Ondes : quels dangers ?
Classées comme "peut-être cancérogènes pour l’homme" par le CIRC (Centre International de Recherche sur le Cancer), les ondes électromagnétiques sont suspectées de favoriser des maux de tête, des troubles du sommeil, des problèmes de la mémoire, des acouphènes et des troubles auditifs pouvant être liés à la présence d'une tumeur bénigne du nerf acoustique, selon l'ASEF (Association Santé Environnement France).
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Les appareils connectés sont-ils dangereux pour la santé ?Une étude publiée en novembre 2018 par le NTP (National Toxicology Programme) a aussi mis en lumière une augmentation des risques de tumeurs cardiaques chez les rats exposés à des niveaux élevés. Selon une autre étude publiée en décembre dernier dans le Reproductive Biology and Endocrinology, elles pourraient aussi avoir des effets négatifs sur la qualité du sperme.
Problème, ces différentes études ont souvent tendance à se contredire rappelle le Dr Alain Collomb, membre de l’ASEF. "Nous en sommes au même point aujourd’hui qu’il y a 10 ans concernant les atteintes biologiques supposées des ondes électromagnétiques chez l’homme, c’est à dire qu’il n’y a pas de véritable consensus scientifique. En mars 2018, l’ANSES a convenu qu’en l’absence d’arguments biologiques ou radiologiques, il fallait s’appuyer sur le ressenti des patients".
C'est quoi une onde ?
Invisibles, les ondes électromagnétiques de radiofréquences se propagent dans l’air. Emises notamment par les téléphones portables ou les antennes relais, elles transportent l’énergie et donc l’information et c’est grâce à elles que vous pouvez utiliser un téléphone portable ou le Wi-Fi.
Exprimé en Watt/kg, le DAS (Débit d’Absorption Spécifique) est un indice qui mesure la quantité d’énergie véhiculée par les ondes reçues par un appareil récepteur, lorsque ce dernier fonctionne à pleine puissance. Plus le DAS d’un appareil radioélectrique est faible, moins cet appareil présente des dangers pour la santé. En Europe, la norme pour les téléphones portables est de moins de 2W/kg mais il faut savoir que la plupart des modèles ont un DAS inférieur à 1W/kg.
Comment se protéger des ondes de votre portable ?
Pour limiter l'impact des ondes, vous pouvez utiliser votre téléphone portable avec prudence comme le recommande l'ASEF. N’autorisez ainsi pas vos enfants de moins de 12 ans à utiliser un téléphone portable : "les études, notamment celle du Professeur Om Gandhi, ont montré que plus un enfant est jeune, plus la pénétration des ondes se fait de façon profonde au niveau du cerveau" souligne le Dr Collomb qui rappelle que les populations à risques sont les femmes enceintes, les nourrissons, les enfants et les adolescents, en raison du potentiel cancérigène à long terme des ondes.
Evitez aussi de porter un téléphone mobile sur vous, et si vous ne pouvez pas faire autrement, "veillez à ce que la face clavier soit dirigée vers votre corps et la face antenne vers l’extérieur", note le Dr Collomb.
Les autres mesures à connaître pour se protéger
Maintenez dans la mesure du possible, le téléphone à plus d’un mètre de votre corps et privilégiez le mode haut-parleur ou mieux encore les SMS. "Le kit mains libres n’est plus recommandé car le fil est, pour la plupart des marques, conducteur", souligne le Dr Collomb.
Restez à plus d’un mètre d’une personne en communication, ne laissez pas votre portable à proximité la nuit et quand vous l’utilisez, changez de côté régulièrement. Vous pouvez aussi choisir un appareil avec le DAS (Débit d’Absorption Spécifique) le plus bas possible.
Des dispositifs comme Fazup peuvent également être utilisés. Patch à coller sur le dos du téléphone, il permet de réduire, selon ses fabricants, de façon significative l’exposition aux ondes électromagnétiques sur la face avant du téléphone.
National Toxicology Program releases final reports on rat and mouse studies of radio frequency radiation like that used in 2G and 3G cell phone technologies, National Toxicology Program, mai 1999
High Exposure to Radio Frequency Radiation Associated With Cancer in Male Rats, NIH, 1er novembre 2018
Radiations and male fertility, Reproductive Biology and Endocrinology, 9 décembre 2018