing-the-use--peer-reviewed-fulltext-article-NSS
https://www.securite-routiere.gouv.fr/reglementation-liee-aux-risques/reglementation-de-lalcool-au-volant#:~:text=Elle%20se%20mesure%20en%20grammes,par%20litre%20d'air%20expir%C3%A9.
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