Des douleurs dans la poitrine
Une étude parue en 2016 a montré que la moitié des personnes ayant fait un infarctus du myocarde ont présenté des symptômes avant-coureurs. 51% des 839 patients ayant survécu à un infarctus avaient en effet ressenti des symptômes précurseurs, principalement des douleurs thoraciques et de la dyspnée (essoufflement). Chez les personnes présentant le plus de symptômes, ces derniers ont récidivé dans les 24h avant l’infarctus. Or, la majorité des patients de l’étude n’ont pas consulté. Seulement 19% des personnes (81 personnes) ayant eu de tels symptômes ont en effet appelé les services d’urgence. Leur taux de survie a été bien meilleur que ceux n’ayant pas consulté. (1)
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12 conseils pour éviter l'infarctus !Les signes qui doivent alerter ? "Des douleurs thoraciques typiques (grosse douleur rétro-sternale) ou des douleurs plus atypiques" indique le Dr Patrick Assyag, cardiologue à Paris et Vice-Président de la Fédération Française de Cardiologie (FFC).
Cela peut être des douleurs qui transpercent ou piquent dans la poitrine, avec une sensation d’oppression dans le thorax, en particulier lors d’un effort. Les douleurs présentes au niveau de la poitrine peuvent irradier dans le bras gauche, le dos. Il peut y avoir des douleurs plutôt au niveau de l’abdomen, lorsqu’il y a un début d’infarctus du myocarde inférieur ou des douleurs dorsales en cas d’infarctus postérieur. "La douleur thoracique est le signe le plus fréquent. Elle peut cependant être atténuée chez les personnes diabétiques" informe le Dr Patrick Assyag. Mais, attention, les signes précurseurs de l’infarctus peuvent être très différents, et notamment digestifs.
Des signes digestifs
"Chez les femmes surtout, l’infarctus du myocarde peut donner des signes avant-coureurs plus atypiques : problèmes digestifs, nausées, mais aussi sueurs, fatigabilité, anxiété" informe le Dr Patrick Assyag. De tels symptômes spécifiques doivent amener à consulter, surtout dans un contexte à risque de problèmes coronariens.
"Les femmes de 40-45 ans, en surpoids et qui fument sont l’archétype de la jeune patiente qui va faire un accident coronarien" explique le cardiologue.
"Ces 15 dernières années, les cas d’infarctus du myocarde chez les femmes ont été multipliés par trois" rappelle-t-il. Les femmes à haut risque cardiovasculaires doivent être informées et ainsi consulter rapidement.
De l’essoufflement à l’effort et des palpitations
Les douleurs thoraciques peuvent s’accompagner d’essoufflement à l’effort. La dyspnée est un signe fréquemment retrouvé dans les études sur les symptômes avant un infarctus, plus fréquemment chez les femmes. Une étude s’intéressant aux symptômes précurseurs d’infarctus du myocarde a montré que 18% des personnes ayant fait un infarctus avaient souffert de dyspnée (1).
"Tous ces signes qui ne sont pas spécifiques doivent alerter sur un éventuel problème coronarien surtout dans un contexte à risque de maladie coronarienne (contexte à risque de maladie coronarienne comportant les facteurs de risque classiques : HTA, diabète, intoxication tabagique, hypercholestérolémie...)" prévient le Dr Patrick Assyag. Ces symptômes peuvent survenir de façon récurrente plusieurs semaines avant un infarctus du myocarde.
Des pertes de connaissance (syncopes) et des palpitations
Autres signes fréquents précurseurs d'un infarctus du myocarde, des pertes de connaissance (syncopes) et des palpitations.
Pourquoi ? "Lorsque les artères coronariennes se bouchent il y a des phénomènes vaso-moteurs qui expliquent ces manifestations" explique le Dr Patrick Assyag. "Les symptômes précurseurs des accidents coronariens sont sous-estimés, d’où le retard diagnostique, encore plus important pour les femmes.
Conséquence : la revascularisation des artères avec un stent est tardive et il y a plus de risques de complications hémorragiques. "Chez les femmes, l’infarctus du myocarde peut être passé inaperçu et la maladie coronarienne peut notamment se compliquer d’être arrivée au stade de l’insuffisance cardiaque" informe le cardiologue de la FFC.
(1) Marijon E, et al, Warning Symptoms Are Associated With Survival From Sudden Cardiac Arrest, Ann Intern Med. 2016.
Remerciements au Dr Patrick Assyag, cardiologue à Paris et Vice-Président de la Fédération Française de Cardiologie (FFC)
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