Depuis mardi 20 mars à midi, les déplacements des Français sont fortement limités par un nouvel arrêté du gouvernement, visant à enrayer la propagation du virus SARS-CoV-2. Pendant au moins quinze jours, seuls les trajets dits “nécessaires”, sont autorisés, à condition d’avoir sur soi une attestation sur l’honneur justifiant de son déplacement, datée et signée.
Supermarchés, pharmacies : ces lieux restent accessibles
Parmi les déplacements possibles, on peut citer :
- faire ses courses ;
- aller au travail, pour les professions indispensables à la vie de la population ;
- aller chez le médecin ou un professionnel de santé ;
- aider une personne vulnérable ou un proche dépendant ;
- promener son chien ou faire un peu d’exercice autour de son pâté de maison ;
- déposer ou aller chercher son enfant, pour les parents divorcés.
Aussi, pas de panique : si vous vous ouvrez le doigt, vous n’êtes pas obligés de rester chez vous et d’attendre jusqu’à ce que vous vous soyez complètement vidé de votre sang. Vous avez parfaitement le droit de vous rendre au supermarché ou à la pharmacie la plus proche, afin d’acheter des compresses et un flacon d’antiseptique.
11 millions d’accidents domestiques chaque année
Pour rappel, on recense environ 11 millions d’accidents domestiques chaque année, soit un toutes les trois minutes, selon le Baromètre santé 2010 de Santé Publique France. Ces incidents occasionnent 4,5 millions de passages aux urgences, 500 000 hospitalisations et plus de 20 000 décès par an, ce qui en fait la troisième cause de mortalité en France.
Néanmoins, une grande majorité des accidents domestiques restent bénins et peuvent être soignés à la maison. Mais encore faut-il connaître les bons gestes, adaptés à chaque situation. Coupure, brûlure, écharde, ongle incarné… Dans ce diaporama, on fait le tour des petits désagréments que vous pouvez rencontrer au quotidien, et la meilleure façon de les soigner.
Désinfecter une plaie (coupure, griffure…)
En cas de plaie superficielle, le site de l’Assurance Maladie recommande de bien se laver les mains à l’eau et au savon, puis de procéder en trois étapes.
Nettoyez la plaie en la passant sous un filet d’eau claire, à température ambiante, ou à l’aide de sérum physiologique. Vous pouvez aussi utiliser de l’eau savonneuse (de préférence additionnée de savon de Marseille). Cette étape permet d’enlever le sang et d’éventuels corps étrangers.
Désinfectez la plaie avec une compresse et un antiseptique, en tamponnant doucement du centre vers l’extérieur. Évitez d’utiliser de l’alcool, qui a tendance à irriter et assécher la blessure.
Protégez la plaie à l’aide d’un pansement ou d’une compresse stérile, fixée à l’aide de sparadrap. En cas de coupure, il est possible d’utiliser des “strips”, ou bandelettes adhésives de suture, si vous en avez dans votre placard.
En revanche, si la plaie est profonde et/ou étendue, que les saignements ne s’arrêtent pas ou encore si elle est située sur une zone sensible (œil, cou, visage, thorax, abdomen, crâne…), appelez votre médecin traitant, qui vous précisera si vous pouvez venir à son cabinet.
Retirer une écharde
Écharde de bois, épine, morceau de verre ou de métal… vous avez un corps étranger sous la peau ? Voici comment le retirer et éviter l’infection.
Lavez-vous les mains, ainsi que la zone où le corps étranger s’est inséré, à l’eau et au savon. Prenez garde à ne pas l’enfoncer davantage.
Stérilisez une aiguille et une fine pince à épiler avec de l’alcool ou, à défaut, de l’eau bouillante.
Faite une très superficielle incision au niveau de la peau qui recouvre le corps étranger avec l’aiguille, et soulevez l’écharde.
Retirez cette dernière à l’aide de la pince.
Nettoyez à nouveau la zone à l’eau et au savon, ou avec un antiseptique, et appliquez un pansement.
Guettez l’apparition des signes d’une éventuelle infection dans les jours qui suivent (douleur croissante, rougeur, gonflement).
En cas d’infection (vive douleur, présence de pus…), téléphonez à votre médecin traitant. Ce dernier vous dira si vous pouvez venir à son cabinet, ou si une téléconsultation est possible.
Soigner un ongle incarné
Fréquent sur les orteils et favorisé par une mauvaise coupe de l’ongle, l’ongle incarné est douloureux et peut s’infecter s’il n’est pas traité. Heureusement, quelques bonnes pratiques suffisent généralement à le faire disparaître.
Faites un bain de pied d’une quinzaine de minutes avec de l’eau chaude, trois fois par jour. Autre option : vous pouvez aussi tremper l’ongle incarné dans un antiseptique local, comme le Dakin, pendant la même durée.
Insérez un petit bout de coton entre le coin de l’ongle incarné et la peau, pour éviter qu’il ne pénètre davantage.
