Fatigue, médicament, somnolence Image d'illustrationIstock
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Vous est-il déjà arrivé de dormir huit heures d'affilée et de vous réveiller épuisé ? Ce sommeil qui ne recharge pas suffisamment les batteries est de plus en plus fréquent. "Les personnes qui en font l'expérience se sentent aussi fatiguées qu'elles l'étaient avant de s'endormir", explique au média américain Time, Thomas Roth, fondateur du Centre de recherche sur les troubles du sommeil à l'hôpital Henry Ford Health, dans le Michigan, aux États-Unis. Notre alimentation, notre rythme de vie et certains médicaments peuvent accentuer ce phénomène.

Il faut tout d’abord différencier les troubles du sommeil de type insomnies et le sommeil non réparateur. Les personnes souffrant d'insomnie ont du mal à s'endormir ou à rester endormies et sont souvent conscientes du temps qu'elles ont passé au lit, bien éveillées. Ce n'est pas le cas du sommeil non réparateur. Les personnes concernées peuvent se réveiller fatiguées même si elles se sont assoupies rapidement et qu'elles ne se sont pas levées de la nuit.

"Si le sommeil n'est pas réparateur, vous avez besoin d'un bilan médical" pour exclure certaines pathologies comme le Covid long, la fatigue chronique, l’hypersomnie, déclare au média américain le Dr Lucinda Bateman, fondatrice du centre Bateman Horner, qui se consacre à l'amélioration des soins pour les personnes atteintes de Covid long et de fibromyalgie.

"Une certaine quantité de sommeil profond est nécessaire pour obtenir une bonne qualité de sommeil"

Le mode de vie et les facteurs environnementaux peuvent également faire une grande différence. Les bruits de fond et la lumière ambiante peuvent entraîner une dégradation du sommeil. Une étude publiée dans la revue scientifique The Lancet en 2023 a démontré que 80 % de la population mondiale est confrontée à des niveaux de luminosité nocturne intenses. Certaines conséquences de cette pollution, comme la hausse de certains cancers, du diabète, de l'insomnie ou des maladies cardiovasculaires, ont été prouvées. Une pollution qui peut inconsciemment impacter les cycles du sommeil.

Il faut savoir qu’au cours d'une nuit moyenne, une personne passe par quatre à six cycles de sommeil, chacun comprenant quatre stades de sommeil différents. Le sommeil profond, qui aide le corps et le cerveau à récupérer, se produit vers la fin de chaque cycle de sommeil. "Une certaine quantité de sommeil profond est nécessaire pour obtenir une bonne qualité de sommeil", précise au média américain le Dr Sonja Schuetz, neurologue spécialisée dans la médecine du sommeil à l'Université du Michigan, aux États-Unis.

Vos médicaments sont peut-être les coupables

Mais vous aurez parfois l’impression de tout faire pour obtenir un sommeil réparateur, et rien n’y fait. C’est peut-être lié à vos traitements. Selon l’Agence nationale de sécurité des médicaments et des produits de santé (ANSM), plus de 1 000 médicaments peuvent affecter la vigilance. Les somnifères sont les plus connus, mais d’autres catégories en vente libre, comme la mélatonine, peuvent entraîner une somnolence matinale et aggraver cette sensation de sommeil non réparateur.

Si vous prenez un médicament nécessaire qui vous donne une sensation de flou le matin, demandez à votre médecin s'il existe un moyen de minimiser les effets secondaires. Mais n'arrêtez pas votre traitement sans son accord.

Des médicaments connus pour faire dormir

Certains anxiolytiques, antidépresseurs et antihistaminiques sont réputés pour induire du sommeil. D’autres, comme les benzodiazépines hypnotiques, présentent ce type d’effet indésirable même en pleine journée. Selon le site du ministère de la Santé, la consommation de benzodiazépines reste à un niveau très élevé en France. Plus d’un Français sur quatre a pris au moins ce traitement dans l’année.

On peut notamment citer l’alprazolam, le bromazépam, le lorazépam, le diazépam, et l’oxazépam. Ces molécules sont souvent prescrites en cas d'anxiété, de troubles du sommeil et d'insomnie.

Des hypnotiques comme le zopiclone et le zolpidem peuvent induire une somnolence qui va persister le lendemain de leur prise. Cette persistance est très variable selon les personnes, leur corpulence et leur sensibilité à la molécule. D’où l’importance d’un suivi médical.

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