Si médecins, journalistes et influenceuses travaillent à déconstruire les stéréotypes au sujet de l’obésité, force est de constater que les préjugés ont la vie dure. C’est ce que révèle une étude réalisée par des chercheurs français et publiée dans la revue American Journal of Preventive Medicine. Cette étude, menée auprès de près de 34 000 adultes français, montre que 45% d’entre eux pensent que l’obésité est due à “un manque de volonté”.
L’obésité : une maladie plurifactorielle
On sait pourtant que cette pathologie peut avoir des causes génétiques, mais aussi psychologiques ou médicamenteuses. La professeure de médecine et de biochimie Barbara E. Corkey vient par ailleurs d’émettre une nouvelle hypothèse dans une étude parue dans la revue Philosophical Transactions of the Royal Society B Biological Sciences le 24 juillet 2023.
À noter : chaque personne brûle les calories et stocke les nutriments de manière différente après avoir mangé en trop grande quantité. Certaines dépensent également plus d’énergie et stockent moins : ces personnes ont tendance à ne pas prendre facilement de poids.
Les humains n’ont également pas tous les mêmes réactions à la privation de nourriture : certains conservent de l’énergie, et, lorsqu’ils font un régime, ils ne perdent pas facilement de poids. “Ces variations sont normales et nous sommes tous un peu différents à cause de la génétique, mais nous répondons aux mêmes signaux”, explique Barbara E. Corkey.
L’hypothèse que la professeure en médecine et en biologie développe dans Philosophical Transactions of the Royal Society B Biological Sciences est la suivante : les obésogènes (certains composés chimiques dont on soupçonne qu’ils perturbent la métabolisation des lipides) ont contaminé notre environnement depuis une cinquantaine d’années.
Obésité : une dérégulation du métabolisme liée à l’environnement ?
Ces toxines seraient à l’origine de “désinformation” dans notre organisme, comme des fringales non justifiées ou des sécrétions d’insuline inappropriées. Ces désinformations pourraient créer de l’obésité. Barbara E. Corkey pense que les obésogènes peuvent générer des changements dans nos organismes qui pourraient stimuler, à tort, la faim ou le besoin d’énergie.
“L’incidence croissante de l’obésité est corrélée à une consommation accrue d’aliments ultra-transformés et à la présence dans l’environnement de milliers de composés potentiellement toxiques, dont certaines proviennent d’engrais, d’insecticides, de plastiques et de polluants atmosphériques. Identifier ces agents nous permettrait de nous en débarrasser ou d’inhiber leur capacité à générer de la désinformation dans l’organisme”, affirme la professeure en médecine et en biologie.
Si les hypothèses de Barbara E. Corkey sont validées par d’autres recherches, cela pourrait améliorer le traitement des maladies liées à l’obésité. Son étude passe en revue différentes façons de se protéger des toxines environnementales. D’après elle, la meilleure solution serait de les identifier afin de les supprimer. La seconde option serait de développer des traitements qui bloqueraient leurs effets sur le corps humain.
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