Un risque accru de saignements. Des chercheurs venus de plusieurs pays différents, réuni au cours d'une étude ont découvert que les médicaments anticoagulants associés aux médicaments anti-inflammatoires exposeraient à des risques élevés d'hémorragies chez les patients atteints de fibrillation auriculaire.
Les saignements gastro-intestinaux étaient significativement élevés
La fibrillation auriculaire est une forme d’arythmie caractérisée par un cœur qui bat vite de façon irrégulière. Elle constitue le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent et peut entraîner des complications thromboemboliques. En prévention des accidents thrombo-embolliques, un traitement anticoagulant est généralement prescrit par un praticien.
Ainsi, les patients atteints par une fibrillation auriculaire présentent généralement aussi des manifestations ostéo-articulaires. Afin de soulager les douleurs ostéo-articulaires chronique, les patients ont souvent recours aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), connus pour être responsables d'hémorragies et de thromboses.
Les scientifiques ont donc souhaité évaluer le risque entre l’association des anticoagulants oraux et des anti-inflammatoires non stéroïdiens chez les patients atteints de fibrillation auriculaire. Les chercheurs ont donc réalisé une analyse des événements hémorragiques et cardiovasculaires survenus chez les patients atteints de fibrillation auriculaire traités ou non par un AINS. L’âge moyen des patients était de 71 ans, avec une majorité d'hommes à 63,5%.
Sur un total de 18 113 patients, 2 279 ont pris au moins une fois un AINS au cours des 3 années d'étude. Leurs données ont été comparées à celles de 15 700 patients qui n’ont pas utilisé d’AINS. La proportion de patients ayant utilisé au moins une fois un AINS était de l’ordre de 13%, qu'ils soient traités par l'anticoagulant warfarine (Coumadine®) ou par l'anticoagulant dabigatran etexilate (Pradaxa®).
Un risque d'hémorragie et d'AVC
Le taux annuel de saignements majeurs était de 5,4% en cas de traitement par un AINS associé à un traitement anticoagulant contre 3,4% chez les patients non traités, avec des hémorragies digestives à hauteur de 40% et des hémorragies non digestives s'élevant à 60%. De plus, l a survenue d’accidents vasculaires cérébraux (AVC) et d’embolies systémiques a été significativement plus élevée dans le groupe AINS. Enfin, l e taux des hospitalisations a été plus important dans le groupe AINS que dans le groupe de patients non traités.
Pour les auteurs de l'étude, le risque hémorragique s'explique par "le mécanisme d'action des AINS doublé d'une agression sur la muqueuse gastrique et le reste du tractus digestif". Les résultats ont été publiés le 3 juillet 2018 dans le Journal of the American College of Cardiology.
Medscape, AINS et anticoagulants oraux : risque accru d’hémorragies et d’accidents thromboemboliques, 30 juillet 2018
Journal of the American College of Cardiology, Concomitant Oral Anticoagulant and Nonsteroidal Anti-Inflammatory Drug Therapy in Patients With Atrial Fibrillation, 3 juillet 2018
Vidéo : AVC : Comment reconnaître la fibrillation atriale ?
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