Va-t-on payer plus cher notre médecin à partir de janvier 2025 ?Image d'illustrationIstock

Lors du Conseil des ministres qui a eu lieu le 10 octobre, le gouvernement a présenté le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS). Un texte qui vise une économie de 5 milliards d’euros sur les dépenses de santé. L’une des mesures : l’assurance-maladie ne remboursera plus 70 % de la consultation chez le médecin ou la sage-femme, mais 60 %. Les mutuelles paieront le reste. Avec cette restriction, l'exécutif compte ramener le déficit de la "Sécu" à 16 milliards d'euros l'an prochain, contre 18 milliards à la fin 2024. “C'est un coup de frein nécessaire" pour assurer la soutenabilité du modèle de protection sociale, mais "raisonnable", précise à l’AFP le ministre du Budget, Laurent Saint-Martin.

Concrètement, en décembre, le tarif de la consultation doit passer à 30 euros chez le généraliste. L’assurance-maladie remboursera alors 21 euros et les mutuelles 9 euros. À partir de janvier 2025, avec la nouvelle mesure, l’assurance-maladie n’en remboursera plus que 18 euros, et les mutuelles monteront à 12 euros.

"On voit que l'assurance-maladie va se désengager partiellement. On espère que les mutuelles vont prendre la différence, mais ce sera, une fois encore, en augmentant les tarifs des clients"

Une décision qui va impacter les 3 millions de Français qui n’ont pas de complémentaire santé. Mais selon la ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, cela ne pénalisera pas les personnes en difficulté financière. "Cela ne concerne pas les personnes en affection longue durée (ALD) et ne joue pas non plus sur les personnes qui bénéficient de la complémentaire santé solidaire (C2S). Donc les publics les plus fragiles sont protégés," assure-t-elle.

Cette mesure risque de faire augmenter le coût des mutuelles, déplore sur France Info Frédéric Paing, médecin généraliste et vice-président du collectif Santé en danger . "On voit que l'assurance-maladie va se désengager partiellement. On espère que les mutuelles vont prendre la différence, mais ce sera, une fois encore, en augmentant les tarifs des clients", explique le professionnel de santé.

Des inégalités sociales qui se retrouvent jusque dans l’accès aux soins. Alors, un risque de renoncement aux soins est-il à prévoir ? La question peut se poser.

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