Évitez chaussures et chaussettes : laissez l’ongle incarné à l’air libre le plus souvent possible. Lorsque vous devez sortir, optez pour des chaussures larges et bien aérées, et évitez les talons hauts.
Au fur et à mesure que l’ongle pousse, coupez-le bien droit.
Surveillez votre ongle en palpant régulièrement votre orteil (avec des mains propres). Une douleur qui diminue et un bourrelet qui dégonfle sont généralement les signes d’une guérison.
En revanche, si l’état de votre ongle s’aggrave, téléphonez à votre médecin traitant. Ce dernier vous dira si vous pouvez venir à son cabinet, ou si une téléconsultation est possible.
Soulager un bleu ou un hématome
L’ecchymose, ou “bleu”, se forme “lorsqu’un peu de sang s’échappe des vaisseaux sanguins et reste dans l'épaisseur de la peau”, explique l’Assurance Maladie. L’hématome, quant à lui, est “un épanchement de sang qui se produit plus profondément sous la peau”. Celui-ci peut être à l’origine d’une bosse.
Il est possible de les soulager rapidement, en suivant quelques conseils.
Posez une poche de glace enveloppée d’un tissu (à défaut, un gant de toilette rempli de glaçons) sur l’ecchymose ou l’hématome, pendant une quinzaine de minutes.
Si la douleur est très importante, vous pouvez prendre un comprimé de paracétamol ou un anti-inflammatoire non stéroïdien, en l’absence de contre-indication et en suivant les précautions d’usage. L’application de pommade à l’Arnica est également possible, si vous en avez dans vos placards.
Dans certains cas, les hématomes ou ecchymoses nécessitent néanmoins une consultation médicale. Notamment en cas d’apparition : sur le cuir chevelu, associée à une perte de connaissance ou confusion ; autour des yeux, en forme de lunettes, après un choc sur le crâne ; au niveau de l'œil, associée à des problèmes de vision ; sur le ventre ou le thorax, associée à un état de choc ; au niveau des bourses, du pavillon interne de l’oreille.
Si les hématomes ou ecchymoses sont très volumineux et associés à d’autres symptômes, qu’ils deviennent chauds ou douloureux ou s’ils apparaissent à plusieurs endroits sans explication, il faut aussi contacter votre médecin.
Stopper le saignement du nez
Un épistaxis - ou saignement de nez - est “une hémorragie survenant au niveau des muqueuses qui tapissent les cavités nasales”, indique le site de l’Assurance Maladie. Souvent bénin, ce trouble surviendrait au moins une fois dans la vie de 60 % de la population.
Lorsque ce saignement survient sans cause apparente, souvent d’un seul côté, qu’il est peu abondant et que votre état général est bon, il n’est généralement pas nécessaire de consulter un médecin. Quelques bons gestes suffisent à enrayer l’hémorragie.
Mouchez-vous tout doucement, en une seule expiration, pour faire sortir les plus gros caillots sanguins.
Asseyez-vous et penchez légèrement la tête vers l’avant. Respirez par la bouche en regardant le sol. Contrairement aux idées reçues, il ne faut surtout pas pencher la tête en arrière.
Pincez votre nez entre le pouce et l’index, juste sous la partie osseuse, pendant une dizaine de minutes, sans interrompre la compression. C’est le temps nécessaire à la coagulation.
Vous pouvez aussi appliquer de la glace au centre de votre visage, juste au-dessus du nez, pour réduire les saignements par constriction des vaisseaux sanguins.
Si vous constatez un saignement important par les deux narines et dans la gorge, ou associé à d’autres symptômes (pâleur, malaise, transpiration, pouls rapide…), une consultation médicale peut être nécessaire.
Calmer une brûlure superficielle
Certaines brûlures dues au contact avec une source de chaleur peuvent être soignées à la maison, mais il faut pour cela évaluer d’abord sa gravité, qui dépend de sa profondeur et de son étendue.
En cas de brûlure du premier degré, la peau est “rouge, sèche et douloureuse, sans cloque”, indique l’Assurance Maladie. En cas de brûlure superficielle du second degré, la peau est “gonflée, rouge, suintante et couverte de cloques contenant du liquide clair. Les lésions sont très douloureuses”.
En outre, si la brûlure représente moins de 10 % de la surface corporelle de l’adulte (5 % chez l’enfant) et n’atteint pas le visage, le cou ou le périnée, il n’est pas toujours nécessaire d’appeler le SAMU.
Enlevez les vêtements brûlés, sauf s’ils collent à la peau.
Faites couler de l’eau fraîche, mais pas trop froide (environ 15 °C) sur la brûlure (à 15 cm de distance de celle-ci) pendant au moins 15 minutes - ou tant qu’elle est douloureuse.
Recouvrez la zone d’un linge propre et sec, en coton. Vous pouvez aussi la recouvrir de tulle gras, si vous en possédez.
Si la brûlure vous paraît importante, consultez un médecin - un certain nombre de généralistes propose la téléconsultation pendant le confinement.
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